Kro touristique du train suisse

En septembre dernier, on m’a proposé de faire une formation continue à Locarno, au Tessin, la partie italophone de la Suisse. J’ai regardé le trajet, j’ai vu que ça prenait environ 1h en avion, j’ai dit parfait. En octobre, l’avion a été supprimé (la solution avion maintenant, c’est Genève – Milan Malpenza, puis gare de Milan, puis train… hyper tentant). Donc, il reste le train. Entre Genève et Locarno, il y a un gros morceau d’Alpes. donc, soir on passe au nord, soit on passe au sud… et les chemins les plus courts ne sont pas toujours les meilleurs. Mais comme vous le savez, les trains, ça ne me fait pas peur. Je soupçonne même la SNCF d’avoir repeint la gare de St Julien en blanc crème (elle était rose) grâce à la marge effectuée sur mes billets. Je suis donc partie ce matin pour un périple de 5h14 de train (4H39, c’est quand on arrive à le faire en 2 changements, mais il n’y en a que 2 par jour, des trains comme ça). En Suisse, il n’y a pas de TGV. Le plus proche, c’est les ICN, InterCity Neigezug qui relient 2 villes. Ya tout ce qu’il faut, y compris une voiture restaurant (et non une voiture bar), un mini bar roulant et une zone silence ou buisness en 1ère. Ensuite, il y a les IR: Inter Regio : en gros, c’est des TER, aucun service à bord, mini tablette de zut (mais prise électrique), et pas pour tous le monde, puisqu’on est en général disposé en carré. Un peu du même genre, mais en général avec plus d’arrêt, les trains Regio qui ne sortent pas du canton. Et enfin il y a les S-Bahn, qui sont les trains de banlieue des villes. Le premier tronçon de mon voyage allait de Genève à Brig en longeant le léman (route grise, par le sud sur le plan) jusqu’à Montreux. Autant jusqu’à Lausanne, c’était beau mais brumeux, autant entre Vevey et Montreux, ca faisait carte postale. C’était un IR, donc j’aurai bien pris un café mais il n’y avait rien (étant arrivée à la gare limite, pour cause de bus genevois en panne, j’ai pas eu le temps). Puis traversée du Valais, St Maurice : Fuite à l’autre bout du wagon : en Suisse on peut téléphoner dans les trains, et il y avait un commercial qui beuglait dans son téléphone. Puis Sion (pas très joli, mais la capital du Valais), puis Sierre (on s’approche du Valais profond et catholique… il faut voir les pubs dans les rues, en particulier pour les écoles privées confessionnelles). En en sortant de Sierre, une vue sur le Cervin (certes, sur fond de nuage, regardez, cette forme de Toblerone au fond). On arrive enfin à Brig, bord du Haut-Valais et donc en territoire germanophone (avec un dialecte suisse allemand que personne d’autres qu’eux ne comprend), le train passe d’une langue à l’autre selon des régions linguistiques. L’hiver, il y a un TGV Lyria qui relie Paris – Lausanne – Brig, parce que de là, on peut aller aux stations de type Zermatt.  A Brig, j’ai 13 minutes pour me trouver une grignotte. J’ai juste eu le temps d’attraper un paquet de chips au paprika avant de sauter dans le train suivant… Zut, encore un IR. Toujours pas de café.  Ce qui est très pratique, en Suisse, c’est que la plupart du temps, les voies des trains sont fixes. En partant ce matin, je connaissais déjà les n° des voies où faire mes changements (très pratique quand on veut chopper des chips vite). Et là, grande surprise de ma part, qui n’y connais en géographie suisse : le train entre dans un immense tunnel : c’est le tunnel du Simplon. Et comme vous vous en doutez, on passe beaucoup de temps dans ce tunnel. Il y a une procédure de prévu pour charger les voitures dans un train et ressortir de l’autre côté, en Italie, à Domodossola. Ici, l’entrée, du tunnel, côté italien, photo wikipédia. Tout cela bercé par les douces voix mélodieux de 4 valaisans qui beuglent avec des accents terribles, même avec le casque, ça couvre pas tout. De l’autre côté du tunnel, autre pays , les annonces du train passent en italien et surtout, autre système météo. Et donc, voilà, enfin, pour la première fois, j’ai mis le pied en Italie ! j’avais 20 min pour trouver un truc à manger… j’ai attrapé une focaccia rapidement parce que trouver le train pour Locarno ne tombe pas sous le sens : il est au bout d’un souterrain, tout au bout d’un quai (parce que le premier train à quai ne part pas, allez savoir pourquoi)… et il est parti avec 5 minutes d’avance, quand il lui a semblé que le quai était vide… Ce dernier train était un train Panoramico. On doit payer un supplément de 1,70€ parce qu’il est panoramique.  Zut, juste après, un chariot à café est passé : je n’avais plus de monnaie.  Le train panoramique, même en 1ère, c’est un confort assez spartiate. Et il avance en gros à une vitesse de vélo, surtout qu’ils s’arrête partout. Pour vous dire : on va faire 52 km en 1h40. Pas de tablette, on est là pour regarder le paysage. Qui est magnifique, mais vous voyez, la météo, c’est vraiment pas ça. Au bout d’une heure, ça devient lassant, des montagnes couvertes d’arbres dans la brume. oui, il y a des vues impressionnantes. Parce que depuis l’extérieur, ça donne ça : (cette photo est un piège, il y a aussi des express, mais pas le mien, hein) Disons que ce sera à refaire par beau temps. Et me voilà donc enfin à Locarno.

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