Kro des séries vraiment chouettes (1)

En fait, j’ai quand même une vie dans l’année. Ok, je ne lis pas grand-chose d’autre que des articles de recherche et j’ai du mal à aller au ciné, mais quand même, j’ai bien quelque Kro de livres en retard et même pas que des livres de classe. Et puis, je regarde des séries, comme tout le monde. L’avantage du format série, c’est qu’on peut enfin adapter des romans de SF, voire, des séries de SF, en prenant son temps. Et ça a donné des choses vraiment bien. The Man In the High Castle crée par Eric Overmyer avec Rufus Sewell, Alexa Davalos, Rupert Evans American Gods de Michael Green et Jesse Alexander avec Ian McShane, Ricky Whittle et Emily Browning The Man In the High Castle crée par Eric Overmyer avec Rufus Sewell, Alexa Davalos, Rupert Evans Tiré du roman du même nom de Philip K. Dick Les Américains ont perdu la Seconde Guerre mondiale et l’Amérique est désormais partagée entre l’Empire du Japon et l’Allemagne Nazi. Entre les 2 frontières, une zone « neutre », assez misérable, et sans loi. Après près de deux décennies de cohabitation tendue entre les deux grandes puissances, les rumeurs persistantes sur la santé déclinante du Führer laissent présager l’arrivée d’une période moins stable. Par ailleurs, parfois, de curieux films font surface : ce sont des films qui racontent une autre histoire, une histoire dans laquelle l’Allemagne aurait perdu la guerre et où les États-Unis auraient envoyé une bombe sur le Japon. Ces films sont recherchés autant par la résistance que par l’Allemagne nazie et seraient gardés dans un endroit mystérieux, par le Maître du Haut Château.  La reconstitution uchronique de cette série est extraordinaire : ce sont bien des visuels de l’Amérique des années 60… si les Nazis s’étaient mêlés de décorer la côte Est et les Japonais la côte Ouest. Bien sûr, ce sont des visuels qui dérangent et qui font peur et il n’y a pas un seul moment où on pourrait accuser le créateur de la série de sombrer dans une nostalgie du Reich, tellement l’ensemble est glaçant. (Mais très honnêtement, en regardant sur Internet, j’ai trouvé des produits dérivés de la série… je ne suis pas certaine du second degré de ceux et celles qui les achètent). C’est d’autant plus fort qu’on s’attache à un des personnages principaux qui est le Responsable de la Gestapo américaine, un bon américain dévoué à Hitler avec une charmante famille aryenne. On le regarde se débattre pour rester à son poste, malgré les luttes politiques. Une mention spéciale pour cet acteur (Rufus Sewell), qui joue extrêmement bien, qu’on imagine souvent exploser intérieurement, mais qui garde tout en lui, dans le monde dangereux dans lequel il vit. C’est une excellente adaptation de Philip K. Dick, justement parce qu’elle trahit allègrement l’histoire d’origine (qui n’est pas très bien foutue, comme la plupart des scénarios de K. Dick) pour garder l’ambiance et l’univers qu’il a mis en place. La seconde saison s’autonomise complètement du livre… ce qui lui permet d’avoir un meilleur scénario que la première ! Bref, j’attends la 3e avec impatience.

American Gods de Michael Green et Jesse Alexander avec Ian McShane, Ricky Whittle et Emily Browning Tiré du roman de Neil Gaiman Shadow Moon sort de prison, 3 jours plus tôt que prévu, car sa femme vient de mourir dans un accident de voiture. Avec ses derniers dollars, il prend un billet pour se rendre à l’enterrement. À l’aéroport, il rencontre un drôle de type qui se fait appeler Wednesday et lui propose de devenir son chauffeur / homme de main et garde du corps. American Gods, c’est l’histoire de l’Ancien Monde qui entre en collision avec le nouveau. Les dieux existent quand on croit en eux et bien des divinités sont arrivées en Amérique avec les différents migrants : Anansi, un dieu vaudou, des Dieux égyptiens comme Anubis, plusieurs Jésus (parce que comme le dit Wednesday : beaucoup de monde a besoin de Jésus, il faut donc beaucoup de Jésus), Bilquis, une terrible déesse assyrienne et aussi des créatures magiques, telles que des Djinns ou des Leprechauns. Ces anciens Dieux sont en concurrence avec les nouveaux Dieux américains : la voiture, Internet, les écrans, bref, les Dieux de la modernité. Comme les humains croient de moins en moins dans les anciens Dieux, ceux-ci s’affaiblissent. Néanmoins, Wednesday est un vieux Dieu de la guerre, roublard au possible, Roi des menteurs et de l’arnaque et il a décidé de déclarer la guerre aux nouveaux Dieux de l’Amérique. American Gods est une série compliquée et pas directement accessible ; tout comme le livre de Gaiman. Mais c’est une série magnifique, aussi brillante que le livre, qui revisite les mythologies à la sauce américaine, en critiquant les nouveaux crédos de l’Amérique. Tout est magnifiquement tourné, dans cette série, y compris les bonds dans le temps, pour nous montrer l’arrivée des Dieux en Amérique (l’arrivée d’Anansi, sur un bateau d’esclaves est impressionnante). Si le scénario est volontairement mystérieux (on découvre la réalité de la magie divine avec Shadow Moon qui peine à y croire), c’est un vrai plaisir à regarder (j’ai même regardé des épisodes deux fois, juste pour le plaisir et pour être sûre d’avoir bien vu et bien compris). On attend impatiemment la 2e saison qui existera, après quelques retards de production.

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