L’heure des bilans (1) : 2010 en JdR

Encore une fois, au moment de vous proposer un petit bilan de l’année qui se termine dans le domaine du JdR, je me rends compte que, ne suivant plus du tout de près l’actualité des parutions, et tout particulièrement des parutions françaises (pasque quand même, j’essaie de me tenir au courant de ce qui sort pour Traveller et pour GURPS, et même (par habitude) pour Glorantha), je ne peux présenter du sujet qu’un panorama biaisé. Ma foi, tant pis pour vous, vous ferez avec !

Commençons comme d’habitude par la rubrique nécrologique : cette année, nous avons perdu le 20 mars John Eric Holmes (à qui l’on devait le blue book, la première version vraiment jouable de D&D) ; en juin, Mike Cook, qui fut l’un des cadres de TSR à la grande époque d’AD&D1 ; et le 20 août, Charles S. Roberts, le fondateur d’Avalon Hill. Et peut-être d’autres personnalités dont le décès m’aura échappé.

Pour le reste :

Comme tous les ans ou presque, la presse rôludique francophone tente de se diversifier, avec l’apparition de nouveaux titres dont on se demande combien de temps ils vont tenir.
Cette année, on a eu droit à une troisième incarnation de « Casus Belli », que j’ai peiné à me procurer (sans toutefois vraiment l’avoir cherché) mais dont j’ai fini par lire le premier numéro (uniquement à cause du nom prestigieux ; il est certain que si le même canard s’était appelé Fééries & Fourchettes, je n’y aurais même pas jeté un œil), ce qui m’a permis de constater que cette nouvelle version, muette sur les JdR anglophones et dépourvue des rubriques d’inspi (tout particulièrement d’inspi SF) du Casus Belli originel, n’était vraiment pas faite pour moi.
Il y a aussi eu Di6dent, dont j’ai lu le numéro 0 (disponible gratuitement en ligne), plutôt intéressant certes, mais je me vois mal investir dans les numéros suivants s’ils ne sont pas gratos.
Et j’ai vu fugitivement passer au moins une autre revue gratos dont le nom m’échappe, qui était tellement énorme que je n’ai fait que la feuilleter.
De toutes façons, je suis peut-être négatif, mais la presse JdR payante (papier ou *.pdf), à l’ère de l’internet omniprésent, à mes yeux c’est perdu d’avance. Certes, je ne me tiens pas aussi bien informé de l’actualité des parutions que jusqu’à la fin des années ’90, mais suffisamment bien quand même pour subvenir à mes « besoins » d’info rôludique.

Comme je le disais d’ailleurs en début de ce billet, je ne suis plus les parutions de près, à part dans certains domaines relativement pointus. J’ai arrêté de m’intéresser à Warhammer avec la sortie de la troisième édition (que je ne me suis pas procurée), et les seules gammes « vivantes » que je suis sont donc Traveller, GURPS, et dans une moindre mesure Glorantha.

Traveller a l’air de bien se porter, merci pour lui. C’est désormais le système de règles « maison » pour les univers de SF publiés par Mongoose, mais je ne m’intéresse qu’à deux choses : les suppléments « génériques » et les suppléments OTU.
Les suppléments génériques sortent avec un rythme soutenu ; les suppléments OTU, moins, ce qui est dommage ; mais on a quand même eu droit cette année à plusieurs bouquins et au moins une carte ; et je retarde peut-être un peu, mais j’ai malheureusement de plus en plus de mal à me procurer les nouveautés auprès de mon fournisseur habituel.
La mauvaise nouvelle travellerienne de l’année est l’arrêt de la production Avenger Enterprises pour ce jeu, annoncé dans la postface du recueil de scénarios Crowded Hours. Ne reste donc plus sur le marché actuel que MGP, et des petits éditeurs sous licence allant du très moyen (et non OTU) Spica Publishing aux mauvais (Terra/Sol Games, Jon Brazer Enterprises).
Accessoirement, il faut signaler que Rikki-Tikki-Traveller existe désormais en version française. Mieux vaut tard que jamais, mais pour moi ça fait 25 ans que les éditeurs français auraient dû se mettre sur les rangs pour traduire Traveller (rendez vous compte, dans le milieu des années ’80, Hexagonal parlait de traduire Space Opera, mais de Traveller, jamais personne n’a parlé !).

Pour Glorantha, des machins continuent de sortir pour RuneQuest Mongoose, mais là encore les suppléments génériques sortent avec un rythme beaucoup plus soutenu que les suppléments gloranthiens, et puis de toutes façons, ces derniers se situent au Second Âge, une époque qui m’intéresse nettement moins que les années 1600 et des poussières. Alors déjà que je ne collectionne plus ces bouquins que par habitude, et que ça fait longtemps que je n’en ai pas lu un nouveau…
Moon Design a par ailleurs sorti Sartar – Kingdom of Heroes, pour HeroQuest, un jeu auquel je n’ai pas accroché (le copyright du supplément est de fin 2009, mais il me semble que la version papier n’est sortie qu’au début de l’année). C’est un pavé sur lequel je comptais un peu pour relancer mon intérêt pour Glorantha, mais pour ça, il faudrait déjà que je fasse l’effort de le lire. Ce qui n’est pas prévu à court ni à moyen terme.

GURPS n’est pas tout à fait passé au tout numérique, puisqu’un supplément nouveau, le nouveau Low-Tech pour la quatrième édition du jeu, est paru en dur en fin d’année, après avoir d’abord été disponible en *.pdf. Mais c’est juste histoire de dire, car pour le reste, les suppléments (souvent petits et inégaux, comme toujours) s’accumulent sur e23 (j’en ai d’ailleurs cinq de retard… je me les procurerai l’année prochaine).

Le Basic RolePlaying, tiré par sa locomotive Call of Cthulhu et là encore à grand renfort de suppléments électroniques, semble reprendre du poil de la bête. Il y a même des *.pdf qui paraissent sous licence, chez Cubicle 7 ou d’autres éditeurs.
Évidemment, comme toujours avec le *.pdf, il y a du bon et du beaucoup moins bon.

Je n’ai suivi ni les nouveautés francophones (de toutes façons, c’est dans la quasi-totalité des cas trop typé pour mon propre goût), ni les locomotives anglo-américaines (D&D4 (qui a quand même dû relancer Dark Sun, mais c’était peut-être déjà l’année dernière, et Gamma World, et là je suis certain que c’était cette année), Warhammer 3, les gammes des diverses déclinaisons rôludiques de Warhammer 40.000… je ne sais même pas si le World of Darkness fait toujours recette).
Par contre, j’ai pu constater dans les domaines qui m’intéressent que, contrairement à ce que je croyais avoir observé ces dernières années, la vague des rétroclones (bien vivace et portée par le mouvement Old School Renaissance et sa pléthore de blogs) n’a pas étouffé les rééditions de vieux jeux ou leur mise à disposition (gratuite ou payante) sur internet.
Ainsi, sont ressortis cette année Superhero 2044 et Villains & Vigilantes. Est également paru un supplément (pas terrible hélas) pour Aftermath!. Et un paquet de vieilleries est disponible sur DriveThruRPG (en vrac, du FGU, les Gloranthan Classics, la gamme T20…). Ailleurs sur internet, on peut aussi se procurer presque toute la gamme Talislanta (gratuite) et les numéros du Space Gamer publiés autrefois chez SJG (payants…). Devraient en principe ressortir dans un proche avenir : Advanced Fighting Fantasy, 2300 AD (avec le système RTT), et une nouvelle édition de Starships & Spacemen ; on parle même de Twilight: 2000…
Et le mouvement n’épargne plus le JdR francophone, puisque Les Maîtres Mondes est depuis peu disponible en ligne, et qu’on a assisté cette année à la reprise d’activité de la gamme E&D.

Bref, finalement pas mal d’activité dans le domaine, même sans évoquer le fandom et même en se cantonnant à des secteurs « de niche », et ce, alors qu’on nous bassine avec le fait que le marché du JdR va très mal, qu’il est condamné, et qu’il va devoir s’adapter ou disparaître… Moi j’ai plutôt l’impression que ça ronronne doucement.

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