Kro en résumé : Casus Belli n° 4

Casus Belli
Le magazine de référence des jeux de rôle
#4
juillet | août 2012
Black Book Éditions
ISBN : 978-2-36328-109-8
256 pages (+ couverture), format 16,7 × 21,5 cm environ
9,50 €

Quatrième numéro de la quatrième incarnation du titre Casus BelliArrivé chez moi le 31 octobre, voici le tout nouveau numéro « juillet / août 2012 » de la quatrième version de « Casus Belli ». On est bien entendu toujours sans aucune nouvelle du numéro de septembre / octobre, même en version informatique, ce qui n’est certainement pas rassurant quant à la pérennité du titre (en tous cas, dans cette version) et ne risque pas de m’inciter à m’abonner (si du moins je décide de continuer à suivre) ; surtout au tarif proposé, qui est toujours de 54 brouzoufs pour six numéros *.pdf + papier, soit une ridicule économie de trois brouzoufs par rapport au prix de la revue papier, bien loin des trente euros par an que nous annonce le bulletin d’abonnement (trente euros par six paires *.pdf + papier, peut-être ; mais certainement pas par an, vue la cadence bien lente à laquelle sortent les numéros : on en est au numéro 4 seulement, et le 1 était daté « novembre / décembre 2011 », ce qui signifie que l’année est écoulée, qu’elle aura duré quatre numéros, et que l’économie n’est donc que de vingt euros par an).

Côté forme, c’est pareil que les trois numéros précédents : un format plutôt merdique de 16,7 × 21,5 cm environ, dos carré, 256 pages + couv’), avec une couv’ reprise d’un bouquin de JdR.
[…]
Le retard de parution fait que les actualités sentent le réchauffé.
[…]
L’actualité des parutions anglophones est très superficielle, trop pour être vraiment informative.
[…]
Quatre pages sur Bloodlust métal, la nouvelle version de Bloodlust. […] Comme on nous faisait tout un tintouin d’une planche dans le jeu, représentant une scène d’orgie, planche qu’on nous présente ici comme clin d’œil au magazine de JdR publié par Oriflam (magazine dont étrangement, on ne nous donne pas le titre ; il s’agit bien sûr de Tatou), je suis allé voir ladite planche. Et à mon avis, si clin d’œil il y a (ce qui n’est d’ailleurs pas certain), ce n’est pas à la double page (2/3) de Tatou n° 9 (juillet / août 1992), sur laquelle Alain Gassner représentait les Bacchanales au palais du Roi Empereur HUON de Granbretanne, mais plutôt à l’illustration de l’article Rites et cérémonies nordiques pages 26 et 27 de Chroniques d’Outre Monde n° 12 (printemps 1988), illustration qui fit couler de l’encre dans Casus Belli à l’époque.
[…]
Quatre pages de « portrait de famille » de Savage Worlds. Même si c’est en lien avec la prochaine (voire déjà faite, je ne suis absolument pas l’actualité des traductions) V.F. du jeu, il faut quand même noter que ça ne concerne finalement que des bouquins en anglais ; une ouverture du nouveau « Casus Belli » sur la production anglophone qu’il faut saluer (et dont il faut espérer qu’elle sera amplement poursuivie dans l’avenir) ; en fait, il y avait déjà eu quelques pages sur des machins anglophones dans le précédent numéro, mais ça ne m’avait pas marqué.
[…]
Après le scénario Pathfinder du précédent numéro, qui faisait écho au scénar La gorge de Fafnir du Casus Belli ancestral, on nous refait le coup ici avec un scénar qui fait écho à Le roc des vautours, paru dans CB n° 6. Les illustrations sont reprises du scénario originel. Contrairement à ce qui se passait pour le scénar du numéro précédent, celui-ci n’est pas situé dans le passé du scénar originel, mais en reprend les PNJ (avec juste une inversion de puissance entre les deux clercs) et le contexte ; l’implication des PJ est différente, il y a aussi quelques différences dans le repaire des méchants (dont le plan reste cependant presque identique ; mais certains pièges un peu incohérents ont disparu), mais sinon, ce sont deux façons de résoudre un même problème (avec des infos un peu plus chiadées ici).
L’auteur évoque la coxalgie d’un PNJ. Malheureusement, il a eu la mauvaise idée de donner quelques détails supplémentaires à la page suivante, et nous parle d’une « coxalgie de la hanche », ce qui est un pléonasme et laisse l’impression qu’il a voulu placer un terme un peu pointu pour étaler sa science (je passe sur la suite des explications : « une malformation congénitale due à l’alcoolisme », car on peut toujours la justifier en évoquant l’alcoolisme de sa mère ; mais si c’est, comme j’ai bien l’impression que voulait le dire le scénariste, l’alcoolisme du PNJ lui-même, alors la malformation n’est pas congénitale ; et puis reste néanmoins qu’une coxalgie est comme son nom l’indique une douleur, pas une malformation).
Ceci dit, le scénar est potable, mais je me demande quel est l’intérêt d’aller ainsi reprendre les vieux scénars de numéros de Casus désormais introuvables (et ce, depuis longtemps) pour les remettre au goût du jour ; ça me laisse un arrière-goût de remplissage facile (puisque le boulot est déjà en partie fait) et de manque d’imagination.

Le scénario suivant, pour Shadowrun, est la suite de celui paru dans le numéro 3 de… Black Box, la précédente revue du même éditeur ! J’avais déjà râlé pasque la présente incarnation de « Casus Belli » faisait courir des séries d’articles ou de scénarios sur plusieurs numéros, ce qui rendait potentiellement délicat pour le lecteur prenant le train en marche de s’en procurer l’intégrale ; mais là, faire une suite à un scénario paru dans une revue morte datée d’août / septembre 2008, soit quatre ans plus tard, c’est presque du foutage de gueule ! Et surtout qu’on n’a droit qu’à un topo en une seule phrase sur le premier scénar (trois phrases si vous vous sentez d’humeur généreuse, ce qui n’est pas mon cas), et on démarre direct avec la suite. Alors évidemment, on nous explique ensuite que le premier scénar est « présent dans la version PDF de ce numéro de Casus Belli (version offerte aux abonnés dont c’est le privilège et disponible pour seulement 4,50€ sur la boutique en ligne de BBE) ». J’appelle quand même ça se foutre de la gueule du monde : le non-abonné qui n’a pas le premier scénar en stock devra banquer la somme, conséquente pour un bête scénar de revue, de 4,50 brouzoufs pour se le procurer (alors qu’il a déjà raqué 9,50 brouzoufs pour le présent canard) ? Si encore ils l’avaient mis en téléchargement gratuit sur leur site internet, au titre des aides de jeu gratos que certaines revues mettent en ligne, j’aurais trouvé ça normal ; mais là, y a clairement de l’abus. […]
C’est un scénar qui m’a l’air correct, avec pas trop d’éléments fantastiques (juste assez cependant pour qu’il soit délicat à recycler vers des contextes cyberpunk sans fantastique).

Vient ensuite un scénario pour Metal Adventures, un jeu que je ne connais que de nom. […] Globalement, ça m’a donné l’impression d’un space opera « à l’ancienne » (avec des vaisseaux, des pirates de l’espace, des phénomènes spatiaux bizarres, etc…), et d’un scénar hyper simple (ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas en tirer quelque chose de sympa en jeu, mais niveau intrigue, intérêt à la lecture, c’est franchement très limité). C’est facilement recyclable vers la plupart des contextes de space op’, mais ce côté simpliste ne m’en donne franchement pas envie (ç’aurait été à mes débuts en JdR, quand je manquais tellement de scénars que je recyclais des machins écrits pour à peu près n’importe quel jeu, je l’aurais certainement cannibalisé sans vergogne ; mais là, j’ai un stock de scénars bien assez conséquent pour me permettre de faire le difficile).

On enchaîne avec un scénar pour Cops. Là encore, ce scénar est la suite d’un autre ; mais le précédent n’a pas été publié dans « Casus Belli », ni même dans Black Box : il vient de Di6dent n° 5, une revue que je ne me procure pas. Je trouve une fois de plus que ce n’est pas normal, car ça impose au lecteur d’aller acheter un autre canard, avec toutes les difficultés que ça suppose (pas énormes dans le cas présent, puisque Di6dent est au format *.pdf et facile à acheter sur internet (bien que rien ne nous soit dit ici des endroits où on peut le télécharger) ; mais ça me rappelle un peu la campagne de Légendes celtiques qui à la fin des années ’80 paraissait dans Dragon Radieux, sauf pour un épisode publié dans La nécropole de Ghoser, un fanzine qui n’avait absolument pas la même diffusion que le Dragon Radieux et qui, de ce fait, m’a échappé, ce que j’avais trouvé frustrant). Car cette fois-ci, le premier épisode n’a pas l’air d’être fourni avec la version *.pdf. Heureusement, on a quand même droit à un tout petit résumé, c’est toujours mieux que pour le scénar Shadowrun…
Dans le premier scénar, les persos ont capturé un chef de gang, et là ils viennent de le livrer au pénitencier, quand soudain éclate une révolte des détenus : les PJ sont pris au piège dans la prison ! L’avantage, c’est qu’on peut jouer ce second scénar même sans avoir joué le premier, puisque n’importe quel chef de gang emmené au pénitencier fera l’affaire, même si ce ne sont pas les persos qui l’ont capturé. Le scénar est pas mal.

Un court (quatre pages) scénar pour Superclique. Dès l’intro, je n’ai pas apprécié. […]

Voilà pour les scénars. On passe ensuite à la première partie (sur trois prévues) de la description d’un contexte med-fan’, Oblis le pays des brumes. Ça vous dit quelque chose ? Normal, ce machin avait déjà été décrit dans Black Box n° 3. L’idée de départ est assez intéressante : une région a disparu pendant près d’un siècle (victime d’un phénomène rappelant fortement le Ban des Syndics sur Glorantha) et est brusquement réapparue, une seule nuit s’étant écoulée pour ses habitants.  C’est repris presque tel quel de Black Box n° 3, de façon incomplète (puisque la suite est prévue pour les deux prochains numéros) et avec quelques modifs quand même. Je n’ai pas réussi à accrocher à ce truc. Je ne dis pas que c’est mauvais, je dis juste que ce n’est pas pour moi, même si ça a l’air pas mal fait et si je pense que ça pourra intéresser des lecteurs moins ouverts (ou moins érudits ès contextes de JdR) que moi.
J’ajouterai que ça fait quand même beaucoup de suites et de reprises dans ce numéro de « Casus Belli ». On a un peu l’impression qu’ils ont du mal à trouver du contenu nouveau.
Avec ça, il y a un scénar qui est le premier épisode d’une campagne. J’allais dire « encore ! », puisque c’est une habitude de cette version de « Casus Belli » de proposer des campagnes courant de numéro en numéro ; et puis j’ai subitement réalisé que la campagne Call of Cthulhu qui aurait dû continuer dans le présent numéro (a priori : on nous disait qu’on verrait dans quelques mois, ce qui pouvait aussi laisser présumer une interruption temporaire) en était absente, sans explication. N’est elle qu’un exemple des campagnes démarrées dans une revue de JdR et dont la fin n’a jamais été publiée (l’exemple le plus tragique étant la campagne RuneQuest des quatre premiers numéros de Tatou, prometteuse mais dont on n’a jamais eu la suite) ? D’ailleurs, ç’avait aussi été le cas pour la première publication d’Oblis : le scénar de Black Box n° 3 était un épisode 1… Pourquoi ne pas avoir proposé ici la suite de cette campagne, puisque c’est ce qui a été fait plus haut dans la revue avec le scénar Shadowrun ?
Le scénar est précédé d’une explication alambiquée et quelque peu prétentieuse d’un principe ultra-novateur en matière de campagnes de JdR, celui des « arcs narratifs ». Inutile de vous dire qu’il n’y a strictement rien de nouveau ici, à part des explications inutilement complexes. Ces explications ne sont pas inintéressantes, mais pour des vieux routards, elles enfoncent des portes ouvertes.
[…]
Une fois n’est pas coutume, « Bâtisses & Artifices » n’est pas med-fan’, mais décrit un steamboat du genre de ceux qui naviguaient sur le Mississippi. En découvrant l’article, je craignais qu’il ne soit nettement influencé par Deadlands et contienne du fantastique, mais heureusement, il n’en est rien. […] C’est bien fait, même si personnellement je n’utiliserai pas l’organisation criminelle dont font partie bon nombre des PNJ décrits (ça fait beaucoup trop de monde trempant dedans à bord à mon goût).

Suit une aide de jeu sur les cachotteries et la rétention d’infos au sein du groupe de persos. La limite au-delà de laquelle ce genre de choses me gonfle est ténue et vite franchie, le JdR étant pour moi coopératif (et les occasions de jouer trop rares pour qu’on les gaspille à se tirer dans les pattes ou à faire des expérimentations dans ce genre), donc ça ne m’a pas trop intéressé. Mais c’est moins pire et largement moins idiot que je le pensais avant de lire l’article.
[…]
un « concours de l’été », date limite au 15 octobre 2012 (rappelons que j’ai mis la main sur ce canard le 31 octobre, quelques jours seulement après sa sortie papier) ;
une page de publirédactionnel présentant (sans bellaminette) le contenu du prochain numéro, celui de septembre / octobre 2012 (qui à ma connaissance n’est toujours pas sorti, même en *.pdf) ;
et une planche de Kroc le Bô, vraiment pas terrible.

Il y a toujours des coquilles et des fautes, mais j’ai eu l’impression qu’ils s’amélioraient nettement de ce côté là, pasqu’il y en a beaucoup moins qu’auparavant. Mais quand même, un petit coup de correcteur d’orthographe aurait permis d’éviter pas mal de coquilles.
Il y a du franglais aussi : des chips à la place de jetons, miniature à la place de figurine, ce genre de choses.
Mais dans l’ensemble donc, il y a une amélioration sensible sur la forme. Reste que le fond, même s’il est quand même plutôt bien fait et assez proche de l’esprit Casus originel, n’est toujours pas fait pour moi.

Ce contenu a été publié dans JdR, Kros, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , , , , , , , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *