Défi 2014 : scénario n° 16 : Palouse interdite

Scénario pour Dark Conspiracy.

Ce scénario ne faisant pas appel aux éléments fantastiques du contexte de Dark Conspiracy, il peut assez facilement être adapté vers des contextes « futur proche sombre », de type cyberpunk.

Si vous êtes censés participer à ce scénario en tant que joueurs, ne lisez pas plus loin…

Tout le monde veut jouer sur la Palouse

Les personnages se trouvent actuellement dans la Palouse, une région de prairies céréalières à cheval sur les États de l’Idaho, de l’Oregon et de Washington (et dont, si l’on se fie à la carte de la première édition du jeu page 66, une partie est constituée de demongrounds). Ils sont sur le trajet de la route I-90 qui relie Seacouver à New Boswash, plus précisément quelque part entre Spokane (WA) et Cœur d’Alene (ID). La raison de leur présence sur place est liée à leur implication dans l’opposition à la mainmise croissante de l’agricorp Soft White Co sur les terres de la région : ils peuvent être des autochtones (agriculteurs, survivalistes ou autres) refusant de céder leurs terres, des activistes environnementaux luttant (pacifiquement ou non) contre l’entreprise, des journalistes couvrant la situation sur place, etc…

Soft White Co est une puissante agricorp américaine qui, confrontée à l’épuisement des sols surexploités et à la pollution de plus en plus étendue, est à la recherche de nouvelles terres à cultiver. Acquérir celles qui sont encore exploitées par de petits agriculteurs indépendants, ou qui servent de refuge à des survivalistes tentant de vivre en autarcie, lui permettrait de gérer plus efficacement la Palouse (dont elle détient déjà l’immense majorité), sans que ses machines agricoles automatisées soient contraintes à contourner ce qui ne sont à son échelle que des confettis de terrain, et elle mène donc depuis quelques temps une politique extrêmement agressive pour inciter les derniers irréductibles à lui céder leurs parcelles, à bas prix cela va sans dire.

Si le grand public (ou du moins, la mince fraction du grand public qui s’intéresse au sujet) est focalisé sur la tentative de mainmise de Soft White Co sur les dernières terres « disponibles » de la région, une autre mégacorporation convoite également le même territoire : la Montana Thrust Oil Corporation, une société pétrolière qui exploite des gisements de gaz et de pétrole de schiste dans une bonne partie des Montagnes Rocheuses. MTO Corp souhaite réaliser dans la zone des forages prospectifs, par fracturation hydraulique : le sous-sol ne devrait sans doute pas être très riche en hydrocarbures, mais le besoin restant élevé et les gisements déjà exploités s’épuisant les uns après les autres, il devient de plus en plus rentable de s’intéresser à des dépôts de taille réduite et d’exploitation difficile.
L’impact environnemental néfaste de la fracturation hydraulique ayant été largement mis en évidence sur d’autres sites, toute nouvelle tentative de prospection sur le territoire américain se heurte systématiquement à une levée de bouclier des populations locales, que les entreprises pétrolières doivent combattre à coups d’études d’impact et d’indemnisations coûteuses, et il y a récemment eu plusieurs cas, en Géorgie et dans le sud de l’Idaho notamment, où les opposants ont obtenu gain de cause et réussi à empêcher les forages prospectifs.
Pour cette raison, MTO Corp a choisi de faire profil bas et, partant du principe qu’en l’absence de population locale, il ne pourrait y avoir opposition des autochtones au projet, a décidé de traiter le problème par la racine : en faisant disparaître les autochtones. Pas question de le faire par la manière forte, toutefois : la compagnie veut jouer beaucoup plus finement et provoquer le départ volontaire des habitants du secteur qu’elle souhaite sonder, grâce à un mouvement de psychose savamment orchestré par les médias.
Pour ce faire, MTO Corp a élaboré le plan suivant : mettre en scène la dissémination d’un virus mortel hautement pathogène s’échappant d’un laboratoire de virologie de l’université de l’Idaho, à Moscow. La ville de Moscow étant à cheval sur des demongrounds, une partie du campus est désormais mal entretenue, et la libération de l’agent pathogène sera assez facile à justifier, ce qui évitera une enquête policière poussée.
Le virus incriminé est le cardiovirus humain de type II, une variante créée en laboratoire du cardiovirus de l’encéphalomyélite porcine (appartenant à la famille des Picornaviridae), qui affecte les porcs, mais aussi et surtout les humains, il est responsable d’une encéphalomyélite, d’une myocardite, d’un syndrome fébrile et de mort subite ; parmi les autres symptômes, observés chez les rares patients n’ayant développé qu’une forme bénigne de la maladie et ayant survécu, citons une gastro-entérite hémorragique, un syndrome grippal, une paralysie flasque et des avortements. Le virus est excrété par les malades dans l’air qu’ils expirent, mais aussi dans la salive, les excréments, l’urine et toutes les sécrétions, le sang ; les cadavres restent virulents pendant des mois. Il résiste longtemps dans l’environnement et peut être propagé par les véhicules, les objets et animaux sur lesquels il s’est déposé, et même par le vent sur bien plus d’une centaine de miles. La plupart des désinfectants sont inefficaces sauf à très forte dose, et il n’existe aucun traitement pour les malades. Bref, un instrument idéal pour provoquer l’évacuation de la queue de poêle idahoaine presque jusqu’à la frontière canadienne.
En réalité, le virus qui a été disséminé par MTO Corp (à partir du laboratoire universitaire, mais aussi au moyen d’épandages par avion) est une version modifiée du cardiovirus de type II, qui résiste beaucoup moins bien dans l’environnement que son ancêtre (il est détruit au bout d’environ quarante heures hors d’un hôte), ce qui permettra aux gens de la corporation de « prendre possession » des lieux sans risque pour y mener les opérations de sondage.
Il est à noter qu’en plus des porcs et des humains, les Rongeurs aussi peuvent servir de réservoir à cette variante du virus, un fait que les chercheurs qui l’ont étudié jusqu’à présent ignorent (en laboratoire, il cause des mortalités foudroyantes chez les Rongeurs, mais dans la nature, certains individus peuvent être porteurs sains ou excréter le virus avant de présenter les symptômes) ; la conséquence est que le cardiovirus restera endémique dans la zone, et s’étendra progressivement aux régions alentour, une situation qui n’avait pas été prévue par les brillants cerveaux ayant eu l’idée de cette contamination.

La première phase du plan de MTO Corp se passe conformément aux attentes, et se traduit donc par une épidémie causant des décès brutaux. Des prélèvements sont réalisés (par des médecins dont certains succomberont eux-mêmes à la maladie dans les jours suivants) et envoyés au CDC d’Atlanta, qui identifie le cardiovirus type II pendant que l’épidémie prend de l’ampleur et gagne vers le nord en raison des vents dominants.
Les autorités se veulent dans un premier temps rassurantes, alors que la peur gagne la population et que l’épidémie s’étend ; mais des journalistes (dont certains travaillent en fait pour MTO) avancent l’hypothèse du cardiovirus de type II, ce qui provoque un début de panique ; et dès la confirmation par le CDC, l’exode de la population se fait en masse, bientôt facilité par la mobilisation de la Garde Nationale qui tente d’organiser l’évacuation de la zone.

Veuillez sortir de la Palouse !

Les personnages, étant sur place, seront tôt ou tard pris dans les évènements. Sauf s’ils adoptent des comportements « à risque », ils ne seront pas contaminés eux-mêmes, mais leur entourage n’aura pas forcément cette chance. Il est donc probable qu’ils viennent tôt ou tard grossir le flux de l’exode, soit vers le nord (et la frontière canadienne) ou vers l’ouest (et la conurbation de Seacouver) (aller vers le sud ou l’est serait s’enfoncer plus profondément dans la zone touchée par l’épidémie).
S’ils ont suivi le flot des gens qui fuient vers le Canada, ils auront la mauvaise surprise de constater que la frontière est fermée à l’est de Seacouver sur toute la largeur de la Colombie Britannique, et que des militaires canadiens en tenue de guerre bactériologique la surveillent étroitement (ce qui sera prouvé lorsque des émigrants tentant de passer discrètement la frontière seront capturés sans ménagement, voire tués par les soldats ; si les personnages tentent eux-mêmes leur chance, il y a gros à parier qu’ils seront refoulés eux aussi).

S’ils restent sur place, ils seront probablement ramassés par la Garde Nationale, qui organise (avec un peu de retard sur le mouvement de foules spontané) l’évacuation des populations restées sur place, embarquées dans des camions militaires à destination de Seacouver.

S’ils partent vers l’ouest, ils devraient aboutir à Seacouver. La conurbation, déjà très densément peuplée, doit faire face à l’afflux d’environ 300.000 réfugiés, dans la masse desquels les personnages seront peut-être noyés. Les déplacés, en grande majorité rassemblés dans des camps de fortune installés sur des terrains militaires, tentent tant bien que mal de s’organiser, puisque les autorités sanitaires affirment que la Palouse sera probablement inhabitable pendant plusieurs années.
La cohabitation avec les habitants de la conurbation sera parfois houleuse : les confrontations, voire les bagarres, entre des réfugiés et des marins plus ou moins ivres qui les accusent d’être responsables de tous les maux de la société (chômage, etc…) deviendront rapidement de plus en plus fréquentes sur le port de Seacouver.

Très vite, des doigts accusateurs se tendent pour désigner un responsable à la situation : Soft White Co, à qui tout cela va profiter, puisque les terres qu’elle convoitait sont désormais abandonnées et que ses machines agricoles robotisées peuvent continuer à cultiver la région sans risquer d’être elles-mêmes contaminées. Les autochtones qui se retrouvent perdus à Seacouver sans ressources ni travail feront beaucoup moins de difficultés à vendre à l’agricorp les terres qu’ils viennent de quitter en échange d’argent qui leur permettra de subsister et de refaire leur vie dans la conurbation. Et Soft White Co finançait le laboratoire de virologie de l’université de Moscow, qui effectuait des recherches sur divers virus pathogènes pour les céréales. Il est donc manifeste pour beaucoup de victimes, que l’entreprise est à l’origine de la catastrophe, et certains déplacés souhaitent la traîner en justice, au moins pour obtenir un dédommagement. Mais pour cela, il faut des preuves…

Retour sur la Palouse

Les personnages devraient fort logiquement chercher à retourner sur place afin d’en rapporter de quoi incriminer irréfutablement Soft White Co.
L’accès à la région contaminée est théoriquement interdit ; mais sa traversée reste tolérée sur les grandes voies de communication telles que l’I-90, à condition de ne pas s’arrêter (une condition impossible à faire respecter, malgré quelques véhicules qui patrouillent sur la route et dans les airs). Quitter la route sans être repéré sera plus délicat : cela devra se faire hors de vue des deux hélicoptères qui la survolent et des patrouilles au sol, tout en espérant que personne ne remarque que le véhicule des personnages a disparu…
D’autres méthodes d’accès sont bien entendu envisageables, par le réseau secondaire qui est moins surveillé (la Garde Nationale s’est souvent contentée d’ériger quelques barrages sur les routes, qui peuvent être déplacés ou contournés), par des pistes non carrossables si les personnages disposent d’un bon 4×4, par la voie aérienne, en parachute, à pied, à cheval, en remontant en canoë l’un des cours d’eau qui sortent de la zone, etc…

Il reste encore des habitants sur place (principalement des survivalistes, et quelques irréductibles qui se sont cachés lors du ramassage de la population par l’armée). Certains sont malades, contaminés par le virus, et vont mourir bientôt.
Ces gens ont été les témoins de ce qui s’est passé dans la zone ces derniers jours, et pourront apporter aux personnages, si ces derniers parviennent à établir un climat de confiance, des informations venant compléter leurs propres observations directes. Malheureusement pour les investigateurs, ce climat de confiance sera très difficile à établir, les réfractaires à l’évacuation étant par nature particulièrement méfiants (pour ne pas dire paranoïaques).

Pendant l’absence des personnages, Soft White Co n’a pas augmenté ses activités dans la zone, où ne restent que ses machines agricoles robotisées (il y en a même une en panne, à l’abandon dans la prairie, faute de technicien humain pour réaliser les réparations nécessaires). Mais les habitants restés sur place pourront expliquer que deux types de personnes étrangères à la région sont venues dans les environs.

Il y a eu d’une part les services vétérinaires (Veterinary Services, branche de l’APHIS (Animal and Plant Health Inspection Service)) qui, assistés par la Garde Nationale (tout ce beau monde étant en tenue bactério), ont procédé à l’abattage systématique des porcs présents dans la zone (du moins, de ceux qui ne sont pas morts faute de soins, une fois leurs éleveurs évacués ou décédés) et à leur incinération (sous forme de grands bûchers). Seuls les animaux se trouvant dans des porcheries industrielles ont été abattus ; les autorités ne disposent pas des informations qui leur permettraient de retrouver toutes les fermes n’ayant qu’un ou deux porcs. Les équipes d’abattage ont quitté la zone, mais les traces de leur passage sont visibles sous la forme des restes des bûchers à proximité des bâtiments d’élevage.

Des trous dans la Palouse

D’autre part, des gens sans tenue bactério (fait notable qui indique qu’ils ne se souciaient manifestement pas du danger représenté par le virus (ce qui est normal, puisque les gens de MTO Corp savent que celui-ci ne résiste que moins de deux jours dans l’environnement, donc qu’il n’y a plus aucun risque à moins d’entrer en contact avec un humain ou un porc contaminé)) sont venus avec des camions tout-terrain, et certains témoins pourront même indiquer aux personnages la direction dans laquelle ils sont allés. Suivre ces instructions permet d’arriver à des endroits où de nombreuses traces récentes de passage de lourds engins quittent la route goudronnée pour s’enfoncer dans les collines. Au bout de quelques kilomètres, ces traces conduisent, soit vers un site de prospection abandonné après un forage infructueux, soit vers l’unique puits de pétrole en activité pour l’instant, qui n’est pas visible de la route et dont le débit actuel n’est pas à la hauteur des espérances de la compagnie (les personnages pourraient également croiser des camions-citernes, moyen employé pour l’instant pour acheminer le peu de pétrole extrait vers une raffinerie du Montana). Mais les installations sont surveillées, et si des fouineurs les abordent sans prendre de précautions pour se dissimuler, ils risquent d’être repérés par les gardes et interpellés par une patrouille armée.
Ces installations minières, situées au milieu de champs cultivés qu’elles ont donc saccagés, ne portent pas de marque permettant d’identifier aisément l’entreprise qui les exploite : il va donc falloir s’approcher de très près (pour pouvoir consulter des documents laissés dans un véhicule ou un préfabriqué, ou « emprunter » un ordinateur) pour découvrir qu’il s’agit de la Montana Thrust Oil Corporation.

Pour ramener des preuves des activités illicites de MTO Corp dans la Palouse, les personnages peuvent prendre des photos, tourner des vidéos, et même dérober des documents, avant de les poster eux-mêmes en ligne ou de les confier à divers médias, pour organiser une campagne de presse. Si cette campagne est bien menée, elle amènera les autorités à ouvrir une enquête, et certains déplacés à porter plainte contre la compagnie, soit pour des raisons environnementales, soit parce qu’ils auront reconnu, sur les images ramenées par les investigateurs, des terres leur appartenant.
La procédure judiciaire sera longue (MTO Corp dispose de bons avocats), mais devrait aboutir au bout de plusieurs années à la condamnation de l’entreprise, qui devra remettre les sites en état et verser aux personnes lésées des indemnités conséquentes. Malheureusement, entre les produits employés pour la fracturation ou comme agents de soutènement, et les fuites de gaz remontant par les failles et contaminant les nappes phréatiques, une pollution durable de ces lieux aura été causée.

Qui a tondu la Palouse ?

Tout ceci ne prouve en rien que MTO Corp est à l’origine de l’épidémie, uniquement que la firme a tiré profit de la situation anarchique (même si un certain nombre d’éléments permettent de penser qu’elle avait prévu ce qui allait arriver). Pour démontrer ses responsabilités dans l’affaire, il va falloir enquêter sur les origines du virus.

À ce stade, il est probable que les autorités aient elles-mêmes diligenté une enquête, et identifié le laboratoire de l’université de Moscow comme source du cardiovirus.
Si les personnages ont des contacts parmi les enquêteurs, ou s’ils font eux-mêmes une enquête sur place, ils découvriront que la fuite s’est faite grâce à une telle série de coïncidences malheureuses qu’elle pourrait bien en réalité avoir été volontaire. En outre, l’ampleur de l’épidémie est sans commune mesure avec ce qu’aurait dû provoquer une telle fuite limitée. Toutes ces remarques ne figurent pas dans le rapport d’enquête, et s’ils sont exprimés par quelqu’un ayant contribué aux investigations officielles, ce sera seulement sous forme d’opinions personnelles, de doutes et d’interrogations.

Les travaux du laboratoire sur le cardiovirus de type II étaient en grande partie financés par NorthWestPharm, une entreprise du secteur pharmaceutique. Le capital de cette société est détenu à 84 % par MTO Corp, via certaines de ses filiales, chose que les personnages pourront découvrir s’ils enquêtent de ce côté là. Officiellement, le laboratoire cherchait à mettre au point un vaccin. En réalité, comme nous l’avons vu les chercheurs ont modifié le virus pour le rendre plus pathogène, mais l’enquête officielle n’est pas allée aussi loin, et les deux chercheurs qui travaillaient sur le sujet étant morts dans l’épidémie, il n’est pas possible de les interroger. Leurs ordinateurs au laboratoire contiennent néanmoins des fichiers permettant d’établir ce fait, mais ils sont cryptés, protégés par mots de passe, et d’autres fichiers plus faciles d’accès semblent confirmer la version officielle.

L’essentiel du virus a été épandu par avion, comme un vulgaire traitement phytosanitaire (ce qui pourrait amener les personnages à soupçonner l’implication de Soft White Co). Des témoins (encore faudra t-il en trouver) ont vu des avions d’épandage survoler la prairie, or ce n’était pas une période de traitement.
Sur les indications de ces témoins, on peut remonter jusqu’à l’aérodrome d’où ont décollé les avions. De là, les personnages pourraient obtenir les informations suivantes (toujours à condition de retrouver des témoins) :
– les réservoirs d’épandage des avions ont été chargés au moyen de petits flacons manipulés avec beaucoup de précautions par les personnes qui s’en sont occupé, puis remplis avec de l’eau ;
– l’épandage a été assuré par les avions de l’entreprise Air Crop Dust : si les personnages suivent cette piste, ils pourront découvrir, d’une part que l’opération a été financée par NorthWestPharm, d’autre part que certains des pilotes ont fait partie des toutes premières victimes de l’épidémie.

Tout ceci cumulé, plus les activités actuelles de MTO Corp dans la zone, tend très nettement à pointer la responsabilité de l’entreprise. Si les personnages diffusent leurs informations dans les médias, leur campagne incitera les autorités à se pencher de plus près sur les agissements de la firme pétrolière et à découvrir le pot aux roses. Un branle-bas de combat judiciaire s’ensuivra, qui durera des années…

Écoterrorisme

Les personnages pourraient ne pas vouloir se contenter d’une campagne pacifique mettant à jour les agissements de MTO Corp, et se lancer dans le sabotage et l’écoterrorisme. Rappelons que MTO Corp a des gardes armés sur le site qu’elle exploite. La zone désertée est devenue de facto une zone de non-droit, les gardes représentent donc la loi (celle de MTO Corp), ils n’hésiteront pas à faire usage de la force et à se comporter violemment envers des intrus, et certains d’entre eux auront même la détente chatouilleuse : avec le matériel mis en œuvre pour les forages, il n’y a rien de plus simple que de faire disparaître un corps à des profondeurs où personne n’ira jamais le chercher… Être capturé serait synonyme de gros ennuis pour les personnages (qu’ils soient écoterroristes ou simples fouineurs, d’ailleurs).

Les choses se compliquent

Au bout de quelques temps, Soft White Co essayera à son tour de profiter de la situation : les caméras embarquées à bord de ses machines agricoles robotisées auront montré qu’il y avait encore une activité humaine sur la zone, et l’éventuelle campagne d’informations des personnages aura peut-être commencé. Pendant que son service administratif et juridique tente de lui faire attribuer les parcelles agricoles dont les habitants ont été évacués, des équipes sont envoyées sur place pour anticiper ces attributions et commencer à préparer les terres (à grands renforts de produits phytosanitaires, dont des herbicides qui auront pour conséquence que seuls certaines semences génétiquement modifiées produites par la firme pourront pousser sur les parcelles traitées).

Plus la campagne d’informations sur ce qui se passe réellement dans la Palouse prendra de l’ampleur, et plus on verra des personnes déplacées revenir chez elles. Mais la constatation de ce que des gens peuvent continuer à vivre sur place malgré l’épidémie incitera aussi des bandes de pillards à se rendre dans les villes abandonnées pour y faire leur marché. La situation finira par provoquer l’envoi de la Garde Nationale, voire d’unités de l’armée d’active, pour tenter de rétablir un peu l’ordre dans cette zone en proie au chaos.

N’oublions pas que pendant tout ce temps, l’épidémie, contre laquelle rappelons le il n’existe aucun traitement, s’étend… (et les personnages risquent d’être à leur tour contaminés s’ils ne prennent pas les précautions nécessaires).

Épilogue

Suite à l’abattage des porcs et à d’importantes mesures de désinfection, l’épidémie sera enrayée. Mais le virus continuera à circuler parmi les Rongeurs, occasionnant des cas sporadiques dans la population humaine et des mortalités importantes dans certaines porcheries, et la maladie restera endémique dans la zone.
Quant au volet judiciaire, il durera plusieurs années.

Ce contenu a été publié dans JdR, avec comme mot(s)-clé(s) , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

2 réponses à Défi 2014 : scénario n° 16 : Palouse interdite

  1. Rappar dit :

    J’aime beaucoup.
    Il y a une partie d’enquête, mêlée à du thriller/complotiste, tout à fait réaliste (on sent tes propres compétences :))
    Le contexte peut sembler extrèmement exotique à nous Européens. (La Palouse??)
    effectivement, on est en plein Cyberpunk; j’imagine bien une équipe autour d’un journaliste, avec pour une fois le Techie qui peut se rendre utile, enquêter là-dessus. :)

    • Imaginos dit :

      Tu reprends la série après deux ans d’interruption ? :-)

      Content que ça te plaise, surtout que comme je le disais dans le billet suivant, ce scénar là ne me satisfait pas pleinement.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *