Scout toujours !, épisode 7 : Les espions qui venaient du froid

Compte-rendu d’une partie de Traveller.
Remarque : la partie ayant été très longue et le rédacteur n’ayant presque pas pris de notes dans le feu de l’action, il n’est pas impossible qu’il y ait quelques légères divergences entre le récit ci-dessous et ce qui a réellement été joué. Ces divergences sont mineures et ne changent rien au déroulement global des faits.

Nous sommes le 130-1106. Alain Quiet et Camille Gallimar, revenus sur Motmos (Marches Directes / District 268 1340) chez leur ancien collègue, ami et actuel patron Gordon Philéas après le sauvetage des géologues sur Pavabid (Marches Directes / District 268 1238), s’apprêtent à repartir pour Glisten (Marches Directes / Glisten 2036), où ils doivent le rejoindre le 205-1106 (après avoir fait un crochet par Collace (Marches Directes / District 268 1237) pour le compte des Entreprises Philéas). Ils doivent participer à l’encadrement d’une expédition conjointe du Baraccaï Technum et des Entreprises Philéas dans l’Au-Delà (et plus précisément, dans le Bras Troyen), à bord d’un croiseur marchand de classe Léviathan. Gordon Philéas, qui quant à lui ne prendra pas part à l’expédition, partira plus tard et à bord d’un vaisseau plus rapide, et plus conforme à son statut de chef d’entreprise se piquant de traiter sur un pied d’égalité avec le Baraccaï Technum.
Les Entreprises Philéas devraient placer au minimum quatre personnes parmi les officiers du croiseur : outre les deux amis, il devrait y avoir Jean-Christophe Miciknik, l’un des sous-directeurs de la société, et Atsukau Arztrachan, un quadragénaire bien habillé et beau parleur que leur présente leur patron, et qui embarque avec eux à bord de Perché Au Sec (où il ne participe pas au fonctionnement du vaisseau, passant le plus clair de son temps à lire bien tranquillement dans sa cabine).

Après un passage sans encombre par le système de Trexalon (Marches Directes / District 268 1339), dont les aventuriers ont préféré risquer d’affronter les douaniers tatillons plutôt que de retourner dans le système de Pavabid, Perché Au Sec arrive dans le système de Collace, où il ravitaille en écumant l’atmosphère de l’unique géante gazeuse avant de se rendre au monde principal où se situe l’antenne locale des Entreprises Philéas. Là, Anton Croswell, le responsable du comptoir, leur confie un colis encombrant à livrer à un camp de géologues sur Mertactor (Marches Directes / District 268 1537). Il s’agit d’un matériel de forage, mesurant environ un tonneau, mais que sa forme biscornue rend plus encombrant.

Perché Au Sec atteint sa destination sans encombre, via Judice (Marches Directes / District 268 1337). Le système de Mertactor n’ayant pas de géante gazeuse, les aventuriers obtiennent l’autorisation de ravitailler en prélevant de l’eau dans la mer d’Elotal, située au nord du bassin de Paravent, avant de se poser sur le spatioport de Mertactor Bas, dans les contreforts de la crête de Rassad. La planète étant parcourue de vents violents qui soulèvent en véritables pluies de cailloux la poussière rocheuse (le drisk) qui couvre la majeure partie de sa surface, végétation et habitats humains ne parviennent à s’implanter durablement que dans les zones montagneuses, dont le relief les abrite des conditions atmosphériques ; et malgré cela, le tarmac du spatioport est entouré de palissades, les déflecteurs de tourbillons, servant à dévier vers le haut ce que véhicule le vent, afin d’en protéger les vaisseaux. D’autres palissades, amovibles, sont placées autour de chaque appareil après son atterrissage par le personnel spatioportuaire : des trous espacés régulièrement sur le tarmac sont destinés à accueillir les poteaux qui soutiennent ces protections.
Le matériel de forage est à livrer dans les monts Sephir, qui délimitent le bassin de Paravent à l’ouest (la crête de Rassad en constituant la limite orientale). Après avoir consulté les prévisions météorologiques et demandé l’avis des destinataires, Alain décide de les livrer en traversant le bassin au lieu de longer les deux chaînes montagneuses, aucune tempête de drisk n’étant annoncée dans les heures qui viennent. Pendant qu’il part avec son chargement (auquel s’ajoutent quelques vivres commandés par les géologues à une épicerie de Mertactor Bas) au volant de l’aéromobile, Atsukau s’occupe de reconstituer avec goût les provisions du bord, et teste les spécialités gastronomiques locales, en dépit du fait que beaucoup d’entre-elles soient à base de mer-rat, ce rongeur local pouvant atteindre une vingtaine de kilos, descendant du rat terrien. Camille se rend pour sa part à l’antenne locale des Entreprises Philéas, où il s’enquiert entre autres choses d’un bon restaurant pour la soirée, où il invite à dîner la responsable du comptoir, Geralda Nicopoulos.
Au camp des géologues, Alain est accueilli à bras ouverts et, une fois le matériel déchargé, est convié à un goûter festif où la bière coule à flots. Il parle un peu géologie avec Goulven Allory et son équipe, qui, tout en cherchant à comprendre la structure si particulière de Mertactor (qui, selon les méthodes de datation, n’aurait que 325.000 ans, ce qui conduit certaines personnes à penser qu’il pourrait s’agir d’un gigantesque Objet Ancien), espèrent découvrir ici un filon de minerai de lanthane.
Toujours inquiet de la météo, il décide de repartir par là où il est venu, bien que le vent soit un peu plus fort et que les géologues lui aient annoncé que les tempêtes de drisk ne sont pas prévisibles avec précision, ce qui n’est pas très rassurant. Il prend la précaution de remonter la capote de l’aéromobile. Alors qu’il n’est plus qu’à une vingtaine de minutes du pied de la crête de Rassad, il essuie un grain de drisk, qui recouvre son véhicule d’un fin dépôt sableux orange. Quelques impacts de particules plus grosses ont cabossé la carrosserie, la marque la plus importante étant un creux de la taille d’un petit œuf.

Alors que son camarade entre enfin dans les faubourgs de Mertactor Bas, Camille, au restaurant avec Atsukau et son invitée, est alerté par l’alarme anti-intrusions qu’il a installée à bord de Perché Au Sec. Les caméras de surveillance, reliées à son ordinateur personnel, lui montrent une, puis deux, puis cinq personnes qui ont pénétré à bord par la soute de l’aéromobile, vêtues de treillis camouflés dans des tons bleu-gris, casquées et armées de pistolets. Il prévient Alain puis, s’excusant auprès de Geralda Nicopoulos, retourne au spatioport avec Atsukau. Les deux hommes parviennent à décider le capitaine du spatioport d’envoyer l’équipe de sécurité auprès de leur appareil, mais celle-ci n’est constituée que de quatre hommes, peu armés et pas préparés à affronter un commando paramilitaire. Devant les informations qui leur sont fournies, ils décident d’attendre à l’extérieur du vaisseau pour cueillir les intrus à leur sortie. Ils interdisent à ses trois occupants légitimes de remonter à bord, en raison des risques ; d’autant que des trois, seul Alain est armé, d’un simple pistolet d’alarme qui se trouvait à bord de l’aéromobile.
Les aventuriers prennent contact avec la base du SIEI, située juste à côté du spatioport civil. À leur demande, le cadre de permanence, Jéroboam Tarabos, répond qu’il ne peut pas leur fournir d’armes, malgré leur statut de réservistes du SIEI et bien que ce soit pour protéger un vaisseau appartenant au SIEI, mais finit par leur dire de passer à la base. Là, et tout en répétant qu’il ne peut pas les équiper, il finit par laisser entendre que, si jamais Alain et Camille prenaient discrètement du matériel pendant qu’il regardait ailleurs, il ne s’en rendrait pas compte. Nos amis se font ainsi prêter quatre pistolets faible vélocité (conçus pour ne pas risquer de traverser les parois des vaisseaux spatiaux), quelques fumigènes colorés (destinés à l’origine à marquer des emplacement d’atterrissage, par exemple), et un taser. Une fois qu’ils se sont équipés, Tarabos insiste pour qu’ils lui ramènent les armes après utilisation, afin d’éviter les ennuis.
Observant les vaisseaux sur le tarmac du spatioport bas, Atsukau remarque que l’un d’entre-eux est reparti, mais également qu’un Beowulf (l’Astrakhan) s’y est posé depuis l’arrivée de Perché Au Sec. Camille en déduit que les intrus sont venus sur Mertactor à son bord.

Grâce aux images transmises par les caméras de surveillance, il peut suivre la progression des intrus au sein de Perché Au Sec. Ceux-ci se sont d’abord assurés que le Sulieman soit inoccupé, puis se mettent à le fouiller. Deux d’entre-eux sont à l’intérieur du poste de pilotage, qui est dépourvu de caméra, ce qui empêche le mécano de savoir ce qu’ils y font. Ils y passent un long moment, mais lorsque l’un des deux en sort pour se diriger droit vers la salle des machines, les aventuriers en déduisent que les intrus sont en train de préparer l’appareil au décollage. Utilisant les images transmises par les caméras de surveillance, ils parviennent à convaincre les hommes de la sécurité que le commando s’est séparé et qu’ils peuvent neutraliser certains de ses éléments en jouant de l’effet de surprise. Laissant un des leurs à l’extérieur au cas où les mystérieux visiteurs quitteraient le vaisseau, le chef de l’équipe et deux de ses subordonnés montent à bord avec nos amis, grimpant jusqu’au sas de l’aéromobile, dont la serrure avait été détruite à l’explosif par les intrus. Tandis que Camille déconnecte rapidement la porte menant de la salle commune à l’arrière de l’appareil, coinçant trois des intrus à l’avant, les hommes de la sécurité se rendent à la salle arrière bâbord, où ne se trouve qu’un seul indésirable, a priori occupé par sa fouille. Une fusillade éclate aussitôt. L’un des gardes est blessé et les deux autres se replient dans le corridor, l’un d’eux répliquant à l’intrus pendant que le chef a saisi son ordinateur personnel pour une communication.
Alarmé par les coups de feu, l’individu se trouvant dans la salle des machines en sort brusquement, mais les aventuriers l’attendaient et Atsukau l’atteint d’un tir de taser. Protégé par son treillis renforcé, il n’est pas affecté par la décharge, mais le vêtement n’est pas aussi efficace face au pistolet d’Alain. Grièvement blessé, il se replie dans la salle des machines, mais un bref échange de tirs le laisse sur le carreau. Malgré toute l’affliction que lui causent les détériorations causées à Perché Au Sec par le combat, Alain en profite pour récupérer son pistolet, plus puissant que celui emprunté au SIEI. Il trouve également sur lui des grenades, dont les marquages ne correspondent pas à ceux en usage dans l’Imperium, ainsi qu’une oreillette lui permettant probablement de communiquer avec ses camarades. Il tente d’écouter les conversations, mais constate qu’elles ne se font pas en frantic (Atsukau identifie la langue en question comme étant le sagamaal, la langue de Ceux de l’Épée).
Les caméras indiquent que deux des trois intrus se trouvant à l’avant du vaisseau se dirigent rapidement vers les lieux des combats, mais ils se heurtent à la porte bloquée par Camille. Alain et Camille se replient dans la salle des machines, dont ils referment la porte, et Atsukau s’abrite dans le sas de l’aéromobile, pendant que les deux hommes font sauter la porte au moyen d’une charge explosive, puis reprennent leur progression vers l’arrière d’une manière qui montre qu’ils sont manifestement entraînés au combat et habitués à opérer ensemble. Ouvrant brusquement la porte de la salle des machines, Alain et Camille font feu sur eux, blessant l’un des deux, avant de se retrancher à nouveau. Jetant fugitivement des coups d’œil à leurs ordinateurs personnels, ils voient sur les images des caméras que le premier intrus blessé est en train d’ouvrir la porte extérieure de la salle bâbord arrière. Une explosion retentit à l’extérieur, à la poupe du vaisseau, et nos amis craignent qu’il s’agisse de renforts venus soutenir leurs adversaires. Par la porte extérieure de la salle des machines, Alain parvient à abattre le fuyard, mais il constate que le garde resté seul dehors gît inanimé.
Ne se sentant pas de taille à faire face à une équipe de commandos professionnels, Alain et Camille décident de quitter le vaisseau par l’ouverture arrière de la salle des machines, sous le couvert d’un fumigène, tandis qu’Atsukau sort par le sas de l’aéromobile. Camille administre les premiers soins au garde inconscient, polytraumatisé et nécessitant des soins autrement plus lourds. Alain se positionne de façon à surveiller les ouvertures arrière de l’appareil et celle de la soute, qui s’ouvre peu après. Un homme descend le plan incliné et part en courant dans la nuit, bien qu’Alain le touche de deux balles. Son comparse, déjà blessé, jette une grenade pour couvrir sa fuite, contraignant Alain à s’éloigner en courant et à se jeter à terre derrière l’un des déflecteurs de tourbillons qui entourent Perché Au Sec. Après l’explosion, il se lance à la poursuite du fuyard et parvient à le neutraliser au moyen de quelques tirs.
Afin d’empêcher le dernier intrus de fuir par le sas, Atsukau se pose sur l’écoutille avec l’aéromobile. Sur ces entrefaites arrivent les forces de l’ordre mertactoriennes, appelées par le chef de la sécurité du spatioport et qui ont mobilisé des moyens importants : aéromobiles blindées de la police et encerclement du spatioport (et sans doute aussi par les occupants des autres vaisseaux présents) par un détachement du régiment d’infanterie gravitique de Rassad. Des annonces diffusées par haut-parleurs dans tout le spatioport intiment l’ordre à toute personne présente de déposer ses armes et de ne plus bouger. Comme tous les individus présents sur le tarmac ou à bord d’un vaisseau stationné, nos trois amis sont embarqués en garde à vue et subissent un interrogatoire, à l’issue duquel ils sont incarcérés. Les choses semblent bien mal engagées pour arriver à temps à Glisten pour leur rendez-vous, d’autant que Perché Au Sec a subi des dégâts lors du combat.

Du peu d’informations qui leur parviennent en cellule, l’affaire semble beaucoup plus importante qu’une simple fusillade : il est question de vol de secret militaire, et les aventuriers sont au premier rang des suspects, la principale question étant de savoir s’ils sont voleurs, receleurs, ou complices. Mais l’implication du Renseignement Stellaire dans l’enquête lui permet de progresser relativement rapidement, et au bout de dix jours nos amis sont libérés sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux. Ils n’auront jamais le fin mot de l’histoire, mais de ce qu’ils ont pu apprendre lors de leurs interrogatoires, à leur libération par le capitaine de frégate Vincent Brécourt, du Renseignement Stellaire, puis dans les médias, ils parviennent à reconstituer les grandes lignes de l’affaire : un prototype de système de guidage inertiel des missiles spatiaux, dérobé dans une base stellaire dont l’emplacement ne leur a pas été révélé mais où aucun d’eux ne se trouvait au moment du vol, était dissimulé dans un compartiment secret à l’avant de Perché Au Sec. Les coupables présumés sont les quatre précédents détenteurs du vaisseau, ceux-là même qui l’avaient laissé sur Walston (Marches Directes / District 268 1232). En examinant les photos qu’on leur montre, Alain et Camille reconnaissent les deux individus avec lesquels ils avaient eu maille à partir quelques temps plus tôt sur Tarse (Marches Directes / District 268 1138) : celui tué par Alain et celui abandonné, grièvement blessé, dans la plaine de Nob. Il ne s’agissait donc pas d’hommes de main des ranchers locaux, comme ils l’avaient cru à l’époque…
Le prototype aurait dû être remis à la Confédération des Mondes-Épées, mais la panne du vaisseau sur Walston, puis son changement de détenteurs, ont perturbé les plans initiaux, et permis finalement de les déjouer.

Dès leur sortie de prison, les aventuriers font envoyer un message vers Glisten pour prévenir Gordon Philéas que suite à ces évènements, ils auront une quinzaine de jours de retard. Après avoir fait procéder à des réparations rapides de Perché Au Sec, ils reprennent finalement leur route et, via Égypte (Marches Directes / Glisten 1737) et Overnale (Marches Directes / Glisten 1937), atteignent finalement Glisten le 220-1106… Quinze jours après la date prévue pour le rendez-vous.

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