Kro en résumé : Defiance

Defiance
(2013 / 2015)

Série télé de SF post-cataclysmique avec des ET, en trois saisons et 38 épisodes (dont un double)

Defiance se passe sur Terre en 2046, trente-trois ans après l’arrivée des Votans (des extra-terrestres de sept espèces différentes) sur Terre, à bord de gigantesques arches. Cinq de ces espèces cohabitent avec les humains et ne dépareraient pas à Star Trek, vu que ce sont simplement des humains avec plus ou moins de maquillage, voire des masques (pour les relations sexuelles interspécifiques (et fécondes), c’est vachement plus pratique). Partis en exode suite à la destruction de leur système stellaire suite à une collision entre deux étoiles, ils comptaient s’installer sur Terre, ignorant qu’elle était déjà habitée. Bref, il y a eu des guerres (xénoguerres), les ET ont partiellement terraformé la Terre (enfin, terraformé n’est pas le terme approprié…), leurs vaisseaux spatiaux ont été détruits (des morceaux continuent de retomber sur la planète), la cohabitation avec les humains se passe plus ou moins bien, et le cadre a franchement une saveur post-cataclysmique (tendance Far West, comme bien souvent en post-cata (mais sans chevaux : il n’y en a plus)). La série se déroule principalement sur les ruines de Saint-Louis (Missouri), dont il ne reste que la grande arche et qui a été rebaptisée Defiance, bien qu’humains et votans y cohabitent à peu près paisiblement, quoiqu’il y ait des tensions entre communautés et des jeux politiques pas nets (ce qui est à la fois un pléonasme et un euphémisme).
Les personnages principaux sont Joshua Nolan, un ancien militaire qui a combattu dans les xénoguerres, sa fille (adoptive) Irisa, une votane, et la nouvelle maire de Defiance, Amanda Rosewater. À la fin du pilote, Nolan devient le justicier (c’est-à-dire le shérif) de la ville et sa fille et lui abandonnent contre toute attente leur vie d’errance pour s’installer en ville.

Dans la première saison, le tandem Nolan / Irisa se crée une place parmi les habitants de Defiance et on nous pose le contexte politique de la ville, avec ses antagonismes et le fait que, ville indépendante, elle ne pèse pas lourd face à des États puissants tels que la République Terrienne (un État humain) et le Collectif de Votanis (extra-terrestre, comme son nom l’indique) ; sans compter les bandes de maraudeurs qui pourraient venir la ravager. Cette saison s’achève sur une élection municipale, la démission de Nolan de son poste de justicier, et l’entrée en force des troupes de la République Terrienne dans la ville, à la recherche d’un mystérieux objet ET enfoui au fond d’une mine (et qu’ils ne sont pas les seuls à chercher) : l’équilibre politique local est donc complètement chamboulé (sans parler des personnages morts et/ou disparus).

Dans la deuxième saison, qui se déroule neuf mois plus tard, la République Terrienne a pris le pouvoir à Defiance (et a encore plus chamboulé l’ancien équilibre : à une exception près, tous les puissants de la première saison ont été déchus). Nolan et Irisa reviennent en ville (dans des circonstances mouvementées), et retrouvent rapidement leurs fonctions de justiciers. Irisa développe également des capacités mystérieuses et souvent peu contrôlables, suite aux évènements de la fin de la première saison, ce qui l’éloigne de plus en plus de son père adoptif. Et la ville est toujours (voire encore plus) un véritable panier de crabes au niveau des luttes de pouvoir (je vous passe les coucheries, au sujet desquels on finit par se demander lequel des personnages n’aura pas couché avec lequel (du sexe opposé du moins) (à noter que pour les scènes de sexe, les actrices restent toujours au minimum en sous-vêtements et ne posent pas leur culotte, ce qui fait fortement incongru)).

La troisième saison débute sept mois après la fin de la deuxième. Après être venus à bout, dans le précédent épisode, de la menace qui pesait sur la planète (et qui a en particulier réussi à détruire New York, la capitale de la République Terrienne), Nolan et Irisa se retrouvent dans la neige après une absence (dans tous les sens du terme) de sept mois et arrivent à Defiance, abandonnée par la République Terrienne car les mines qui en faisaient l’intérêt stratégique sont désormais inexploitables. La ville n’a même plus assez d’énergie pour alimenter le bouclier énergétique qui la protégeait. Or c’est l’hiver donc il faut plus d’énergie pour se chauffer, sans la République Terrienne il n’y a plus d’armée pour protéger les lieux, ceux qui pouvaient se payer un billet pour aller ailleurs sont partis, et des troupes du Collectif de Votanis se dirigent droit sur elle… En plus de ça, des ET d’une nouvelle espèce viennent d’arriver sur Terre, qui sont agressifs et votanophages (et anthropophages aussi si on leur en donnait l’occasion). Et Irisa semble « cassée » par ce qui lui est arrivé précédemment, elle n’est plus la redoutable combattante qu’elle était…
D’entrée de jeu il y a plusieurs personnages secondaires qui se font buter. J’espérais donc assister à une véritable hécatombe jusqu’au dernier épisode, mais malheureusement il y a plein de personnes qui ont survécu quand je les aurais bien vues se faire tuer à un moment ou à un autre. Moi qui aime quand ça finit mal, ça m’a un peu déçu qu’ils fassent les choses à moitié de ce côté là (bon, vous me direz, on ne peut pas non plus dire que ça se finisse bien).
En fait, il se passe tellement de bouleversements dans cette troisième saison que ça me donne l’impression que les auteurs savaient que la série allait s’arrêter après, et qu’ils ont télescopé deux saisons en une seule pour raconter toute leur histoire.

À regretter entre autres, l’emploi récurrent dans la V.F. du faux-ami race pour espèce.
Dans un épisode, une votane parle des humains comme d’« extra-terrestres au teint rose » : le traducteur a particulièrement mal (et stupidement) traduit le terme alien (la V.O. disait « pink-faced aliens »)…
Il y a aussi des trucs non traduits, comme les spirit riders, qui sont en gros des bandes d’irathiens (l’espèce d’Irisa) nomades ; mais quand c’est raccourci en riders dans la V.O., ils deviennent mystérieusement des écorcheurs en V.F..
Et à côté de ça, le bordel de la ville, qui s’appelle le Need Want en V.O. (et jusque sur sa façade), devient en français « La maison rose ».
Au niveau des choses qui fâchent aussi, il y a l’utilisation d’un serpent constricteur pour une scène censée montrer un serpent mordeur (et très certainement venimeux) ; évidemment, on peut toujours justifier ça en prétendant qu’il s’agit d’un animal extra-terrestre, mais comme il n’a même pas été « maquillé » un poil, ça tire quand même beaucoup sur la ficelle.

En conclusion, une série carrément pas désagréable, du post-cataclysmique saupoudré sans excès de technologie très futuriste, ça me plait.
Les histoires de personnage mystiquement élu (même « améliorées » à grands coups de technologie extra-terrestre), c’est pas franchement ma came, donc tout l’arc narratif de la deuxième saison n’est pas à mon goût (la saison vaut quand même pour le contexte qu’elle approfondit et fait évoluer). Les deux autres saisons sont beaucoup mieux, et la fin est quand même bien film catastrophe, chose que j’aime bien.
La série était accompagnée d’un jeu vidéo. J’aurais bien aimé une adaptation en JdR, car le cadre (et ses bouleversements) me parait intéressant ; mais il n’y en a pas d’officielle et je n’ai pas trouvé d’adaptation en ligne. Si j’avais du temps, je m’essaierais bien à développer pour le plaisir un petit quelque chose pour GURPS, mais ça impliquerait entre autres de me refaire la série, ce dont je n’ai pas le temps (et probablement aussi de me documenter sur le jeu vidéo, ce qui ne m’intéresse pas vraiment).

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