Kro en résumé : Appleseed

Manga de SF avec armures motorisées et autres mechas encore plus gros, cité entre autres dans les biblios de GURPS Bio-Tech, GURPS Mecha et Transhuman Space

Appleseed
(manga papier en cinq volumes)appleseed1Appleseed
Livre I
© 1989 Masamune Shirow / Seishinsha Co Ltd
Édition française © 1994 éditions Glénat
ISBN 2.87695.228.9
188 pagesappleseed2Appleseed
Livre II
© 1990 Masamune Shirow / Seishinsha Co Ltd
Édition française © 1994 éditions Glénat
ISBN 2.7234.1847.2
192 pagesappleseed3Appleseed
Livre III
© 1989 Masamune Shirow / Seishinsha Co Ltd
Édition française © 1994 éditions Glénat
ISBN 2.7234.1875.8
220 pagesappleseed4Appleseed
Livre IV
© 1989 Masamune Shirow / Seishinsha Co Ltd
Édition française © 1995 éditions Glénat
ISBN 2.7234.1876.6
220 pagesappleseed5Appleseed
Livre V
© 1993 Masamune Shirow / Seishinsha Co Ltd
Édition française © 1996 éditions Glénat
ISBN 2.7234.2162.7
128 pages

Côté forme, c’est du dessin style manga, et donc c’est vraiment pas à mon goût pour ce qui est des visages des personnages. À vrai dire, le dessin est tellement confus qu’il devient parfois incompréhensible lors de certains affrontements entre individus en armures et/ou cyborgs et/ou robots.

L’histoire se déroule en 2127 et après. Les personnages principaux sont un couple, constitué du cyborg Briareos (tellement cybernétisé qu’il a l’aspect d’une machine) et de l’humaine Dunan Nuts (c’est elle qui est vraiment au cœur de la série). Survivant seuls dans les ruines d’un monde complètement dévasté par deux guerres mondiales supplémentaires, ils se retrouvent rapidement dans la mégapole d’Olympus, sur une île artificielle entre Açores et Canaries (le contexte est assez flou et les explications fournies dans le cinquième tome contredisent me semble t-il certains éléments de la BD). Olympus est contrôlée par des êtres artificiels d’apparence humaine, spécialement transformés (améliorés), les bioroïdes (bioroïds dans les quatre derniers tomes), via un super-ordinateur nommé Gaïa, dans le but d’obtenir une société utopique. Le couple, qui a déjà une expérience des unités de police spécialisées type SWAT, se retrouve rapidement recruté au sein de l’ESWAT, une section spéciale (encore plus balèze) du SWAT d’Olympus. Évidemment, tout se fait à grand renfort de cyborgs, d’armures motorisées (landmates) et de robots.
Le cinquième tome, plus court que les autres, est pour plus de moitié constitué de pages décrivant un peu mieux le contexte : cartes, chronologie historique, organisations, personnages importants et mineurs, commentaires divers du créateur Masamune Shirow, infos sur le matos (armes, cyborgs, armures motorisées, robots, véhicules), fonctionnement de l’ESWAT en opérations, croquis et esquisses.

Ça n’a rien d’exceptionnel, même si ça peut servir d’inspiration pour des unités de police futuristes type GIGN et autres SWAT (surtout à la lumière des infos du cinquième tome), sous réserve qu’on puisse supporter le style dans lequel sont représentés les personnages.

Appleseed
(long-métrage, 2004)appleseed2004Le personnage principal est Deunan Knute (eh oui, c’est pas traduit pareil que dans les BD… là elle porte le même nom que dans la version anglophone), qui au passage a la même voix que le major Kusanagi dans Ghost in the Shell – Stand Alone Complex, ce qui est un peu perturbant. Récupérée dans une zone de guerre (lors d’un prégénérique qui m’a beaucoup évoqué l’ambiance de GURPS Reign of Steel) et amenée à Olympus, elle y retrouve Briareos (qui n’était pas cyborg quand elle l’avait vu pour la dernière fois), intègre l’ESWAT (dont Briareos fait déjà partie), et se retrouve au cœur de la lutte d’influence (qui tourne à la lutte armée) entre les bioroïdes, qui contrôlent la ville, et les humains qui estiment qu’ils les asservissent. Les bioroïdes contrôlent Gaïa (le super-ordinateur), les humains contrôlent l’armée. Et il y a des dingues dans les deux camps.
Le dessin des personnages est, euh… particulier. Disons que c’est du japoniais avec un effet 3D. Et à part les yeux énormes qui bouffent le visage, c’est plutôt pas mal finalement.
Ça n’a qu’un rapport assez lointain avec les BD (mêmes personnages, même cadre, panier de crabes comparable à ce que décrivait le premier tome, et parfois un bout de scène repris plus ou moins fidèlement), mais comme je n’avais pas spécialement accroché aux BD, ça ne m’a pas dérangé. Par contre, j’aime pas les mechas (les armures motorisées bipèdes de quatre mètres de haut encore, je peux tolérer ; mais les plates-formes de combat robotisées géantes à la fin, non, j’aime pas). Du coup, mon opinion restera mitigée : pour l’essentiel c’est pas mal, mais les quinze dernières minutes sont trop « destructions démesurées godzillesques » pour moi.

Appleseed Ex Machina
(long-métrage, 2007)appleseedexmachinaLe style de dessin est le même que pour le précédent long métrage, mais certains personnages secondaires n’ont plus la même tête. Et Deunan Knute (prononcé ici Diounane) n’a plus la voix de Kusanagi (ce dont je suis fort aise).
Ça a encore moins de rapport avec les BD. On retrouve les deux héros au sein de l’ESWAT à Olympus en 2133 (ça fait probablement suite au précédent, mais à part les personnages et le cadre récurrents, il n’y a pas de lien entre les deux dessins animés).
Deunan ne porte jamais de casque en opération (et quand elle a une scène d’action à moto, elle commence par enlever son casque). Je trouve ça très con et ça met à mal ma suspension volontaire d’incrédulité. Mais s’il n’y avait que ça à reprocher au dessin animé…
Pasqu’autant vous le dire tout de suite, celui-là, il est mauvais.
L’histoire avait pourtant le potentiel pour donner un truc intéressant : Briareos est blessé dans le prégénérique, et pendant qu’il est à l’hosto, Deunan doit fonctionner avec un nouveau binôme, un bioroïde créé à partir de l’ADN de Briareos et qui a donc la même tête que lui avant qu’il ne devienne cyborg, la même voix, les mêmes gestes, les mêmes réactions, etc…) ; vous voyez venir le triangle sentimental. Pendant ce temps, des cyborgs commettent des attaques terroristes, et il semble qu’ils soient pilotés à distance (et contre leur gré) via un mystérieux signal. Or un très important sommet international va se tenir à Olympus, et les forces de l’ordre sont sur les dents.
Malheureusement, la réalisation pèche, et même pèche au gros. Entre les scènes d’action qui ressemblent plus à du jeu vidéo qu’à autre chose, et la grosse baston finale si confuse que je soupçonne en fait les animateurs de n’avoir eu aucune idée de ce qu’ils représentaient et de s’être contentés d’empiler des trucs colorés qui bougent autour des personnages principaux ; sans parler du boss de fin de niveau qui appartient à la SF n’importequoiesque fumée de la tête comme je ne l’aime pas du tout ; ça sombre très vite, dès le prégénérique. C’est vraiment pas bon. Et le fait que je n’apprécie décidément pas les combats de mechas bipèdes volants n’a eu qu’une influence négligeable dans mon appréciation de ce truc.
Si vous aimez la SF qui essaie de faire semblant de tenir debout, c’est pas pour vous.

Appleseed XIII
(série de treize épisodes, 2011)appleseedxiiiJe l’ai vue en V.O. sous-titrée, je ne sais pas s’il en existe une V.F..
Le dessin est un peu dans le même genre que celui des deux longs métrages, un peu dans un style « dessiné » (avec des traits et contours bien marqués), et un peu trop dans un style manga pour ce qui est du visage (des yeux surtout) de certains personnages féminins. Le mélange est particulier, mais passé un temps d’adaptation, c’est pas si mal que ça (même si je préfère le style des longs métrages).
Deunan et Briareos (ce dernier n’ayant pas sa tronche habituelle : il lui manque presque toujours le gros rond qu’il a au milieu du « visage » et qui n’est pas un œil, mais un senseur olfactif, et il n’a parfois plus que deux yeux sur le visage au lieu de quatre, sans qu’on sache pourquoi il change parfois d’aspect) font équipe au sein de l’ESWAT d’Olympus, et se retrouvent à lutter contre un complot terroriste, toujours motivé par une rivalité « ethnique » entre humains et bioroïdes. En parallèle, Deunan est obnubilée par la recherche d’un Eden que Briareos et elle comptaient trouver à Olympus, et a visiblement quelques problèmes à régler avec feu son père, et des difficultés relationnelles avec son amant. À noter que le treizième épisode est dans les faits indépendant des précédents (d’ailleurs, le douzième fait très « épisode final »).
Certains des mechas et des engins volants sont encore plus ridiculement incohérents que d’habitude.
Il y a beaucoup (beaucoup trop) de scènes récurrentes dans plusieurs épisodes (des souvenirs de Deunan ; sans parler des (plus ou moins) courts passages d’épisodes précédents répétés pour rappeler certains faits aux spectateurs). Ça devient vite saoulant.
Encore plus que dans les BD et les longs métrages, il y a des références à la mythologie grecque, tout particulièrement ici les douze travaux d’Héraclès (qui donnent leurs titres anglais (le plus souvent sans rapport avec leur contenu) aux douze premiers épisodes.
La série se place a priori dans la continuité des longs métrages (au moins du premier), car le dernier épisode fait allusion à un évènement survenu dans le premier.
J’ai pas tellement aimé, et j’ai le sentiment que plus j’avançais dans mon visionnage de la série, plus ça devenait mauvais. Je ne puis donc que vous la déconseiller.

Appleseed Alpha
(long-métrage, 2014)appleseedalphaCe long-métrage est chronologiquement antérieur aux autres dessins animés (si tant est
qu’il s’agisse bien de la même chronologie, car l’état de cyborg du personnage de Briareos à ce stade de l’histoire est incompatible avec l’histoire du long métrage de 2004 (mais compatible par contre avec les BD)) ; car ici, point d’Olympus : Deunan et Briareos vivent dans les ruines de New York, où ils font des petits boulots (du genre de ceux qu’on confierait à des PJ armés et orientés action) pour le compte de Deux Cornes, le cyborg qui contrôle ce qui reste de la ville (et qui n’est guère plus qu’un gros chef de gang).
Le dessin est d’un style comparable à celui des deux premiers longs métrages, mais en plus moderne, plus chiadé, plus réaliste. BEAUCOUP plus réaliste. Hyper-réaliste, même. C’est mieux. C’est vachement mieux. Impressionnant ce qu’on arrive à faire métnan. J’aime beaucoup.
Briareos ressemble bien à ce qu’il est dans les BD : pas d’yeux manquants, par exemple. Par contre, le costume de Deunan est pourvu d’une boob window purement gratuite.
L’histoire : les deux héros acceptent une dernière mission pour le compte de Deux Cornes : ils doivent éliminer des drones militaires qui font des ravages dans un quartier abandonné de la ville. Ils tombent sur un cyborg (relativement peu cybernétisé) et une ado, qui déclarent venir d’Olympus (un lieu que Deunan et Briareos tiennent pour mythique, et donc imaginaire) et sont en mission secrète, et décident de faire équipe avec eux en échappant à l’influence de Deux Cornes (à qui ça ne plait bien évidemment pas).
C’est du post-cata, pas une pseudo-utopie policière cyberpunk : c’est donc très différent du reste d’Appleseed ; et en fait, c’est beaucoup plus à mon goût, d’autant que le premier (et seul) mecha n’apparait qu’à 1h08 (sur un film d’1h33) et se contente de marcher lourdement (il ne vole pas). Évidemment, il y a aussi une plate-forme de combat robotisée géante à pattes qui arrive à vingt minutes de la fin, et dès lors ça devient moins bon. Mais comme on n’a pas à la supporter très longtemps, j’ai réussi à faire avec. Et donc, globalement, j’ai bien aimé ce dessin animé.
On ne voit jamais Olympus dans ce long métrage, ce qui laisse supposer qu’une suite pourrait voir le jour ; d’autant qu’il y a une ultime scène après le générique de fin.

Conclusion générale

Appleseed, c’est pas trop mon truc. En BD, j’ai pas accroché au dessin. À l’écran, le dessin est nettement mieux, mais c’est les histoires et la réalisation qui ne me conviennent pas (le premier long métrage aurait pu être pas mal, sans les machines godzillesques de la fin). À l’exception notable d’Appleseed Alpha, qui m’a bien plu (mais qui est dans un genre très différent du reste d’Appleseed, début du long métrage de 2004 excepté).
Et encore une fois, je m’interroge devant l’absence d’adaptation officielle en JdR…

Ce contenu a été publié dans BD, J'ai pas la télé, Kros, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *