Cette année, Noël tombe tellement tôt que rien n’est prévu pour

Chaque année, le boulot organise en décembre un repas de Noël, auquel participent les gens du siège. Ceux des autres sites sont conviés, mais comme il nous est difficile de nous rendre disponibles, vu qu’à ces heures nos usines tournent encore, la coutume jusqu’à l’année dernière était de nous octroyer à chacun un pécule pour que nous organisions nous-mêmes un repas entre nous aux lieu et date qui nous conviennent.
Mais cette année, grand changement : la calamiteuse nouvelle responsable du service intendance, comptabilité et autres a décidé que cette solution était inadmissible, et qu’à la place, il nous faudrait faire établir une facture qu’elle prendrait en charge (dans la généreuse limite de 25 brouzoufs par personne, soit un poil plus effectivement que ce à quoi on avait droit jusqu’à présent, mais ça reste un peu léger pour un repas de fête).
Cette solution pose plusieurs problèmes, le premier étant que pour notre part, quand nous organisions ce genre de repas (ce qui a cessé il y a quelques années, certaines personnes de l’équipe refusant de manger avec d’autres pour des prétextes à mes yeux futiles et peu rationnels, mais qui ont bien plombé l’ambiance entre nous), nous faisions nos courses nous-mêmes à la supérette à côté de l’usine et préparions ensemble un buffet que nous prenions dans le bureau ; ce genre de choses n’est plus possible désormais, la première réponse que j’ai eue étant qu’il faudrait passer par un traiteur, avant que cette option ne disparaisse purement et simplement et qu’on n’ait plus d’autre choix que de faire ça dans un restaurant. Mais voilà pas qu’en plus, on nous a demandé de faire établir la facture à l’avance, pour qu’elle puisse être transmise à la compta fin novembre dernier délai (ou plutôt tout début décembre), pour de sombres histoires de bilan comptable que je n’ai pas cherché à suivre. Double problème : faire établir une facture de restau à l’avance, ça n’est pas vraiment dans les mœurs (on s’est même posé la question de la légalité du truc, mais après avoir interrogé la répression des fraudes à ce sujet, c’est faisable), et par ailleurs ça n’est pas pratique, car il faudrait savoir à l’avance combien de personnes viendraient. Or j’ai l’impression que nos concitoyens ont de plus en plus de difficultés à organiser à l’avance leurs activités et à s’y tenir ensuite : il était donc couru d’avance que le nombre réel de convives n’aurait pas correspondu au nombre de repas prévus sur la facture.
La solution trouvée a donc été de faire le repas le 30 novembre au soir. Ceux d’entre-nous qui comptaient faire preuve de convivialité avaient décidé de se grouper avec les collègues des deux usines les plus proches. Au départ, le collègue qui se coltinait l’organisation m’avait proposé de faire ça dans un bon restau du coin, ce qui m’allait fort bien (même si on risquait d’être légèrement hors budget) ; sauf que ça n’a pas plu au boulet du service, qui a chouiné que le restau avait bien baissé (ça m’étonne fort, mais ça fait un an que je n’y ai plus mangé) et qu’il était bien trop cher (pour un repas payé par la compta, je ne vois pas vraiment la pertinence de l’argument, même si on y avait été de notre poche pour quelques brouzoufs ; surtout venant d’un type qui, l’année où il a acheté sa maison, m’avait expliqué sur un ton presque désespéré que « cette année, avec les frais pour la maison, on n’a économisé QUE quatre mille euros »). Du coup, il a fait des pieds et des mains pour qu’on fasse ça au routier du coin.
Je me sentais un peu obligé d’être présent, en tant que chef, pour donner l’exemple et inciter les caractérielles de l’équipe à faire un effort de convivialité. Mais si l’année prochaine ça se passe au même endroit, ça se fera sans moi. Pasqu’un menu routier, c’est pas franchement l’idée que je me fais d’un repas de fête. Certes, ce fut copieux, mais question raffinement, on repassera.
Finalement, la seule bonne chose que je retiendrai de la soirée d’hier était le point de vue offert par la boob window de la jeune consœur assise face à moi (enfin, je devrais sans doute plutôt parler de boob dormer, vue la taille somme toute très réduite de cette ouverture costumière).

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2 réponses à Cette année, Noël tombe tellement tôt que rien n’est prévu pour

  1. Régis dit :

    « un menu routier, c’est pas franchement l’idée que je me fais d’un repas de fête »

    pour une fois, une de tes râleries me semble assez juste ;D

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