Scout toujours !, épisode 9 : Rien à déclarer ? (deuxième séance)

Compte-rendu d’une partie de Traveller fortement basée sur le scénario Stoner Express publié par QuikLink Interactive.
Remarque : la partie ayant été longue, avec de nombreuses interactions entre les PJ et de multiples PNJ, et le rédacteur n’ayant presque pas pris de notes dans le feu de l’action, il n’est pas impossible qu’il y ait quelques légères divergences entre le récit ci-dessous et ce qui a réellement été joué. Ces divergences sont mineures et ne changent rien au déroulement global des faits.

Nous sommes le 342-1106, et Perché Au Sec, avec à son bord Alain Quiet, Camille Gallimar et Atsukau Artzrachan, en mission vers Strend (Bras Troyen / Ménorial 0505) pour le compte des Entreprises Philéas, s’est retrouvé brutalement bloqué sur le tarmac du spatioport bas de Szirp (Bras Troyen / Ménorial 0201), suite à une inspection des douanes locales à la conclusion inexplicablement sévère. Tellement sévère même que, pour pouvoir eux-mêmes débarquer, les occupants du vaisseau doivent en demander la permission aux autorités et subir une quarantaine de vingt-quatre heures.
Tenter de décoller ne semble pas une option envisageable : le spatioport dispose d’installations de défense qui abattraient sans coup férir un Sulieman, et les réservoirs étant presque vides, il faudrait en outre écumer en mer sur la planète elle-même avant de pouvoir quitter le système, avec tous les risques d’interception par les forces armées locales que cela suppose. Les aventuriers sont bel et bien coincés. Ils décident de tenter de réparer les anomalies relevées par le rapport d’inspection, tout en cherchant des recours contre la décision inique qui les frappe.
Tandis que Camille reste à bord pour procéder aux réparations, Alain et Atsukau demandent à pouvoir sortir du vaisseau. Les services sanitaires du spatioport apportent une inconfortable et étroite tente de quarantaine juste au niveau du sas, dans laquelle les deux voyageurs vont devoir passer une journée qui leur paraîtra bien longue.
Camille, ayant évalué l’étendue des travaux à faire (il va y en avoir pour plusieurs jours), commande les pièces détachées nécessaires à la réparation du système d’injection de l’hydrogène auprès d’un fournisseur local, qui lui certifie qu’il sera livré sous vingt-quatre heures. Après avoir comparé les tarifs, il contacte également une entreprise de nettoyage industriel pour la cambuse, qui lui enverra une équipe de trois personnes le lendemain soir. Il programme les senseurs du bord pour qu’une alarme se déclenche si quelque chose de taille humaine ou plus gros s’approche à moins de vingt mètre de Perché Au Sec, puis entreprend le démontage du système d’injection.

Leur quarantaine achevée et après avoir été examinés par deux personnes en tenue de protection biologique intégrale, Alain et Atsukau sont autorisés à quitter la tente. Ils se rendent aussitôt au bâtiment des douanes pour protester, mais n’ont affaire qu’au planton de l’accueil, un dénommé Eneri Pechkoff, qui croule sous le boulot et ne peut que leur indiquer de déposer un recours grâcieux via le formulaire adéquat, chose que les voyageurs ont déjà faite par informatique la veille. Ces derniers demandent à rencontrer la douanière qui a conduit l’inspection de leur appareil (une dénommée Ruath Thierrell), son supérieur hiérarchique, quelqu’un de responsable, ou simplement un inspecteur, et le planton les assure que seul le dernier cas de figure est possible et qu’il les contactera lorsqu’un rendez-vous aura été fixé. Alain et surtout Atsukau (qui a tenté successivement la corruption puis l’intimidation) se montrant de plus en plus insistants, il les contraint à quitter les lieux sous la menace d’un taser.

Camille prend contact avec quelques-uns des vaisseaux présents sur le tarmac et leur demande s’ils ont eu des difficultés avec l’inspection des douanes. Aucun n’a subi d’inspection aussi poussée que Perché Au Sec, et aucun n’a eu à subir des conséquences aussi contraignantes.

Ne voulant pas avoir à suivre à nouveau une quarantaine de vingt-quatre heures, Alain et Atsukau ne remontent pas à bord et vont tuer le temps dans un bar-restaurant du spatioport. Se demandant s’ils n’ont pas été piégés, ils passent en revue les suspects potentiels : Sue Ulo, rencontrée au spatioport orbital et dont ils trouvent la proposition louche ; le Baraccaï Technum ou McClellan Factors, rivaux potentiels des Entreprises Philéas, mais renseignements pris, aucune des deux entreprises n’a de succursale sur Szirp. Ils vont même jusqu’à soupçonner le Consortium des Négociants Floriani, dont on leur a dit qu’il cherchait à se faire ouvrir le marché de l’Amas de Strend. Mais aucune des discussions qu’ils ont pu avoir ou entendre dans l’établissement ne leur permettent de confirmer l’une ou l’autre de ces pistes.

L’équipe de nettoyage n’étant toujours pas arrivée trente minutes après l’heure prévue, Camille appelle l’entreprise, qui lui déclare que ses agents ont été refoulés par les autorités du spatioport, qui leur ont interdit de monter à bord de Perché Au Sec en raison d’un risque biologique grave. Il semble que la précision « risque biologique léger » ait été omise du rapport transmis aux autorités spatioportuaires, qui considèrent donc par défaut que ledit risque est élevé. Ayant finalement obtenu un entretien avec un inspecteur des douanes nommé Valentin Ukbirii, Alain parvient à faire ajouter « léger » au rapport, et un nouveau rendez-vous peut être pris pour le lendemain avec l’équipe de nettoyage. Corollaire de la modification, il n’y a plus de quarantaine à subir pour quitter le vaisseau. Alain suggère également à son interlocuteur que le système informatique des douanes pourrait avoir été victime d’un virus, ce qu’Ukbirii semble prendre très au sérieux.

Les vingt-quatre heures pour la livraison des pièces détachées étant elles aussi écoulées, Camille se renseigne et apprend qu’elles sont retenues à la douane pour une inspection de routine. Malgré un nouveau passage insistant et prolongé de ses deux camarades auprès de Pechkoff, il n’y a rien d’autre à faire que d’attendre que l’inspection (dont Alain parvient à apprendre qu’elle a été décidée par Ruath Thierrell) soit réalisée.

Cherchant désespérément tout ce qui leur permettrait d’échapper à la nasse administrative dans laquelle il semble bien qu’on les ait fait volontairement tomber (probablement pour les retarder et mettre ainsi en péril leur mission pourtant secrète), les aventuriers contactent le consul impérial sur Szirp, Andreas Stattler. Celui-ci se déclare plutôt démuni face à ce qui leur arrive, d’autant que, n’étant jamais venus sur la planète auparavant, il est hautement improbable qu’ils s’y soient fait des ennemis susceptibles de leur créer des difficultés à ce point. Il leur dit de déposer un recours administratif (et, apprenant que cela a déjà été fait, leur demande de lui transmettre tous les éléments utiles pour qu’il puisse tenter de faire jouer ses relations en leur faveur), leur recommande de s’adresser à un avocat renommé, Pran Buarte, et de contacter Garvin Dharikstaan, le capitaine du spatioport, afin qu’il intercède en leur faveur auprès de l’administration des douanes. Apprenant les difficultés rencontrées avec la livraison des pièces détachées et l’équipe de nettoyage, Stattler suggère à Camille de demander à un mécanicien d’un autre vaisseau relâchant actuellement sur place de venir à bord pour l’aider, pour voir si on l’empêcherait sous un prétexte quelconque de pénétrer dans le Sulieman.

Camille suit cette suggestion et parvient à faire venir à bord de Perché Au Sec un mécanicien d’un vaisseau marchand indépendant proche au prétexte de lui donner son avis sur la calibration du répulseur antigrav bâbord avant. L’individu, un dénommé Ru Huang, accède sans difficulté au vaisseau. Son attitude quelque peu prétentieuse et condescendante colle bien avec celle de Camille, qui joue le mécano inexpérimenté mais n’obtient de son peu intéressant collègue ni idée géniale, ni conseil pertinent.

Une convention d’honoraires est passée avec maître Buarte, qui accepte de conseiller les aventuriers (qui ont avec lui une longue discussion par communicateurs interposés) et de porter plainte en leur nom contre l’administration des douanes. Il se charge également de faire discrètement un peu de publicité à l’affaire dans les médias et sur les réseaux sociaux. Il leur déconseille de viser nommément Ruath Thierrell, du moins dans un premier temps, et leur rappelle à plusieurs reprises que « le temps de la justice n’est pas celui des hommes ».

Le capitaine du port quant à lui est nettement moins secourable. Après avoir longuement expliqué à ses interlocuteurs que les douanes et l’administration spatioportuaire sont deux administrations différentes (« Écoutez : il y a les douanes, il y a l’administration spatioportuaire. Ce sont deux administrations distinctes. Vous comprenez ? ») et qu’il n’a aucune autorité sur les agents des douanes, il finit par perdre patience devant l’insistance des aventuriers, se retranchant derrière les conclusions du rapport d’inspection.

Atsukau se rend dans le bar-restaurant où Alain et lui avaient passé une partie de la journée de la veille. En discutant avec les autres consommateurs, il apprend que plusieurs vaisseaux marchands immatriculés dans l’Imperium ont été refoulés de l’Amas de Strend à Allemagne (Bras Troyen / Ménorial 0503) au cours des derniers mois, ce qui a accru les tensions entre les deux États. Intervient alors un ancien du SIEI, qui lui déclare que tout ceci est très bizarre : en effet, l’homme affirme qu’Allemagne est une planète vraiment inhospitalière (la tentative de colonie montée il y a plus de deux siècles a été dévastée par des prédateurs redoutables venus de la jungle environnante, et une unité militaire envoyée sur place par la suite a elle aussi été détruite par ces terribles créatures). Il le sait d’autant mieux qu’il a fait partie d’une expédition scientifique envoyée secrètement sur place par le SIEI pour tenter d’étudier les écosystèmes locaux, et lui assure que les quelques jours passés là-bas n’ont rien eu d’une partie de plaisir, même la flore étant hostile.

Constatant qu’une fois encore l’équipe de nettoyage n’est pas arrivée à l’heure prévue, Camille rappelle l’entreprise et apprend que les techniciens sont retenus par les douanes pour un contrôle de papiers (dont Alain découvre en interrogeant une énième fois Eneri Pechkoff qu’elle a été diligentée par… Ruath Thierrell). Deux sont finalement autorisés à se rendre jusqu’à Perché Au Sec, le troisième étant bloqué pour une broutille, un problème de date lié à des délais administratifs, dont on assure à nos amis qu’il s’agit pourtant d’une chose courante qui ne pose en général aucun problème. Après avoir négocié avec les ouvriers (qui se plaignent d’être désormais en sous-effectif du fait de l’absence forcée de leur collègue) et leur patron, Camille obtient que l’équipe fasse quand même le travail prévu.
En pénétrant dans la cambuse, les deux spécialistes éclatent de rire : ils s’attendaient à une situation catastrophique alors qu’il suffira d’un simple nettoyage de routine. Nos amis leur demandent de faire une déclaration en ce sens à maître Buarte, mais la situation devient alors délicate, car le premier accord passé leur aurait permis de se faire payer une heure supplémentaire à un tarif majoré par le fait qu’ils sont théoriquement en sous-effectif par rapport à ce que prévoit leur convention de travail, mais s’ils font une déclaration indiquant que le chantier était bien moins difficile que prévu, ils craignent que leur patron ne soit plus d’accord pour leur payer l’heure supplémentaire. Après une nouvelle négociation d’Alain avec les deux parties, un nouvel accord est trouvé, et le nettoyage peut enfin être réalisé, après prise de photos pour prouver l’état des lieux avant l’opération.

Le lendemain, les pièces détachées, ayant fini par passer l’inspection des douanes suite au harcèlement qu’Alain fait subir au malheureux Pechkoff, sont récupérées par le pilote et apportées à bord. Tandis qu’il aide brillamment Camille à procéder aux réparations de l’injecteur, réalisant lui-même les manipulations les plus délicates, Atsukau retourne traîner au bar-restaurant, où il fait courir la rumeur que l’immobilisation forcée de Perché Au Sec a contraint son équipage à renoncer à la mission très importante que son employeur lui avait confiée. Il transmet également les coordonnées de Sue Ulo à plusieurs spationautes dont les vaisseaux vont partir en direction de l’Imperium : si jamais son histoire n’était qu’un boniment pour détourner les aventuriers de leur route, ses réponses aux propositions qui lui seront faites de l’emmener là où elle déclarait vouloir aller devraient être intéressantes. Malheureusement, aucun des trois voyageurs ne cherchera à savoir quelles conséquences a eu cette initiative.
Laissant traîner ses oreilles dans la salle, Atsukau entend parler d’un croiseur zhodani qui aurait relâché ici l’année dernière. Il entend également un ancien officier déclarer qu’il se rend sur Kaldamar (Bras Troyen / Egyrn 1201) pour y rejoindre une unité mercenaire, recrutée par le gouvernement local, excédé par les méthodes commerciales très cavalières de McClellan Factors, qui y abuse de sa situation de monopole.

Le consul Stattler prend des nouvelles de la situation des aventuriers. Il se montre très étonné de l’attitude de Garvin Dharikstaan, et assure ses interlocuteurs qu’il fait jouer toutes ses relations, malheureusement pas aussi étendues qu’il le souhaiterait, pour tenter de résoudre leur problème. Interrogé à ce sujet, il déclare n’avoir entendu aucune rumeur concernant un « contrat » sur leurs têtes, mais il n’a pas de relations au sein de la pègre et ses contacts avec les services de renseignement impériaux sont rares.
Nos amis décident d’engager les services d’un détective privé pour mener une enquête sur Ruath Thierrell, faute d’avoir pu découvrir des informations intéressantes à son sujet sur le réseau informatique planétaire. Sur les conseils de maître Buarte, ils passent un contrat avec un dénommé Jack Brodu.

Camille et Alain passent la journée suivante à changer les filtres à air et à nettoyer les parties accessibles du circuit d’air. Atsukau s’occupe de renouveler les stocks de nourriture du bord en se faisant livrer des spécialités locales.
Aux informations, les aventuriers apprennent que Collace (Marches Directes / District 268 1237) a envoyé une délégation diplomatique auprès de la duchesse Delphine, un pas de plus sur la voie de son intégration à l’Imperium.

Jack Brodu fait son premier rapport le lendemain : il a découvert que Ruath Thierrell est divorcée et vit seule dans un immeuble de quatre appartements, dans un quartier résidentiel de la capitale. Elle semble mener une existence banale, avec une vie sociale réduite et sans éléments « croustillants » qui permettraient de la faire chanter, ou tout au moins d’avoir une prise sur elle.
Les travaux de mise en conformité du vaisseau étant a priori terminés, Alain reprend contact avec les douanes pour une contre-visite libératoire, et se voit répondre qu’une date sera fixée dans les deux jours.

Une nouvelle journée se passe, où Atsukau s’amuse à faire livrer aux douanes du spatioport des fromages particulièrement odorants. Les aventuriers commandent également un canot pneumatique gonflable.
Les informations évoquent une prochaine intégration de Pâques (Bras Troyen / Ménorial 0404) à l’Amas de Strend.

Le lendemain, Atsukau fait livrer de nouveaux fromages au spatioport, cette fois-ci pour un vaisseau fictif censé arriver dans trois semaines. Il espère ainsi empester les locaux des douanes. Camille reprend contact avec le retraité de la Stellaire qui lui avait fourni au spatioport orbital les pièces pour réparer le caisson de confinement du réacteur nucléaire, et évoque avec lui les tracasseries administratives dont les aventuriers sont victimes. Il tente également de réparer l’appareil pour forcer les serrures électromagnétiques récupéré il y a longtemps sur Tarse (Marches Directes / District 268 1138), mais l’objet est trop endommagé et il n’y parvient pas.
À force d’insister, Alain finit par obtenir un rendez-vous en fin de journée avec Valentin Ukbirii. Celui-ci finit par se laisser convaincre que sa collègue s’acharne contre Perché Au Sec (à moins que tout ceci ne soit la conséquence d’un virus informatique, une hypothèse qui l’a manifestement marqué), et assure le pilote qu’il viendra lui-même mener la contre-visite libératoire le lendemain en fin d’après-midi. Alain lui demande de ne pas ébruiter la chose, car il craint que Thierrell (dont il trouve étrange qu’elle ne cache pas les traces de ses multiples interventions « hostiles » à leur encontre) ne réussisse à faire annuler le rendez-vous.

Le lendemain, le canot pneumatique ayant été livré, Camille, rendu paranoïaque par la situation, s’empresse de tester le bon fonctionnement de son système de gonflage et l’absence de fuites.
En fin de journée, Ukbirii se présente au vaisseau pour y réaliser la contre-visite programmée. Il est accompagné par quatre inspecteurs subalternes, dont deux faisaient partie de l’équipe ayant mené la précédente inspection sous l’autorité de Ruath Thierrell. Le contrôle se déroule sans problème et, les défauts relevés lors de la première visite ayant bien été corrigés, Ukbirii fait un rapport favorable suite auquel les autorités spatioportuaires lèvent l’interdiction de décoller. Les aventuriers s’empressent alors de demander l’autorisation de partir et, après avoir écumé l’océan tout en douceur, Alain met le cap vers l’espace.

Une provision est versée par Atsukau à maître Buarte pour qu’il poursuive l’action en justice après le départ des aventuriers.
Perché Au Sec arrive en orbite, lorsque les voyageurs reçoivent un message mystérieux en mode texte, émanant d’une adresse anonyme :

VOUS AVEZ DES PROBLÈMES.
JE PEUX LES RÉSOUDRE.
RÉPONDEZ À CE MESSAGE POUR INSTRUCTIONS.

Ils estiment que ce message, qui évoque la carte de visite d’un marabout, est au mieux destiné à leur faire perdre du temps (encore…), et décident de ne pas y répondre.
Ils sont en train de préparer le saut vers le Monde de Sam (Bras Troyen / Ménorial 0202), leur prochaine escale, lorsqu’ils reçoivent un nouveau message du même expéditeur. Cette fois-ci, Camille le supprime sans l’ouvrir, déclarant à ses compagnons qu’un chantage ne peut fonctionner que si on en prend connaissance, et Perché Au Sec quitte enfin le système de Szirp, le 353-1106.

Une semaine plus tard (le 360-1106), Perché Au Sec émerge dans le système du Monde de Sam, et capte immédiatement un signal GK, un message spatial de détresse, provenant de l’orbite de la géante gazeuse la plus proche, à deux heures de vol. Selon les éléments contenus dans le message, il s’agit de Rage au Cœur, un appareil de classe Sulieman (comme Perché Au Sec) avec un équipage de quatre personnes, appartenant au SIEI et dont le port d’attache est la base de Nabeth (Bras Troyen / Egyrn 1202). Il a subi d’importants dégâts il y a environ quatre heures, qui l’ont réduit à l’état d’épave ; les données sont concordantes avec une attaque. Les aventuriers scrutent le système avec les senseurs de leur vaisseau, et repèrent en limite de portée un autre vaisseau qui s’éloigne, probablement dans l’intention de sauter hors du système. Ils décident de couper leur propre transpondeur et se portent au secours de Rage au Cœur.

Environnée de nombreux débris, l’épave tournoie sur elle-même et sa trajectoire va l’amener à s’écraser d’ici quelques heures sur l’une des lunes de la gazeuse. Le réacteur fournit encore un peu d’énergie, mais l’appareil est en piteux état : il a manifestement été touché par plusieurs tirs de laser, et sa coque est percée de multiples trous béants, en particulier au niveau de la passerelle. La tourelle et une partie de l’aile bâbord ont été arrachées.
Du fait des mouvements désordonnés de l’épave, Alain préfère ne pas tenter un accostage direct. Au moyen d’un pistolet lance-grappin, Camille tend entre les deux vaisseaux un filin, qu’Atsukau et lui suivent pour atteindre Rage au Cœur, pénétrant à l’intérieur par le pont supérieur ouvert sur le vide, avant de descendre sur le pont principal.

Le vaisseau a été ravagé par les tirs de son adversaire, et des impacts d’armes de petit calibre sont visibles à l’intérieur. La salle des machines et la soute de l’aéromobile ont conservé leur étanchéité, et les aventuriers décident de ne pas en ouvrir les portes pour l’instant, des survivants ayant pu y trouver refuge.
Tous les ordinateurs ont été méthodiquement détruits et sont donc inutilisables. Il en va de même des senseurs et de l’avionique.
Camille ouvre le compartiment secret situé près de la porte de la salle des machines, mais il est vide.
Dans l’une des cabines, Atsukau découvre le corps d’un homme tué par balles à l’intérieur d’une bulle de survie. Dans ce qui reste du poste de pilotage, des taches de sang et des morceaux de chair projetés contre les parois et autres surfaces semblent indiquer qu’une personne au moins a trouvé la mort ici.
Sur le pont inférieur, la soute contenait des caisses portant des marquages du SIEI. Elles ont été ouvertes de force mais leur contenu (des pièces de rechange pour circuit d’air de vaisseau spatial) est toujours à l’intérieur. Un corps en combinaison spatiale se trouve parmi elles, à côté d’un fusil de chasse. La visière éclatée montre qu’il s’agissait d’une femme. Sa combinaison, trouée par plusieurs balles, porte une bande patronymique indiquant « Grand-chef A. Stevens ». Le fait qu’elle arbore son grade tend à confirmer l’hypothèse d’une mission militaire du SIEI dans l’au-delà du Bras Troyen, ce qui ne surprend pas les voyageurs, qui avaient entendu dire que les effectifs des bases situées le long de la frontière impériale (dont celle de Nabeth) avaient été substantiellement renforcés. Camille procède à une fouille sommaire du corps, lui laissant son alliance mais récupérant son ordinateur personnel (protégé par mot de passe). Une imposante tache de sang sur la paroi de la soute laisse à penser qu’elle a réussi à toucher l’un au moins de ses adversaires avant de mourir.
Les deux camarades remontent sur le pont principal et s’intéressent aux parties encore pressurisées. Après avoir tenté de communiquer en tapant sur la porte de la salle des machines, Camille ouvre celle-ci et explore les lieux. Il n’y a personne, mais le ratelier d’armes situé au-dessus de la console du mécanicien ne porte qu’un seul fusil alors qu’il est prévu pour en accueillir deux.
La soute de l’aéromobile contient une aéro de modèle LSP Sirvaan.

Leur exploration de l’épave terminée, Camille et Atsukau regagne le bord de Perché Au Sec. Les aventuriers se demandent si le mystérieux assaillant n’a pas pris Rage au Cœur pour leur propre vaisseau, arrivé sur place quelques heures plus tard seulement…

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4 réponses à Scout toujours !, épisode 9 : Rien à déclarer ? (deuxième séance)

  1. Rappar dit :

    Formidable rapport! :)
    J’aime beaucoup le contraste entre la bataille « civilisée » avec les douanes, l’intervention du consul, de l’avocat, du détective privé… et l’épave et ses morts, qui rappelle que c’est un peu le Far-West ici… :)
    A la place des joueurs, j’aurais quand même regardé le message (peut-être est-il possible de récupérer le message supprimé?) Même si c’est un piège, c’est toujours utile de voir comment on essaye de te piéger… :)
    A la place des joueurs, et l’Atlas sous les yeux, et quitte à perdre (une semaine?) de plus, je passerai par Dustpan et son astroport de classe A, puis Pâques, pour rejoindre Strend (où ils sont xénophiles), au lieu de passer par Marseilles et ses 5000 habitants pauvres et racistes :)

    Enfin, il s’est passé près de 2 ans entre tes sessions et tu sembles les avoir repris comme si de rien n’était… bravo! :)

    • Imaginos dit :

      > A la place des joueurs, et l’Atlas sous les yeux, et quitte à perdre (une semaine?) de plus, je passerai par Dustpan et son astroport de classe A, puis Pâques, pour rejoindre Strend (où ils sont xénophiles), au lieu de passer par Marseilles et ses 5000 habitants pauvres et racistes :)

      C’est effectivement l’itinéraire qu’ils comptent emprunter. Par contre, Strend n’est pas franchement ce qu’on pourrait qualifier de xénophile, n’en déplaise à ce qu’indique la Traveller Map…

      > Enfin, il s’est passé près de 2 ans entre tes sessions et tu sembles les avoir repris comme si de rien n’était… bravo! :)

      Ça, c’est l’énorme avantage d’avoir rédigé des comptes-rendus de partie.
      C’est chiant et chronophage (quatre jours pour celui-ci, par exemple), mais je compte bien m’y tenir désormais pour toutes les campagnes de longue haleine que je maîtriserai.

  2. Rappar dit :

    Ah il y a un truc qui me turlupine… :)
    « La salle des machines et la soute de l’aéromobile ont conservé leur étanchéité, et les aventuriers décident de ne pas en ouvrir les portes pour l’instant, des survivants ayant pu y trouver refuge. »
     » Après avoir tenté de communiquer en tapant sur la porte de la salle des machines, Camille ouvre celle-ci et explore les lieux.  » Les coups de Camille s’entendent à l’intérieur puisqu’il y a de l’air sous pression, mais comment une réponse pourrait-elle parvenir à l’extérieur, où règne le vide? Et quel message transmet Camille, à part « retiens ta respiration, j’ouvre la porte » ;)
    Si vraiment il voulait sauver d’éventuels rescapés, il eut fallu passer une « chaussette » depuis le Perché au Sec jusqu’à la porte de la salle des machines, la mettre sous pression, et là ouvrir la porte :/

    • Imaginos dit :

      Des coups feraient (peut-être) vibrer la porte ou la paroi. Avec la main plaquée dessus, on le sentirait.

      Le « message » transmis est simplement « y a quelqu’un », sous-entendu « qui peut vous sauver ». Évidemment, si les gens de l’autre côté de la paroi sont paranoïaques, ça ne fonctionne pas…

      Enfin, de mémoire les dégâts subis par le vaisseau permettaient encore d’étanchéifier toute la partie arrière à condition de fermer la porte étanche en arrière de la zone de vie ; ce que les personnages avaient fait avant d’ouvrir la porte de la salle des machines et celle de la soute de l’aéromobile. Pas besoin donc de passer par l’extérieur pour secourir d’éventuels survivants.

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