Rassurez-vous, je ne vais pas faire un billet sur la discipline légendaire des piétons allemands au feu rouge. Ce billet le fait déjà, et je confirme ce qui s’y raconte (parents qui vous engueulent de montrer le mauvais exemple à leur enfant, etc.)
En plus, contrairement à l’auteure de ce billet, cette “discipline” me va parfaitement bien, je préfère rêvasser au coin de la rue en attendant mon tour (ok, il fait froid mais bon) que manquer me faire écrabouiller alors que j’ai vert, comme ça m’est arrivé bien 4-5 fois le mois dernier en France. Je ne pense pas que les Allemands soient plus soumis à l’autorité que nous, j’ai même très souvent l’impression du contraire. Par contre, un minimum d’autodiscipline sur un minimum de trucs tout cons leur permet d’être infiniment plus zen sur tout. Et du coup aussi moins speed, moins parano, et au final justement moins autoritaire envers leur prochain-e. Parce que franchement, la “liberté” de traverser au rouge… La liberté, ce sera surtout quand on aura bouté les bagnoles hors de nos villes et de nos vies, m’est avis.
Non, j’ai envie de parler de l’Ampelmann, le petit bonhomme qui vous dit quand traverser, parce qu’à chaque fois que je le vois (donc souvent quand même), il me rappelle un texte qui m’a énormément aidée à piger l’Allemagne d’aujourd’hui. Ce petit bonhomme sous sa forme actuelle vient d’Allemagne de l’Est. C’est l’un des rares vestiges est-allemands après une réunification qui a toutes les caractéristiques d’un phagocytage en règle. En effet, cette réunification a surtout été l’occasion d’une gigantesque bataille culturelle et mémorielle entre l’Est et l’Ouest, comme l’éclaire donc cet article de Bernard Umbrecht. Un texte minutieusement documenté sur la manière dont s’est déroulé le processus d’unification et qui permet de dépasser les débats stériles sur l’Ostalgie : “C’était mieux avant” vs “Regretter une dictature, quelle horreur !”
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