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Les nuits celtiques

Donjon Parade 1 et 2 de Tronheim

The Truman Show avec Jim Carrey

Les chroniques de San Francisco d’Armistead Maupin

Les nuits celtiques
Vous n’allez pas en revenir, j’étais aux nuits celtiques au stade de France.
Je plaide non coupable, j’ai pas fait exprès.
J’ai récupéré à vil prix les places auprès de la maman d’une copine de ma fille qui ne pouvait pas y aller et qui les avait eu par son CE.
On avait donc 2 excellentes places pour le 16 mars, veille de la St Patrick et incidement aussi veille de mon anniversaire, je vous dis ça, bande de mécréant qui l’avait oublié.
Donc, tout pour passer une soirée sympatrick. (j’ai pas pu m’empecher de la faire, celle-là !)
3h1/2 de musique celtique, je vous dis pas, de quoi en avoir ras le biniou.
Première partie : bien
Baggad breton, coeur gallois, cornemuse irlandaise avec danseurs, grande parade d’écossais, non, bien.
Faut aimer la cornemuse, bien sur, mais on a été au Tatoo à Edinburgh, quand même, on est plutot consentant.

Deuxième partie… ca se gate.
Comme dirait Pounet, voilà qu’on nous fait le coup de la négritude bretonne.
Bran Ar Druz : « Bonjour toutes les Bretagnes ! Ce soir, je vous demanderais à tous de vous tenir la main, comme ca, il y aura quelque part dans le monde 80 000 personnes qui se donneront la main en signe de fraternité et on en a bien besoin. »
Beuuurk. Donner la main à quelqu’un qui, si ca se trouve, n’est même pas de mon milieu social ? vous voulez rire !
Et zy va que je te le fais dans le style : la Bretagne, je la sens battre au fond de mon coeur, c’est ma terre, c’est cette musique qui nous unit tous, etc, etc.
Les gens nés quelque part me fatigue proportionnellement à la force avec laquelle ils te rappellent qu’ils sont nés quelque part. Et là, on était dans le vraiment beaucoup.
Surtout se la jouer « Vive la Bretagne au stade de France » a indéniablement un côté condescendant. Et puis, tous ces braves parisiens en mal de racine arrivent bien à se trouver une cousine de l’arrière grand père du demi-frère par alliance qui est breton, donc la Bretagne vibre aussi dans leur coeur.
C’est un peu pitoyable.
Moi, je vous rassure, je peux être vraiment beaucoup de choses si je ramasse tout, mais breton, j’y arrive pas. Ben, ca m’enlève un poids. Tout ce kitsch breton à assumer, ca aurait été dur.
(la soirée a tout de même commencée par 4 Holas, certainement bretonnes, à 80 000 d’un bout à l’autre du stade, faut voir ça !) La cerise sur la gateau, c’était les petits jeunes devant nous qui applaudissaient à tout rompre, déchainés, on se serait cru à AC/DC. Des jeunôts, donc, foulard, drapeau breton, plutot bab, certainement fumeurs de joints, délirant d’enthousiasme devant des marches militaires !!! Pas une seconde de recul devant ce qu’ils sont en train d’acclamer.
Quant à la Blanche Hermine, hymne breton moderne qui raconte comment on a foutu dehors ces saulauds de républicains sur une musique entrainante, un tube je vous dis ! Et que je te la reprends en coeur, parce que nous, on est Breton, vous êtes triste vous autres les français.
Hey ! on est prié d’allumer le cerveau.
Donc, la deuxième partie m’a un peu fatiguée.

Donjon Parade 1 et 2 de Tronheim, Sfar et un autre pote C’est une bd. Si. Houhou, j’ai lu une bd.
C’est un fidèle lecteur qui, suite au chat du rabin, m’a dit que je devrais chroniquer (et donc lire) plus de bd. (parce que je vous jure : je lis ou regarde ou repasse tout ce que je chronique) Je me suis donc tournée vers mon fournisseur de dvd pour lui demander s’il pouvait faire qqch pour moi. Alors, en échange de quelques bouquins de Card, il m’en a prêté.
Bon, manque de bol, celle là m’a moyennement branché.
Soyons clair, ce sont des joueurs de donjon, pas de doutes.
Dans le premier tome, le maître du donjon explique comment entretenir un vrai donjon pour aventuriers à un stagiaire qui s’empresse d’installer un donjon parc de jeu à côté et vole toute la clientèle.
Le dessin est plutôt vilain, je trouve. Il y a des trouvailles, mais ma foi, c’est en fait une succession de trouvailles, pas suffisamment exploité pour démouler qqch de cohérent. Un peu déçue Je retiendrais néanmoins cette magnifique expression : (de la part du Maître du Donjon à un monstre) : « Grogro, c’est dégueulasse, avale-le ou crache-le, mais arrête de sucer ce lapin ».

The Truman Show avec Jim Carrey
Non, moi non plus, je n’aime pas Jim Carrey. Mais ce film est excellent.
D’ailleurs, il a eu le prix Hugo du film de SF l’année ou Matrix ne l’a pas eu.
Dans la série : film qui marque et inspire, Matrix est mieux. En terme de scénario et d’inventivité, je vote Truman Show.
Alors voilà, Truman a été adopté bébé par un studio télé. Il est né en direct et de ce jour, il n’a pas quitté l’antenne. Tout ce qui lui arrive se passe dans un décor. Tous les gens qu’il rencontre joue la comédie. Pas lui.
Et c’est pour cela que tout le monde adore le Truman show.
La production choisie de « tuer » son père, choisi ses flirts au lycée, sa femme, etc.
Or, voilà que qqch dérape : Truman croise un figurant, pardon, un mendiant, qui est l’acteur qui a joué son père. Et ca commence à patiner, il doute.
Ce film est rempli de bonnes idées. Les pages de pubs en pleine conversation avec sa femme ou son copain, la façon dont la prod se raccroche aux branches en cas de pépins, les gens qui le regardent à la télé. Plus quelques trucages sobres, mais très réussi (Truman habite dans une île sous un dome où la météo est contrôlé, ainsi que le lever ou couché de soleil.) Bref, c’est vraiment un bon film que je conseille chaleureusement.

Les chroniques de San Francisco d’Armistead Maupin
Vous n’allez pas me croire : je viens de trouver un livre de repassage.
Ou plutôt d’ANPE parce que je viens d’aller lire toute la matinée à l’ANPE.
(A un moment aussi, je suis passée au bureau, mais pas très longtemps) Les chroniques de San Francisco se passe vous vous doutez bien où, à cheval sur les années Carter/Reagan.
L’héroïne, Mary Ann, quitte Cleveland pour s’installer à San Francisco, ville magique de tous les amusements et toutes les dépravations. Elle tombe chez Mme Madrigal, au passé mystérieux, qui tient une pension de famille et sélectionne ses locataires avec flair pour qu’il constitue une famille. Il y a Mona, créative de pub, comme on dit maintenant, Michael homo chomeur, Brian serveur courreur de filles, et toute une population qui se croise et se rencontre de façon tout à fait irréaliste mais ca fait plaisir au lecteur.
De toute façon, ce roman n’est pas un roman réaliste. C’est un roman sucré.
Girly, m’a dit Mael en me le conseillant chaudement (ce qui m’a arrêté dans mon élan, mais finalement, hein). C’est un peu Girly, en effet, un peu PD aussi, du moins, c’est là où il est le plus crédible et où il prend le plus de plaisir à décrire ses personnages, à être drôle (un amusant passage autour d’un cockring, par exemple), mais c’est peut être 1/5 du livre seulement .
Le côté parodie macrobiotique est plutôt bien foutue, snobisme new âge, repositionnement personnel et ouverture de chakra, philosophie orientaliste et pacotille, habits et bar branché, très années 70 (c’est à dire dépassé), etc.
Parfois, ce livre se mèle d’être grave. Mais ça tombe à plat. La mort est douce, la misère n’est pas misérable, la tristesse est superficielle, tristesse d’enfant gâté qui se demande s’il ne va pas retourné à Cleveland ou Tuscon ou je sais pas plutôt que de vivre dans cette ville magique et indispensable qu’est San Francisco où l’activité principale est de trouver qqn avec qui coucher tout en espérant trouver le grand amour pour fonder une vraie famille. Et là, je ne sais pas si c’est le côté Girly ou le côté PD qui prend le dessus.
Bref, les histoires sucrées avec des personnages attachants et pittoresques ne me dérangent pas. Les personnages sont effectivement pas mal, mais un ton trop superficiel pour être attachants.
Finalement, c’est amusant, mais pas franchement drole, gentillement choquant (on parle de sauna gay mais les mots les plus crus de ce livre doivent être « engin » et « bander » !), gentillement triste, mais pas poignant. Bref, un livre qui ne dérange personne mais fait surement sourire tout le monde. Je vous le conseille pour votre prochaine attente à l’ANPE.
Et je ne resiste pas à vous livrer la réflexion qui tue (je vous résume) :
« Elle était passée de l’autocratie bienveillante de son père à la tyrannie molle de son mari. Ils l’avaient retenue par la culpabilité et les bon sentiments mais maintenant, c’était fini, elle avait décidé enfin de s’occuper d’elle : elle allait garder le bébé. » !!!! Je vous jure, je vous le cite quasi texto. J’aime ce genre de livres qui savent mettre en scène de vraies femmes qui savent prendre leur vie en main loin des sentiers battus.
Bref, un livre gentil, agréable et un peu mièvre.

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