Muse en concert
Red hot chili pepper en concert
Monsters Inc
La fabrique du sexe de Fabrice Laqueur
Muse en concert
Sur Muse, j’avais un avis mitigé… Des morceaux que j’aimais vraiment beaucoup et des morceaux qui n’élevaient chez moi aucun intérêt. Et puis, voilà Muse en concert, je m’attends à un truc mou… et pas du tout. Une belle voix, la pèche, des arrangements sympas… c’est une redécouverte de Muse qui en vaut vraiment la peine. Dommage que l’enregistrement ai été merdé, j’ai perdu au moins 1/4 d’heure de concert mais ça m’a donné envie d’en entendre plus.
Red hot chili pepper en concert
And now, something completly different.
Nous avons des grands gaillards tatoués qui sautent partout torse nus en hurlant. Voici une bonne approximation de la vision qu’on peut avoir de ce concert. (attention si vous regardez ce concert en repassant : le fer n’est pas une guitare, on ne le lance pas d’un bout à l’autre de la pièce, on ne saute pas à pieds joint sur la table)
Le chanteur (avec une crête, hein, quand même, punk not dead) est plutôt fort, alternant avec la même facilité les passages mélodieux et les moments rap. Il a eu raison d’arrêter la dope mais on voit bien qu’il a pas fini de tout évacuer. Quant au bassiste, il est pas impossible qu’il ait récupéré la part du chanteur. Vers la fin, ils continuent à bondir avec des airs de mauvais garçons (real punks don’t smile) parmi les balles de ping pong.
Sinon, je ne suis pas plus convaincue que ça, mais c’est pas mal.
Monsters Inc
Monster Inc est dispo en DVD, avec l’excellent court métrage à oiseaux au début, un autre court métrage sur la nouvelle voiture de Bob Razowsky (le premier comique « juif américain » vert avec un seul oeil), et plein d’autre truc sympa. Comme je l’ai déjà chroniqué il y a un an, je vais pas remettre ça, z’aviez qu’à être abonné à l’époque. Mais c’est toujours très bien.
La fabrique du sexe de Fabrice Laqueur
Ah, enfin un truc sérieux.
Je vous préviens, je sors de colloque, j’ai repris une grosse piqûre, je vais vous en faire plein, des livres d’école.
La fabrique du sexe raconte l’histoire de la représentation du corps en occident.
Tout d’abord, nous étions dans le paradigme du sexe unique, mesuré à l’aune du sexe masculin.
C’est à dire que le sexe masculin était le modèle et que le sexe féminin en était la version défectueuse, moins aboutie.
Le vagin était le pénis à l’envers, l’utérus était le scrotum, etc. Et si le sexe féminin était défectueux, c’était parce qu’il avait manqué de chaleur pour se développer. Les 2 sexes se plaçaient sur un continuum, allant de l’homme chaud et sec (virile) vers l’homme humide, (pale, malingre, efféminé) puis on passait à la femme brune et velue, trop chaude, souvent stérile, d’ailleurs, à la femme froide et humide, blanche pâle et délicate.
Et bien sûr, les différentes complexions et le sexe permettaient de détailler les aptitudes de chacun..
Et voilà qu’aux lumières, des choses changent. Certes, le modèle du sexe unique n’a jamais été totalement réfuté, et on y revient de temps à autre, mais une autre théorie émerge à côté, celle de 2 sexes, totalement incommensurables.
Tout dans la femme la rend d’une espèce différente de l’homme, (à se demander comment les 2 espèces peuvent être interfécondables !). Le moindre os peut être affecté à l’il nu à un homme ou à une femme, la moindre touffe de cheveux.
Et la encore, ces différences naturelles peuvent justifier les différences de comportement ou de place dans la société. Et d’ailleurs, on n’hésite pas à se lancer dans des analogies hautes en couleur. Tout d’abord, pour battre en brèche les anciens modèles, il fallait dessiner un nouveau squelette de femme, puisque le squelette d’homme auquel on se référait d’ordinaire ne convenait plus.
Pour cela, un médecin a pris un cadavre de femme dont « on ne doutait pas de la féminité » (par exemple, elle avait enfanté). Il a fait poser divers modèles « à la féminité avérée » et enfin, il a pris le crane sur un autre squelette parcequ’il lui semblait plus conforme.
Sur les différents croquis qui furent réalisés à l’époque, le squelette considéré comme le plus gracieux l’emporta pour représenter le squelette féminin par excellence. On représenta alors le squelette de l’homme, légèrement en contre plongé, avec un cheval au galop en arrière plan (puissance vitesse, signe de pouvoir car moyen de locomotion des gens riches) et le squelette de la femme, légèrement en plongé, avec une autruche en arrière-plan (long coup supposé éloigner le cerveau du corps et les rendre moins apte au plaisir et à l’amour et croupe large).
Alors, que s’est-il passé ?
Ce n’est pas tant sur le plan des découvertes biologiques que les choses se sont jouées, car le modèle unique, sur ce plan tenait plutôt bien la route. Mais au moment des lumières, on envoyait voler un certain nombre de discriminations sociales basées sur la biologie (le sang bleu) : non, il n’y avait pas une supériorité naturelle des nobles sur le vulgaire.
Il était alors urgent de retracer un ligne de démarcation sévère entre les sexes, car si tout ce qui est fondé sur un même corps mâle a soudain les mêmes capacités et les mêmes droits, il n’y a plus de justification à la domination masculine ou même, à une spécialisation des sexes. En montrant alors que le corps de la femme est radicalement différent de celui de l’homme, on peut replacer les anciens stéréotypes sur de nouveau fondement biologique.