Terranésie de Greg Egan
Théâtre : Etat critique avec Gérard Jugnot
Punck drunk love
Terranésie de Greg Egan
Pour ceux qui n’ont pas suivi les chapitres précédents, Greg Egan est un auteur de SF hard science australien. Dans ce livre, après la physique et l’informatique, il s’attaque à la biologie. Prabir a 9 ans et sa petite soeur 3. Ils sont sur une île déserte, qu’il a appelé Terranésie. Là, ses parents, des biologistes, ont découvert des papillons mutants d’une façon tout à fait étonnante et sont partis les étudier. Dans cette petite vie de paradis, la guerre éclate en Indonésie. Les parents sont tués et Prabir s’enfuit de l’île avec sa jeune soeur. 15 ans plus tard, voilà qu’on reparle de mutation génétique dans cette région du monde. Et sa soeur, devenue biologiste, veut y retourner. Prabir revoit sa fuite comme en cauchemard : alors qu’il avait tout fait pour l’arracher à l’horreur de Terranésie, elle veut y retourner. Il décide de la suivre pour l’en empêcher, combattant une terreur vieille de 15 ans dont il n’a jamais guéri. C’est amusant parce que je suis en train de lire le dernier Cyrulnik sur la résilience et ce livre décrit justement la résilience de Prabir, qui a vu ses parents mourir à 9 ans, a survécu pour sauver sa soeur jusqu’à ce qu’elle soit majeure et doit maintenant régler son propre problème de survie au traumatisme. Et c’est aspect des choses est très bien fait. Ensuite il y a l’histoire de SF elle même, cette mutation génétique. C’est bien raconté (mais si j’ai trouvé l’écriture de Terranésie un peu plus bâclée que dans ses autres romans, tout en restant tout à fait acceptable). Egan reste toujours sur ses thèmes favoris même quand il quitte la physique vers la bio et donc, finalement on l’attend au tournant. J’ai moins aimé que l’Enigme de l’univers ou que Isolation, mais ca reste de la très bonne SF. Incidement, le héros est homosexuel et ce qui est sympa, c’est qu’au début, au moment où on l’apprend, on n’en fait pas toute une histoire. Il est homo. Voilà. Il a un mec, ok. C’est abordé simplement, comme si on nous avait dit qu’il était informaticien ou encore qu’il aimait faire du modélisme. Et cette sobriété est sympathique.
Théâtre : Etat critique avec Gérard Jugnot
Pièce à succès en ce moment à Paris au théâtre Fontaine. Sainte-Beuve est amoureux de la femme de Hugo. Mais Sainte-Beuve est laid et dépourvu du moindre génie. Alors que Hugo… Hugo…!! Comment faire pour séduire la belle Adèle, sa femme vertueuse ? Mais il se trouve que Hugo est un butor qui ne pense qu’à lui, à son art et au sexe, qui contraint sa femme au devoir conjugal sans la moindre considération pour celle ci. Adèle a besoin d’un confident. Après, Sainte-Beuve rève de remplacer cette amitié par de l’amour. C’est une pièce en vers, ce qui peut surprendre. Jugnot est très très bon dans le rôle. Il est entouré par plusieurs actrices très bien aussi, comme celle qui joue le rôle de la maîtresse d’Hugo, les 2 servantes de Hugo ou la vieille mère de Sainte Beuve. Malheureusement, j’ai trouvé un peu « molle » l’actrice qui joue la femme de Hugo, le 2e rôle de la pièce, malheureusement. C’est un moment sympathique, on rit de temps à autre, parfois c’est plus triste, ou touchant. C’est pas un spectacle génial, j’ai trouvé, mais c’est pas mal.
Punck drunk love
Alors voici un film bizarre, mais bizarre. Ce genre de film pour lequel on se demande comment un producteur peut accepter de donner de l’argent sur un script pareil. Barry a une petite société de fabrication de ventouse à déboucher les conduites. Il est à Los Angeles. Un matin très tôt, une voiture fait 2 tonneaux dans la rue devant sa société. Et aussi, on abandonne un harmonium dans la rue. Il l’emporte dans son bureau. Ce jour là, il a décidé de mettre un costume, il ne sait pas pourquoi. Il y a aussi une fille qui lui laisse les clés de sa voiture, parce que le garage dans lequel elle l’amène en réparation est encore fermé. Barry a 7 soeurs. C’est beaucoup trop. 7 soeurs qui lui cassent les pieds, commentent ses faits et gestes, le ridiculisent « sans le faire exprès », débarquent sans remords dans son intimité. De temps en temps, Barry pète un plomb et casse une verrière. Descendre 2 portes fenêtres à l’anniversaire d’une de ses soeurs, ca la fout mal. Mais ca fait du bien. Obsessionnel, Barry a remarqué que s’il acheté du pudding de la marque « Health Care », il gagnait des miles avec American Airways pour beaucoup plus cher que le prix du pudding. Il ne prend jamais l’avion. Mais c’est dommage de laisser perdre, si d’autres gens s’en rendent compte avant lui. Il achète alors des dixaines de boites de pudding et découpe les coupons pour les milles. Je ne raconte pas plus, histoire de ne pas dévoiler l’histoire. C’est indiscutablement un film bizarre. Fait avec des bouts de ficelles, mais pas baclé. Ca se voit, en temps que curiosité, et c’est bien en définitive. Mais c’est étrange.