Remarque préliminaire :
Y’a des gens qui prétendent que je fais des histoires avec les restau lyonnais et qu’il n’y a pas spécialement de problème pour manger à Lyon… Alors, samedi midi : je propose à David de l’emmener au Jardin de Berthe, ce fameux restau dont on a beaucoup parlé et je me dis : « on a même un backup, en face, il y a Les Fables, au cas où ». En arrivant, on constate tout de suite que Les fables sont fermées… C’est vrai, un samedi midi, qui l’eut cru. Mais ensuite, on se fait refouler du jardin de Berthe pour cause de plus de place.
Dimanche midi : on décide de s’acheter des pizzas… Facile, des pizzas ! Eh bien, on a bien tourné 1/4 en voiture autour de Saxe-Gambetta pour trouver une pizza à emporter ouverte (et des fermées, y’en avait plein). Finalement, on a pu en acheter chez Pizza hut… Nous étions les derniers clients. Un couple hagard, cherchant en vain une pizzeria ouverte dans Lyon un dimanche à 13h s’est fait refouler impitoyablement. Donc, y’a un vrai problème avec cette ville de la gastronomie.
Restau Lyonnais : le baroque en bouche
Le parrainage républicain
21 grammes, avec Sean Penn, Bennicio del Torro, Naomi Watts, Charlotte gainsbourg
Restau Lyonnais : le baroque en bouche
L’endroit où nous sommes par hasard atterris : il est en haut de la rue Laurencin, à un jet de fourchette du jardin de Berthe, face au musée du tissus. La spécialité de ce restau est donc le baroque, du boeuf haché, finement cuisinée avec des herbes. Le tout, sur un pain au levain frotté à l’ail. C’est délicieux. Moi, j’ai pris une tarte fine au magret de canard avec oranges confites, amandes et raisin sec, fameux aussi, peut être un peu sucrée.
En dessert, comme le patron était meilleur apprenti pâtissier de l’ain, on peut manger également des choses tout à fait raffinées, comme ce fin gâteau sablé, recouvert d’une crème au marc de bourgogne, quelques poires fondantes, le tout passé au chalumeau à crème brûlée. Petit restau au patron sympa, pas vraiment cher, étant donné la qualité de la cuisine, juste les grands garçons en pleine croissance ne seront pas vraiment callés en sortant après un plat et un dessert.
Le parrainage républicain
A été inventé à la Révolution pour concurrencer le baptème religieux. C’est grâce à cette disposition qu’une mécréante comme moi ait pu devenir marraine lundi dernier d’un petit Orphée. Je peux vous dire que la mairie du VIIe de Lyon est un beau bâtiment. L’adjoint au maire nous a reçu, a fait un petit discours où il disait mettre l’enfant sous la protection de la république, les parrain et marraine s’engageant à lui transmettre les valeurs laïques et républicaines. Ensuite, comme dans les mariages, et après que les parrains et marraine eurent donnés leur consentement, l’employée de mairie lit l’acte concernant la citoyenne Orphée. Eeeet oui. Culture générale : nul ! Orphée, même écrit « ée », c’est un garçon. Oui, c’est un truc de la mythologie grec. Et d’ailleurs, c’est bien « sexe : amsculin » comme ça dans le livret de famille. Une fois les actes refaits, je fus titularisée marraine en même temps qu’Orphée fut titularisé filleul. Ça me permet d’acheter des habits de garçons, j’en ai pas l’habitude. Et aussi de me souvenir d’une nouvelle date d’anniversaire…
21 grammes, avec Sean Penn, Bennicio del Torro, Naomi Watts, Charlotte gainsbourg et d’autres. Difficile de raconter 21 grammes sans spoiler, comme l’a fait le Nouvel Obs, par exemple, et même que je les hais. Disons que nous avons 3 personnages : un prof de maths atteint d’une maladie du cur qui va mourir… Sa femme veut à tout prix un enfant de lui avant qu’il meurt. Sa seule chance serait une greffe. Un ex-taulard qui a trouvé Dieu et est devenu un prêcheur fanatique auprès des mauvais garçons sans pour autant devenir doux comme un agneau… Une femme mariée, mère de deux filles, qui a eu apparemment un passé comportant de la drogue mais qui s’en est sorti grâce à son mari. Et ces 3 vies vont s’emmêler. Mais ce serait trop simple de raconter le drame à venir dans l’ordre. Alors, l’histoire est destructurée, elle part d’avant en arrière sans arrêt.
C’est extrêmement bien filmé mais à petit moyen, Lotin a évoqué le « Dogme » de Lars von Trier sans que ça n’aille jusque là tout de même, caméra tremblante, gros grain, cadrage faussement maladroit, pas de musique, juste des bruits. Les acteurs sont très bons. Je suis toujours aussi fan de Bennicio del Torro et David de Naomi Watts. Mes 2 reproches, c’est que c’est long et aussi que le réalisateur charge pas mal la mule du côté du pathos, à en perdre la crédibilité. Ça reste un bon film, mais qui m’aurait plus touché s’il n’y avait pas cette surenchère de malheur.