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Les Kaplas

Intacto de Juan Carlos Fresnadillo Max von Sydow, Leonardo Sbaraglia, Eusebio Poncela, Monica Lopez.

Lehaïm de Michaël Sebban

Confitures de Finlande


Les Kaplas

Les Kaplas sont des petites tuiles de bois, qui ont toutes la même forme et qu’on peut empiler à loisir pour construire des trucs. Ca a un succès fou en maternelle… alors que les gamins sont quand même pas mal maladroits…

Pour faire ce genre de choses, il faut une certaine adresse et beaucoup de Kaplas.

Mais pour faire ce genre de chose là : (photo aussi)

Il faut un baril de Kaplas, de l’adresse et de la patience.
Demandez à Leirnette !

Intacto de Juan Carlos Fresnadillo Max von Sydow, Leonardo Sbaraglia, Eusebio Poncela, Monica Lopez.

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Intacto est un vrai film au thème bizarre. Il y a des gens qui ont de la chance : Thomas est de ceux là : il est le seul rescapé d’un crash aérien et la compagnie d’assurance va lui verser une somme considérable.
Ces gens-là, non seulement ils ont de la chance… mais en plus, ils volent celles des autres, quand ils les touchent.
Féderico connait bien le phénomène : il était de ceux qui ont de la chance, jusqu’à ce qu’il décide de quitter son maître et de tenter sa chance tout seul… Alors, son maître l’a pris dans ses bras et lui a ainsi volé sa chance. Son maître, ce n’est pas n’importe qui, c’est un survivant des camps de concentration.
Depuis, Federico cherche un vrai veinard pour avoir une chance d’avoir sa vengeance : Thomas a tout à fait le profil. Maintenant, il faudra le convaincre.

Y’a quelque chose de Cronenberg dans l’ambiance de ce film, une façon de faire du fantastique sans avoir l’air d’y toucher, rendant angoissante ou impressionnantes des scènes qui ont tout pour être banales… (la course en forêt les yeux bandés comme « concours de chance »…)

C’est un film plutôt complexe, sur un thème qui basiquement ne m’aurait pas intéressée et pourtant, on s’y accroche et on s’étonne. Je comprends tout à fait les divers prix qui ont pu le récompenser.

Lehaïm de Michaël Sebban

Eli est juif. Et comme il dit: il a une tête de juif. Si les nazis reviennent, ils n’auront pas besoin de lui demander de baisser son pantalon.
Il est prof de philo en ZEP, dans le 93, le 9-3 comme on dit, il fait cours aux jeunes arabes.
Il habite Belleville où il fréquente un bar d’anciens d’Oran où les gens passent leur temps à se raconter comment c’était Oran, avant l’indépendance.
Eli est un « juif-arabe », il parle arabe comme ses élèves, sa culture « profane » est une intrication judéo-arabe. Pour le reste, il est religieux.
Il va raconter comment en 2003, il se retrouve confronté à une vague d’antisémitisme, se fait traiter de sale juif, pour la première fois, prend peur dans son lycée.
Il tombe amoureux d’une jeune juive qui ne fréquente que des juifs pétés de fric, qui ne vivent qu’entre eux, qui rêvent d’Israel, mais y’a pas de fric à s’y faire. Des juifs qui ont l’argent, mais pas le rafinement qui pourrait aller avec, qui prennent Victor Hugo pour un philosophe, le Bourgeois gentilhomme pour une tragédie, le Chivas comme le meilleur des Whisky.
Lui, c’est un estèthe philosophe. Il fume des cigares et surfe sur la cote basque.

Ma soeur me dit que ce livre lui avait donné l’impression d’être : « Les juifs pour les nuls ! » Ya de ça. C’est parfois amusant, sympa, comment il présente les juifs et les arabes, le seul problème, c’est que le roman est en partie autobiographique… et lui, il est vraiment trop cool, sympa, intelligent, rafiné, tolérant, etc. Tant d’arrogance, ça use : ça fatigue à force, un mec aussi bien qui fait tant d’effort pour le montrer.

Les personnages les plus sympas de l’histoire, ce sont ses copains du bar.
Seulement, ils vivent totalement dans le passé : « Y’a hassra, la rue de l’aqueduc », y’a longtemps.
Je lis ce livre. Ma mère a habitée à Oran. Une partie de ma famille est juive. Alors, je le lis avec une certaine curiosité. Mais les juifs du XVIe, qui se retrouvent au carré VIP des plus grands nigthclubs n’ont pas grand chose de commun avec ma famille. Ceux qui ressassent à longueur de journée Y’a Hassra le berbouche (un plat du pays) non plus.
Un roman sur la non intégration et l’antiracisme avec des gens qui vivent entre eux, qu’ils soient juifs ou arabes. Et ni les juifs, ni les arabes ne vivent avec les goys…

Alors, je me suis un peu renseigné sur M. Sabban. Il ne croit pas à la république, il croit en dieu. Militant du communautarisme à l’américaine, il s’entend bien avec des communautaristes arabes.
Lire Lehaïm avec cet éclairage lui donne un autre goût. En fait, il est tellement cool et branché, qu’on l’a vu sur tous les plateaux télé… Si je l’allumais plus souvent…

En fait, la phrase qui le résume (lui et le livre), ce serait : « Les Arabes ne sont pas plus antisémites que les autres. Ils le sont autant que les Français. »
Ou encore, si toi, juif, tu ne te défends pas toi-même, les français, vichyistes dans l’âme, auront ta peau.
Mais alors, pourquoi ne retourne-t-il pas en Israel ? Ah oui, Israel, c’est pas facile… Pour sûr.

Un jour, dans la rue, un arabe le traite de sale juif. Aussitôt, il se sent en danger. Il entre dans une armurie et songe à s’acheter une arme. Il s’arrête 2 seconde avant l’achat.

Un jour dans la rue, un mec m’a traité de pute. J’étais avec ma fille et sa copine. Juste à coté, il y avait 2 flics municipaux (dans ma ville, ils sont armés). Quand je me suis plainte en leur montrant le type, ils m’ont regardé en souriant d’un air impuissant (ou de s’en foutre, j’hésite encore). Je n’ai pas eu envie d’acheter une arme. Pourtant, avec 48 000 viols par an, j’aurai eu des raisons d’avoir peur.

Vivre chacun avec les siens… C’est qui, les miens, je vais vivre avec qui ?
J’ai eu une copine juive religieuse à un moment. Elle pouvait être amie avec une militante palestinienne. Mais finalement, pas avec moi. Pas assez juive, et trop à la fois.

Il y a aussi Amina, qui est en thèse avec moi, qui aimerait vraiment obtenir la nationalité française, vu qu’elle est en France depuis 10 ans. Elle est à peu près aussi française que moi dans ses habitudes.
Et avec elle, il y a toutes ces filles d’origine arabe qui aimeraient qu’on arrête de les bassiner avec le voile, qu’on les laisse ne PAS le mettre tranquile…

Où il a vu que ça ne marchait pas l’intégration Eli Sabban ? Il n’arrête pas de dire : Venez voir comment c’est, le 9-3, venez voir comme l’intégration est en panne.
On a envie de lui dire : mais viens voir hors du XVIe et des soirées pour juifs, viens voir hors du 9-3. Et demande toi si ca vaut la peine d’officialiser des ghettos uniquement à cause d’eux ?

Evidement, les arabes intérgrés, ils ne font jamais parler d’eux. Les juifs intégrés, on les prendait pour des « français » tellement ils leur ressemblent… à croire qu’ils n’existent pas…

Et enfin, pour finir sur une note plus gaie…
Lotin m’a ramené des confitures de Finlande :

Canneberge (Cranberry), Myrtille au miel et Rowanberry, que je sais pas comment ça s’appelle en français et si ça s’appelle (d’après mes recherches, il n’y a pas de traduction).
Ca ressemble à ça.
Le goût ne ressemble à rien de connu et c’est très bon.

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