Kro de garnison


Conférence de Garnison à Tours

Bon, je l’avoue, j’ai mis du temps à vous blogguer cet événement.

Mais il faut dire que c’est plutôt difficile à raconter.

Il y a environ 6 mois, les Chiennes de garde ont été invitées à animer une conférence de garnison. Le Général Poulet, qui nous a contactées, est selon ses termes, le ministre de l’éducation nationale de l’armée de terre,.

Ce sont des conférences organisées par l’Armée de terre où viennent des militaires en retraite, des militaires en poste au Commandement de la formation de l’armée de terre, mais aussi des civiles.

Je sais bien que si je réfléchissais plus à ce que je faisais, je ferais moins de choses, j’aurai trop la trouille… comme quoi, l‘inconscience, ça protège. Le fait est, on m’invite, j’y vais ! Parler du Droit des femmes aux militaires, moi, ça me motive.

Je fus extrêmement bien accueillie par des militaires à l’esprit très ouvert et bien plus intéressée par la place des femmes dans la société que bien des gens (vous allez me dire : sinon, ils ne m’auraient pas invité, ce à quoi je vous réponds : absolument).

On va dire que une des rares péripéties négatives, mais peut-on vraiment le leur reprocher ? c’est que je me suis cassée la gueule dans leurs chiottes, rapport qu’il y avait une toute petite marche de rien que j’avais pas vu et que le sol carrelé était mouillé, donc, aucune chance de se rattraper. Mais un aspirant s’est précipité pour me ramasser. Mais j’ai encore mal au bras, comme quoi, c’est vrai que l’armée, c’est dangereux.

L’intitulé de la conférence a eu un succès jamais vu, m’a-t-on dit. Outre un vaste panel de militaires et des colonels comme s’il en pleuvait, il y avait des chefs d’établissements scolaires, des journalistes, des représentants de la chambre de commerce, la sous-préfète, un ex-ministre et, la cerise sur le gâteau : le chef de cabinet du ministre de la culture. Je suis contente qu’on ne m’ait appris tout ça qu’environ 10 avant que je commence à parler. C’était trop court pour que ça fasse vraiment flipper.

Ensuite, je suis donc montée sur l’estrade. Et là, je vous livre un détail pas drôle. Devant moi, il y avait un pupitre incliné, très bien équipé, avec des écrans pour suivre sa présentation si on projette en même temps, deux micros, un bureau pour ranger des affaires : en un mot, une super installation.

Sauf que le bas du pupitre m’arrivait à la hauteur de la poitrine, le haut au niveau du cou et les micros se posaient au-dessus de ma tête, histoire de me faire des antennes : en un mot, j’étais probablement la première conférencière de moins d’1.60m

Je jette un cou d’œil à droite, un coup d’œil à gauche : il me faut n’importe quoi, le Quid, une marche ikéa, les 3 premiers tomes de l’encyclopédie universalis… quelque chose… rien ! Obligée de faire ma conférence en tendant le cou… Pour s’imposer face à un public pas spécialement acquis, c’était bien nul.

Après ma conférence, une heure de questions, en général autour du thème : la loi anti-sexiste ne servira à rien, tout passe par l’éducation (je suis d’accord, la loi contre le meurtre ne sert à rien, on tue toujours. Tout passe par l’éducation, alors, supprimons-là), ou encore : mais nous savons bien que les garçons sont naturellement attirés par les camions et les filles par les chiffons. Quand j’ai dit que les garçons joueraient sûrement plus à la poupée si on arrêtait de les traiter de pédé quand ils étaient vus en train de le faire, j’ai été applaudie par un groupe de militaires, c’était plutôt sympa.

J’ai botté en touche toutes les tentatives de me faire me prononcer sur l’islam, les intégristes… etc. sur le ton : ils sont bien pires que nous. De toute façon, j’avais largement de quoi faire.

Parfois, je dois le reconnaître, je me demandais comment produire une réponse intelligente à une question idiote, du genre : pourquoi dans les bals, c’est toujours les hommes qui invitent les femmes et pas l’inverse ?

A la fin, le Général a conclu la conférence en rappelant qu’il avait été élevé dans la religion chrétienne qui lui avait appris que la femme qui donne la pomme à Adam, c’est la pécheresse, le mal, et que si la religion n’est pas l’opium du peuple, c’est peut-être l’opium des femmes.

Bref, ensuite, cocktail, où, comme toujours, toutes les femmes qui n’ont rien dit pendant la conférence viennent me voir pour me dire qu’elles sont d’accord. Heureusement d’ailleurs, sinon, dans ces conférences, je n’entendrais que les contradicteurs et je me demanderais ce que je fous là.

Puis repas à l’Hôtel du Haut-Commandement, très bon, avec les femmes militaires du COFAT, le Général et le commandant chargé de la comm.

Il est bien, ce général… Il va intervenir sur Pink TV bientôt.

J’ai bu du Vouvray (c’est bon, le Vouvray) et devisant aimablement. Tout le monde avait l’air content de moi et c’est tant mieux.

Bon, franchement, tout cela était épuisant. Luxueux : le petit dèj servi dans le salon avec les journaux du matin… mais quand même, difficile et épuisant.

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