Conférence de Jean-Clause Kaufman
Certains de mes meilleur-e-s ami-e-s vivent en couple.
Certains de mes meilleur-e-s ami-e-s aimeraient vivre en couple.
Certains de mes meilleur-e-s ami-e-s euh, en fait, je pense que je peux dire amies, sont ravies de ne pas vivre en couple. Vouais, je sais, la vie est mal faite.
Certains de mes meilleur-e-s ami-e-s sont en train de redéfinir de nouvelles modalités pour leur couple, en habitant soudain ensemble, voire, en ayant un enfant.
Certains de mes ami-e-s ont des parents qui vivent ou ont vécu en couple.
Moi- même..
Enfin bref, ce sujet concernant tout le monde, moi, votre envoyée spéciale, je suis allée écouter Jean-Claude Kaufmann parler du couple.
Alors, Kaufmann, c’est ce sociologue à grande moustache qui passe des fois à la télé. On va dire il est à la socio ce que Cyrulnik est à la psycho : quelqu’un qui s’exprime facilement, qui sait vulgariser, etc.
Il a écrit : La trame conjugale : l’analyse du couple par le linge, Corps de femmes, regards d’hommes : enquête sur les seins nus à la place, La femme seule et le prince charmant, 3 livres déjà chroniqués ici. Et aussi l’entretien compréhensif, excellent livre de méthologie de l’entretien de sociologie clinique, que je conseille comme bible à mes étudiants pour leur évaluation, d’ailleurs, c’est demain.
Bref, Kaufmann fait parti des grands noms de la sociologie de la famille en France avec François de Singly (d’ailleurs, il était assis devant moi et j’ai pu lui dire que j’aimais beaucoup ce qu’il faisait parce que j’ai peur de rien).
Hier, il donnait une conférence à l’Université de Tous Les Savoirs. Ce sont des conférences gratuites, organisées par le CNAM, le ministère de l’éducation nationale, retransmise sur la 5e, France Culture, Internet, publiées chez Odile Jacob.
C’est une initative que je trouve formidable, parce qu’on ne se fout pas du monde : on y invite des scientifiques importants (bon, je sais, la semaine prochaine, y’a Ruffo ). Et ça marche : figurez-vous que le dimanche à 18h30, en hiver, le grand amphi de la fac de médecine qui accueille l’UTLS est pratiquement plein, on fait la queue ½ heure avant pour choisir sa place.
Le public, c’est toute sorte de gens, de tout âge, pas mal de retraités, et même des qui sont accros aux conférences, quelque soit le conférencier. En sortant, j’ai entendu une dame dire : « aaaah, je croyais que c’était Jean-Paul Kaufmann ! » (le journaliste). Des bourgeoises oisives, habillées chics, qui se cultivent en courant toutes les conférences : celles du Louvre, de l’UTLS, de la cité des sciences des étudiants, bref, plein de monde.
Un sociologue qui fait un tabac qui l’eut cru.
Un seul regret : comme d’habitude, et bien que l’amphi soit équitablement mixte, il n’y a que les hommes qui posent des questions et moi. C’est un peu énervant. Et pourtant, Kaufmann a fait des appels du pied aux femmes quand il a parlé de la mauvaise répartition des tâches ménagères et a proposé qu’on en reparle au moment du débat. Mais non, rien y fait : les femmes se taisent.
Un bon point pour la partie débat : souvent, les gens qui posent des questions ne posent pas vraiment de questions : ils viennent faire leur intéressants, ils veulent prendre la parole avec leur témoignage personnel et donc fascinant, et le tourne tant bien que mal sous forme de questions pour justifier le fait qu’ils aient pris la parole. Et je vous rassure, ce travers énervant n’a pas de sexe.
Eh bien là, pas du tout. Toutes les questions étaient de vraies questions. Une personne avait même rédigé sa question avant de la poser (on entendait qu’il lisait) pour être clair.
Alors, un bon point au conférencier, parce que Kaufmann était comme toujours très bien, et un bon point à l’auditoire.
En fichier joint, la rédaction de mes notes prises pendant la conférence. Ya que 2 pages, c’est pas dur à lire.