Kro

les Matsots à l’orange

Eros d’Antonioni, Soderbergh et Wong Kar Waï

Starwars III

Les Matsots à l’orange

Le Pain Azyme est un pain composé exclusivement de farines de froment et d’eau, sans levure que les juifs consomment à Pessah (Pâques).
Comme je ne recule devant rien pour élever le niveau de ces chroniques et que je me doute que vous parlez tous hébreux couramment, je vous confie cet extrait

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Cette Matsah [pain azyme] que nous mangeons, quelle en est la raison ? C’est parce que la pâte de nos ancêtres n’avait pas eu le temps de fermenter lorsque le Roi des rois, le Saint, béni soit-il, leur apparut et les délivra, ainsi qu’il est dit : Ils firent, de la pâte qu’ils avaient emportée d’Egypte, des galettes azymes, car elle n’avait pas fermenté ; parce que, repoussés de l’Egypte, ils n’avaient pu attendre et ne s’étaient pas munis d’autres provisions.

Tout ça pour vous dire qu’au Francprix en face de chez moi, dont je soupçonne le patron d’être pied-noir, j’ai trouvé des matsots à l’orange, spécialité oranaise, les mêmes qu’on mangeait chez ma grand-mère pour Pâques.

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Alors, hop, instant de nostalgie, j’en ai acheté. C’est drôlement bon. Donc, si vous voulez goûter, sachez qu’il n’est pas nécessaire d’être juif ni d’être à Pâques pour en manger.

Eros d’Antonioni, Soderbergh et Wong Kar Waï

Antonioni ouvre le bal avec « Le Périlleux Enchaînement des choses », l’histoire d’un couple en crise sous le soleil de la Toscane.

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A la Mostra de Venise, Antonioni s’est fait traiter d’obsédé gâteux… je n’aurai pas osé aller aussi loin… mais je ne peux pas désavouer. Certes, tous les plans sont merveilleusement composés, la lumière est parfaite, le cadrage est impeccable.
L’imagerie et le scénar sont au niveau d’un mauvais film érotique des années 70. Il y en a pour tous les goûts : le jeune homme a pour compagne une brune à la poitrine menue (c’est inratable, elle se promène tout le film avec ou sans un haut importable, transparent comme un voile). Par la suite, il aura une aventure brève et immédiate (totalement improbable, sauf dans les fantasmes des amateurs de porno) avec une brune à gros seins (qu’on verra très bien également).
Il conduit aussi les grosses voitures dont il aime faire vrombir le moteur.
De temps en temps, il vous sert des symboles psychanalytique à 2 sous : la grosse voiture qui s’enfile avec du mal dans un passage étroit ou la montée d’escalier en colimaçon où l’homme se perd.
A la fin, les deux filles dansent nues sur la plage (complètement ridicules) et se rejoignent par hasard. Juste avant qu’on sombre dans une parodie de lesbianisme pour voyeur, le film s’arrête… ouf.

Soderbergh lui réalise « Equilibre », qui raconte la séance de psychanalyse d’un publiciste (Robert Downey Jr ) dans le New York des années 50.
Il est obsédé par le rêve d’une femme en bleu, dans un décor bleu.

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Le film, lui est tourné en noir et blanc. Pendant que le publiciste raconte son rêve étrange et pénétrant, le psychanalyste observe à la jumelle quelque chose par sa fenêtre puis tente d’attirer l’attention de la personne.

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Amusant, d’autant plus que j’en avais ras l’Antonioni, mais un peu vain. Disons que par comparaison, c’est d’un goût excellent.

Dernier épisode, « La main » de Wong Kar-Wai.

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Il était temps, on commençait sérieusement à se demander qu’on ce qu’on faisait là. Cet épisode raconte la relation d’amour jamais avoué entre un tailleur et une prostituée de luxe (Gong Li) dans le Hong Kong des années 60. Lors de sa premier visite chez Mle Hua, le très jeune tailleur est initié au plaisir par la main expert de sa cliente : il faut qu’elle le trouble pour que les robes qui lui fera soit belles. Antonioni pourrait apprendre comment on fait une scène érotique sans rien montrer et sans vulgarité. Leur relation va se poursuivre, du bout des doigts, les doigts du tailleur qui effleure la silhouette de Mle Hua pour prendre ses mesures… ses mains qui s’enivrent en caressant ses robes toujours plus belles.
Cadrage étriqué de Kar-Wai, tel les robes de Mle Hua, dans des couloirs étroits, dans l’atelier de couture surpeuplé, dans les chambres, ambiance secrète et tendue, cet opus est de loin le plus sensuel sans dévoiler les corps. Il dure quarante minutes et il est magnifique. Est-ce qu’on peut aller au cinéma pour voir seulement le tiers du film (et n’en payer que le tiers) ? La question mérite d’être posée.

Starwars III

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Et voilà, c’est fini (enfin, jusqu’à ce que Lucas retrouve le goût du business). Quand je pense que j’ai vu l’épisode I (qui maintenant s’appelle IV) au cinéma, ça nous rajeunit pas ma bonne dame.
Alors que vaut ce numéro III (qui est en fait le VIe que je vois, évidement, puisqu’on a tout renuméroté) ?
Il est bien meilleur que le I, qui était mal monté, mal raconté et mal joué. Il est aussi meilleur que le II, bref, il est plutôt réussi.
Bon, en général, les acteurs jouent assez mal, mais c’est une constante, dans la série (franchement, à part Harrison Ford, hein…)
La pauvre Nathalie Portman, qui avait pourtant un vrai rôle dans les autres films se retrouve ici avec les répliques les plus crétines de la galaxie. Son rôle se résume à être enceinte et se balader en chemise de nuit avec les cheveux frisottés.

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Si le jeune Anakin fait assez bien le gamin arrogant déchiré entre des passions qui le dépassent, il devient totalement pas crédible du côté obscur de la force. Tout son jeu consiste à baisser son capuchon et regarder les gens par en dessous d’un air méchant.
Mais du côté des bonnes surprises, il y a un scénar. La manière dont le futur empereur piège Anakin est assez réussie. Les effets spéciaux déchirent tout (même s’il y a un peu trop de sabres laser) et le raccord se fait assez bien avec la suite de la série.
De beaux combats spatiaux, de belles scènes dans la lave, de jolis androïdes… La planète du Sénat a bénéficié d’un vrai décorateur

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allez, on va dire que c’est un succès.
Et puis, n’oublions pas : c’est un film hollywoodien qui finit mal !

Pour rire, voici le site web à l’url la plus longue :
http://wiemenschlichmenschensindzeigtihrumgangmitdermuttersprachefrsch.de/

et aussi pour ceux qui aiment les chats sauteurs :
HOP

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