Blankets de Craig Thomson
Le manuscrit trouvé à Saragosse de Jean Potoki
Blankets de Craig Thomson
« A ce moment, j’ai su ce que je voulais
Je voulais le ciel. Et j’ai grandi en m’efforçant d’obtenir de ce monde
un monde éternel
qui me laverait de ma misère temporaire. »
Blankets (Manteau de neige), est un roman autobiographique en BD. C’est l’histoire de Craig, un enfant dans le plus profond du Wisconsin. Il a des parents ultra catholiques et pauvres. Il est régulièrement martyrisé par des brutes de sa classe qui ont du mal à admettre qu’on puisse être de caractère doux et calme, quand on est un garçon. Alors, il s’évade en dessinant.
A l’approche de l’adolescence, il se met à fréquenter les gens un peu en marge comme lui et rencontre Raina dont il tombe amoureux.
Ce n’est pas très drôle, mais ça fait parfois sourire doucement. C’est nostalgique, ça rappelle l’enfance, du moins, ses mauvais côté, et l’adolescence. Les premières amours. Le dessin très doux a tendance à rendre le lecteur gentil.
Dans les scènes tristes, il y a celle où Craig se fait gronder par ses parents à cause d’un dessin qu’il a fait dans le bus. Pour oublier la méchanceté de ses voisins de car, il se perd dans le dessin et trace une femme nue.
Ses parents lui font honte en lui expliquant que Jésus est triste quand il dessine des cochonneries.
Et en plus drôle, il y a des jeux avec son frère, quand ils se croient à bord d’un bateau pirate en partageant le même lit: le décor de la chambre se transforme lui aussi pour nous faire entrer dans le jeu des gamins.
Bref, Blankets, c’est vraiment beau et touchant. Des BD comme ça, je veux bien en acheter plein.
Le site de l’auteur
Le manuscrit trouvé à Saragosse de Jean Potoki
Ce livre écrit au début du XVIIIe fait parti des classiques de la littérature fantastique. La vie de son auteur est tout aussi fantastique (et elle est résumée en préface dans l’édition Gallimard). Comte polonais, député, aventurier et sociologue, humaniste et finalement écrivain, Potocki eut une vie bien mouvementée avant de se suicider en 1815, pour cause de maladie, avec une balle en argent qu’il avait fait fondre à partir du couvercle de son samovar…
Le livre lui-même a connu une vraie aventure, plusieurs versions existent, éparpillé en Europe, il s’est fait pillé sans vergogne, approprié indument et c’est grâce à un vrai jeu de piste que ses éditeurs ont pu le constituer.
On pourrait écrire un roman avec la vie de l’auteur comme avec la vie du livre… Tiens, j’écrirais encore des scénars Nephilim… ça me tenterait.
Le manuscrit trouvé à Saragosse est une histoire de fantôme se mêlant d’un peu de cabale. L’histoire se passe en Espagne, avant les aventures du Capitain Alatriste, au moment où l’Espagne est très catholique mais très florissante et avant qu’elle ne découvre l’Amérique.
On y retrouve l’atmosphère des romans d’Arthur Perez Reverte… avec plus de second degré. Les joutes d’honneur frisent l’absurde… mais en se prenant au sérieux, bien sûr. Des tirades complètes permettent de démontrer comment on peut être un honorable coupe-jarret, ou un voleur d’une grande probité.
La construction du récit ressemble un peu aux 1001 nuits, c’est-à-dire que chacun y va de son histoire personnelle où on rencontre des gens qui racontent leur histoire dans l’histoire.
La résolution finale du mystère importe peu à l’auteur, (même s’il la propose), le but étant uniquement de conter toutes ces histoires plus fantastiques les unes que les autres. Les pendus valsent avec le diable et des jeunes gens se perdent dans les bras de belles succubes.
Enfin, il faut saluer Potocki pour son ouverture d’esprit, tant en matière de religion que de sexualité… un libre penseur, peut-être ?
Finalement, c’est drôle à lire et je le conseille aussi bien aux fans du Capitaine Alatriste qu’à ceux qui aiment les histoires de fantômes.
Pour finir, si vous voulez savoir si vous êtes un nerd…