J’ai pas trop la main heureuse, en ce moment.
Je vais vous faire une Chronique avec surtout des trucs que j’arrive pas à finir.
Je m’appelle Jeanne Mass de Thomas Lélu
Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes de Robert M. Pirsig
Fields of the Nephilim
Le char de l’état dérape sur le sentier de la guerre de fmurr
Lui, je l’ai fini !
Je m’appelle Jeanne Mass de Thomas Lélu
Vous allez me dire, un bouquin avec un nom comme ça, fallait se méfier.
Pourtant, la 4e de couverture était alléchante, une sorte de polar surréaliste et déjanté, plein d’humour et de non-sens
pourquoi pas.
Jeanne Mass est videur avec son copain Derrick dans un cabaret branché. Un soir, son patron se fait assassiner par 2 ours roses. La police le soupçonne.
Je vous donne un extrait, sinon, c’est inexplicable comme style :
« J’entre dans la boîte et il y a un paquet de monde. La salle est totalement enfumée, c’est vraiment trop ouf donc je commence à sourire et je sors deux trois mots en anglais à une fille qui passe près de moi, une fille plutôt jolie qui me fait penser à un abat-jour. Tout le public est surexcité. Les jeunes sont défoncés au cassoulet et je me dis que c’est le pus beau jour de ma vie et je cherche si je vois un oiseau et j’en aperçois un, alors je tends ma main et j’attends un bon quart d’heure mais l’oiseau ne vient pas donc je laisse tomber »
Ce non-sens pourrait être rigolo, poétique, inventif, je sais pas, quelque chose
Inventif, si, je le reconnais. Drôle, disons, par moment, des expressions particulièrement incongrues m’ont fait sourire. Mais tout baigne dans une ambiance branchouille parodique des vies nocturnes parisiennes, parodiques mais qui en fait quand même la promotion, fréquenter des peoples, vivre la nuit, baiser avec des filles trop la classe, claquer son fric dans l’alcool et les sapes de marque
et je supporte pas. Vraiment, je supporte pas.
Bref, j’étais coincé dans un bus coincé lui-même dans une manif avec que ça à lire et c’était pas mal la misère, même si ça se lit vite.
Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes de Robert M. Pirsig
Lui non plus, j’arrive pas à le finir, mais pas pour les mêmes raisons.
Le narrateur part à moto avec son fils et un couple d’amis à travers les Etats-Unis. Ce voyage lui donne l’occasion de nombreuse réflexions sur de nombreuses choses, alors qu’il est poursuit dans sa tête par une sorte de spectre de lui-même
Il parle épistémologie, beaucoup, et de manière très claire et didactique (avec l’entretien de la moto comme exemple), des rapports avec son fils, de la société dans laquelle il vit
En d’autres temps où j’étais plus intriguée par l’épistémologie, ce livre m’aurait sûrement plus, la comparaison de deux esthétiques de la technique: l’esthétique romantique et l’esthétique scientifique. Mais j’aime maintenant les choses plus concrètes et je peine à m’intéresser à ce voyage initiatique, ces relations père-fils difficiles et ces considérations philosophiques.
Je ne dirais certainement pas que c’est un mauvais livre. Sûrement un peu daté, mais de qualité. Mais j’accroche pas.
Côté musique, je dois vous signaler la sortie d’un album en 2005 de :
Fields of the Nephilim
Lotin et Leirnette aiment bien. Moi, honnêtement, ça me saoule vite. J’aimais assez un ou deux autres albums mais là, bof. Ils sont bien dans la même veine qu’avant : du gothique suicidaire et grave. D’après Lotin : « ya des riffs de basse qui déchirent » et « ya quelques morceaux sans intérêt mais certains vraiment fantastiques » et aussi « Trop class ». Donc, voilà, pour les fans, je signale.
Bon, on va quand même finir sur un ton un peu différent
Le char de l’état dérape sur le sentier de la guerre de fmurr
Fmurr, vous voyez qui c’est, le génial auteur du Génie des alpages. Il ne dessine pas que des moutons. Il a fait cette BD, tout aussi pleine de non sens que les autres. Elle se passe en Afghanistan, pendant la guerre contre l’URSS. On y retrouve bien l’humour de fmurr, les chars soviétiques qui vont boire le soir à la rivière, les chameaux qui parlent philosophie et linguistique, Dieu qui vient donner un coup de pouce concret aux Afghans, le prisonnier russe utilisé comme jouet pour le chat, le chat qui se transforme en super guerrier avec bazooka, etc.
C’est donc très drôle et les femmes n’y sont pas voilées Comme quoi, si les Russes ont perdu, c’est pas les gentils qui ont gagné.
Pour finir :
une bague