La dernière Kro est maintenant assez ancienne. C’est signe, il faut bien le reconnaître, que je suis un peu occupée. J’ai d’ailleurs pas mal de trucs en retard dont il faut que je vous parle… bon, on y va.
Lignes de faille de Nancy Houston
Entre le moment où j’ai commencé ce livre et le moment où je l’ai fini, il a récolté quelques prix littéraires : le Fémina et le prix Roman France Télévision. Pour une fois, mais c’est en fait grâce à ma maman, je suis à la pointe de l’actualité littéraire. D’ailleurs, tant qu’on parle d’actualité littéraire, faut dire que les vestiges de la IIe guerre mondiale et le nazisme font toujours recette. Mais si comme moi, le volume et la légende qui entoure le Goncourt de l’année vous décourage de lire « Les Bienveillantes », mais que vous voulez avoir votre compte d’histoires de guerre, lisez plutôt Lignes de faille, un très beau roman à la construction originale.
Lignes de faille présente quatre portraits d’enfants, l’année de leur six ans. Ces enfants sont d’une même lignée : on commence par le petit Sol, enfant roi surprotégé par sa mère. Ses parents sont de bons républicains, fidèle à Georges Bush, blancs et protestants. Petite bizarrerie : la grand-mère de Sol, Sadie, coincée dans un fauteuil roulant, est juive très pratiquante. L’arrière-grand-mère Erra, mais qui porte en fait beaucoup de noms, était apparemment allemande avant. Dans la famille traine un secret, un de ses mystères suffisamment puissant pour empoisonner toute une descendance. C’est Sadie qui a fait des recherches sur les origines secrètes de sa mère, pour essayer de comprendre son histoire à elle. Car tout début de cette filiation, il y a les lebensborns nazis : ces grandes pouponnières où on enfermait les enfants raflés en Europe centrale pour les aryaniser.
Après l’histoire de Sol, nous remontons le temps pour connaître celle de son père, puis celle de Sadie et enfin celle d’Erra, là où tout commence. Cette ancienne souffrance va briser une à une toutes ces lignées, les enfants victimes devenant parents impuissant à ne pas répéter le malheur, jusqu’à Sol, parfaitement heureux, tellement comblé et glorifié par sa mère qu’il est devenu inapte à l’empathie.
Ma seule réserve serait que les réflexions des enfants, si brillants soient-ils, sont vraiment peu crédibles à six ans. Ce serait mieux passé s’ils avaient eu ne serait-ce que 3 ans de plus.
Jeanne Chérhal en concert à Paris, au Trianon
Comme je vous le disais précédemment, Jeanne Chérhal a changé, surtout sur le plan musical. Elle ne chante plus de petites histoires au piano, elle a maintenant une batterie, une basse, une choriste, une guitare (plus une autre dont elle joue) un clavier électrique, quelqu’un pour lui faire des percussions vocales, du monde en somme.
Au plafond, ce sont des bonbonnes d’eau autour d’une lampe. Au sol, les mêmes bonbonnes, mais qui font des bulles.
A la première guitare, on retrouve Eric Lohrer, fidèle de l’album précédent. Sur scène, jeanne Chérhal fait toujours son numéro de sauterelle bondissante qui ne se prend pas au sérieux : elle explique au public quand dire « pompom » sur la chanson « Une tonne », dont les paroles, il faut bien le dire, n’ont normalement rien de réjouissant. Elle fait l’andouille avec sa choriste en proposant une chanson sur la chirurgie esthétique et les petits deux-roues. La nouvelle Jeanne Chérhal se transforme en rockeuse sur « La peau sur les os » ou « La station ». Plusieurs chansons du précédent album ont trouvé un nouveau souffle avec un nouvel arrangement comme « ça sent le sapin » ou « Rural ». Du premier, elle chantera seulement « un trait – danger » (deux traits – sécurité). Bref, ce concert a fini de me convaincre de l’intérêt de la transformation. Même si des chansons comme « Frédéric » ou « Tu m’attires » n’ont pas été sauvé à mon avis par la version concert, l’ensemble fait passer un très très bon moment, y compris quand on va avoir 9 ans.
Plus de nouvelles quand j’aurai moins de rhume…
1 réponse à Kro qui a le nez qui coule, mais on fait comme on peut