World Trade Angel de Fabrice Colin et Laurent Cillufo
Forteresse de Georges Panchard
World Trade Angel par de Fabrice Colin et Laurent Cillufo
C’est une BD, ou plutôt un graphic novel, comme on dit, si je ne me trompe. L’objet est surprenant : la reliure est formée par 2 plaques de carton très épais. Les dessins sont en orange et blanc, bordés de noir et on a l’impression que c’est dessiné au télécran. C’est difficile de dire qu’on adhère au premier coup d’œil, c’est tellement bizarre, mais après m’être longtemps demandée si j’aimais ou pas ce style, je me dis que, honnêtement, c’est plutôt intéressant.
L’histoire se passe à New-York, juste après les attentats du 11 septembre. Un homme perd pied et se dit que sa vie perd de plus en plus de son sens et de sa substance. C’est curieux, mais les critiques (peu nombreuses) que j’ai trouvées sur l’ouvrage raconte la fin, au point que je me demande si c’est moi qui n’ai rien compris au début. Mais dans le doute, je ne spoile pas.
C’est une BD un peu longue, Fabrice Colin s’écoute un peu écrire (si on peut dire) mais pas dénuée de charme, surtout pour sa partie visuel.
Forteresse de Georges Panchard
Sur les conseils d’un ami chroniqueur également, j’ai lu ce roman : de la SF suisse, faut reconnaître que ce n’est pas courant.
Nous sommes en 2039. L’Europe a été déchirée par une guerre « civile » entre les islamistes habitants en Europe, immigrés, et le reste de la population. Pendant ce temps, les Etats-Unis sont devenus l’Union des Etats bibliques, coincées dans un autoritarisme religieux fanatique. Les états sont dirigées par des multinationales ou des systèmes mafieux, comme par exemple Eien, descendant des Yakusa.
Le héros, Adrian Clayborne, est responsable de la sécurité chez Haviland Corporation, une des rares corpo qui garde une certaine éthique et s’oppose violement à l’Union des Etats Bibliques. Il est au top 4 des têtes mise à prix. Il est aussi un des hommes les mieux protégés mais les moyens offensifs montent en puissance avec les moyens de protection et Clayborne fait tout pour garder une longueur d’avance.
Forteresse est un excellent thriller, le scénario est vraiment bon, les idées novatrices, les personnages vraiment attachants, la fin très maligne, c’est réellement du bon boulot.
Je pourrai vous donner de multiples exemples mais je vous enlèverai du plaisir de la découverte. Par exemple, le poids moyen régulier des américains, c’est maintenant d’être obèse. Les scènes bibliques sont représentées alors avec Jésus et les apôtres en large surpoids. Pour se déplacer, ces gros américains possèdent un youpala qui les aide dans leur mouvement. Quant aux Ninjas d’Eien, ce sont des machines à tuer comme jamais. Bien peu survivent à l’entrainement et aux modifications génétiques, leur espérance de vie est minuscule car le corps ne supporte pas les modifications, mais pour le temps où ils sont opérationnels, ils sont capables de ressentir les émotions des gens autour d’eux et savoir instantanément, par exemple si quelqu’un les a vu, reconnu, a peur, ressent de l’excitation, etc.
Malheureusement, j’ai eu souvent un certain malaise à cette lecture, qualifiée par les journaux suisses de SF de droite. Ce qui a causé la perte de l’Europe, c’est « le puritanisme de gauche », voire « le fascisme des bons sentiments » qui a donné à croire aux gens que les immigrés étaient de braves gens, alors qu’en très grande majorité, c’était des islamistes extrémistes qui ont, dès qu’on leur a lâché la bride, pillé, violé et massacré. Honnêtement, les évangélistes américains en prennent aussi pour leur grade et on apprend que les juifs fondamentalistes envoient des bombes sur les juifs moins religieux. Néanmoins, le discours ouvertement anti-immigré et finalement raciste, et la condescendance narquoise face à la social-démocratie scandinave est souvent désagréable.
Il reste que très honnêtement c’est une excellente histoire cyberpunk, et finalement, un des meilleurs livres du genre que j’ai lu depuis longtemps. Alors tant pis.
pour finir, une petite page de franponais axée engin de chantier.
Je vous explique : les japonais aiment la calligraphie et aiment nos caractères. Pour faire chic, ils écrivent des textes en français sans se soucier complètement de savoir si ça a un sens. Notez qu’on fait pareil avec les T-shirts comportant des idéogrammes. Un site franchement rigolo
Et enfin, une petite vidéo : Big Brother State