Les Sopranos, IIe saison
Le parrain de Francis Franck Coppola
Tony Soprano est devenu parrain de sa famille. Mais il est toujours aux prises avec ses crises d’angoisse et bon gré mais surtout malgré, il a toujours besoin de sa psy. En bon Italien, la famille, c’est important, il fait ce qu’il peut pour supporter sa sœur et oublier l’existence de sa mère. Il fait ce qu’il peut pour ses enfants, pour son épouse, qu’il trompe le moins possible… il serait presque touchant, il n’avait pas tendance à tabasser ceux qu’il a fourré dans les dettes de jeux et abattre de sang-froid ses ennemis.
Cette deuxième saison est très lente, Télérama disait que Soprano, c’est l’anti 24H chrono. Ça ne fait pas de mal d’arrêter la surenchère du « speed », mais là, un peu plus « d’histoire » ne m’aurait pas déplu.
D’ailleurs, c’est dans les 2 derniers épisodes de la série que les vraies nouveautés et repositionnement des personnages se produisent. Comme dans la saison I, c’est quand ils parlent le plus de leur respect mutuel, qu’ils sont les plus prêts à sortir les flingues. La série se clôture sur Tony Soprano en train d’allumer un cigare pendant une fête de famille. Sous ses allures bonhommes, il n’a jamais été si inquiétant que sur ce plan… qui n’est pas sans rappeler le dernier plan du Parrain, mais j’y reviendrai.
Malgré cette lenteur, on s’attache incontestablement à Tony, un peu comme on pouvait s’attacher à Vic McKey dans The Shield. McKey était un flic qui avait des manières de truand. Tony Soprano est un mafioso qui se comporte volontiers comme un brave gars sympa… sauf avec ses ennemis…
Le Parrain de Francis Coppola avec Marlon Brando et Al Pacino
Marlon Brando, Robert Duvall et James Caan | |
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Le Parrain est un film que je croyais avoir vu et que je ne voulais pas revoir, parce que je n’avais pas aimé. En fait, je ne sais pas ce que j’avais vu. Mais en tout cas, pas Le Parrain. J’avoue que ça fait un peu con de faire une Kro sur ce film monstrueusement culte que tout le monde connaît, mais après tout, il doit bien avoir une ou deux personnes aussi incultes que moi sur ce blog, alors, allons y.
C’est Les Sopranos qui ont donné à Lotin l’idée de m’inciter à voir le Parrain. Comme j’avais un énorme tas de repassage à faire, j’ai signé.
L’histoire se passe juste après la 2e guerre. Don Corleone est un parrain puissant et respecté. Le jour du mariage de sa fille, il est au faîte de sa puissance. Il reçoit chez lui les doléances de ses « amis » à qui il rend des services contre une dette payable « un jour ». Il règle ses problèmes en faisant à ses opposants « des offres qu’ils ne peuvent pas refuser ». Un de ses fils, Mike, est là avec sa fiancée. C’est un héros de guerre. Il ne veut pas tremper dans les affaires de son père, même s’il ne renie pas sa famille.
Après le mariage, le responsable d’une des 5 familles de la pègre vient proposer à Don Corleone de se mêler de trafic d’héroïne. Don Corleon refuse, il préfère les honnêtes trafics : les filles, le jeu… Les politiciens et les juges qu’il a dans sa poche continueront à le couvrir. Mais l’héroïne, c’est autre chose. Il refuse. Et ce refus déclenche la guerre entre les familles…
Affiche | |
© Paramount Pictures | Galerie complète sur AlloCiné |
La puissance de Don Corleone n’a rien à voir avec celle de Tony Soprano… Don Corleone, c’était l’époque bénie où la police, la justice et les politiciens étaient corrompus jusqu’au trognon. Une époque où la mafia pouvait avoir officiellement pignon sur rue. Et quand Mike dit à sa fiancée que son père est un homme d’affaire pas très différent des autres, il ment à peine. Tony Soprano est moins à l’aise. Contrairement à Don Corleone, il a bien plus de problèmes avec la police qu’avec ses concurrents dans le crime organisé.
Le Parrain est bien sûr un bon film, avec une ambiance bizarre. Marlon Bradon est magistral, comme tout le monde l’a déjà dit, Al Pacino joue extrêmement sobrement et se transforme peu à peu lui-même en Don Corleone.
On a quelques plans improbables : la statue de la liberté qui dépasse des champs de blé, Hollywood déjà industrie du cinéma, qui ressemble à un grand village mexicain…
La cordialité des réunions de familles mafieuses n’est pas sans me rappeler celle qui règne dans les commissions de spécialistes.
Si vous ne l’avez pas vu, ou si vous l’avez vu, mais que, en fait, c’était un autre film, je vous conseille vivement de voir Le Parrain.
1 réponse à Kro de la mafia