Kro film

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Les femmes du 6e étage de Philippe Le Guay avec Fabrice Luchini et Sandrine Kimberlain

True Grit des frères Cohen avec Jeff Bridges, Matt Damon et Hailee Steinfeld

Les femmes du 6e étage de Philippe Le Guay avec Fabrice Luchini et Sandrine Kimberlain

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M et Mme Joubert vivent au début des années 60 dans un immeuble parisien. Ils font partie de la grande bourgeoisie, M. Joubert est agent de change. Mme Joubert est débordé, entre les rendez-vous chez l’esthéticienne, chez la couturière et le bridge avec ses amies. Tous les deux forment un parfait couple coincé, Mme Joubert a perdu totalement tout sens des réalités sociales, M. Joubert a une vie pleine de routines.
Leur bonne bretonne décide de les quitter, ils embauchent à la place Maria, une jeune espagnole. Voilà que Monsieur Joubert, séduit par Maria, découvre soudain toute la population des espagnoles qui vivent au sixième étage avec un WC à la turc bouché, un seul point d’eau sur le palier, pas de chauffage, des chambres minuscules.
Alors, il décide de les aider, appelle un plombier, prête son téléphone pour que Conception puisse appeler sa soeur pour savoir si elle a accouché.
Mme Joubert ne comprend pas bien ce qui se passe, mais elle trouve que Maria est parfaite, très propre, très appliquée, très polie. Alors qu’elle s’active dans la maison depuis 6h du matin, Mme Joubert n’hésite à s’effondrer devant elle sur un divan, après sa séance de manucure en disant : je suis épuisée.
Pendant ce temps, en fréquentant la joyeuse bande des bonnes espagnoles, M. Joubert s’ouvre à la vie et aux autres, il s’amuse comme un fou. Mme Joubert finit par trouver ça louche : ne croyant pas à son soudain engouement pour l’Espagne, elle suppose qu’il la trompe avec une de ses clientes. Elle le vire de l’appart. M. Joubert va s’installer alors au 6e étage.

C’est un conte de fée rigolo. La bonne humeur indéfectible des Espagnoles, le bourgeois coincé qui apprend l’humanité, tout cela fait plaisir à voir, même si on n’y croit pas tout à fait. Par moment, le film nous rappelle que l’Espagne vit sous Franco car l’une des bonnes est la fille d’un couple de brigadistes assassinés sous ses yeux. Et si les Espagnoles sont si gaies, c’est surtout parce qu’elles restent solidaires, malgré le racisme dont elles souffrent, ou malgré la famille laissée au pays.
Luchini, distrait et emprunté est très bien dans le rôle, même s’il est un peu vieux pour être le mari de Sandrine Kimberlain (ça fait quand même 17 ans d’écart) ou pour flirter avec sa jeune bonne. Sandrine Kimberlain joue très bien la richesse inconsciente de la vie des autres, se permettant des conseils, appelant la bonne “ma petite Maria” à tout bout de champ. Les femmes du 6e, ce n’est pas vraiment une critique sociale des années soixante, on reste toujours dans le divertissement et c’est bien sympathique.

True Grit des frères Cohen avec Jeff Bridges, Matt Damon et Hailee Steinfeld

On est en 1870. Mattie Ross a 14 ans et elle veut venger son père, abattu par le lâche Tom Chaney qui lui a volé deux pièces d’or californien. Laissant sa mère et son frère à la maison, elle part liquider les affaires de son père (elle est la seule à savoir lire et compter) et en profite pour embaucher un Marshall, Rooster Cogburn, pour poursuivre le meurtrier. Rooster Cogburn est peut-être un peu alcoolique, mais c’est un chasseur de prime efficace. Et le cran de la gamine lui plait. Mais voilà que sur la piste de Chaney, il rencontre Laboeuf, un ranger du Texas qui veut aussi la peau de Chaney, pour le meurtre d’un sénateur, cette fois. Mattie n’en démord pas : elle veut Chaney pendu pour le meurtre de son père dans le Nebraska, et pas exporté pour être pendu au Texas. Ils partent néanmoins tous les trois le pourchasser en territoire indien.

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C’est un vrai western moderne, avec des héros qui ne ressemblent pas du tout à Joss Randal. Juste après la guerre de sécession, les deux chasseurs de prime ont un peu de mal à s’entendre, sachant qu’ils ne se battaient pas du même côté. Et qu’ils sont tous les deux grandes gueules.
Mattie a bien compris que l’Ouest était rude et que la loi et la justice qu’elle réclame sans arrêt nécessite d’être régulièrement marchander.

Les ingrédients du vrai western sont là, des chevaux, des beaux paysages, des coyotes à foie jaune, des pendaisons, des colts et autres carabines.
Mais le scénario ne prend aucune facilité, en particulier, on nous évite les poncifs qui vont en générale avec les couples improbables : genre une gamine qui joue les dures et qui ne l’est pas et ça la rend attendrissante, et un vieux routard qui se laisse attendrir par la fillette, même si c’est un boulet. Mattie n’a rien de mignon. Elle est même souvent énervante, mais comment faire pour se faire respecter quand on est une jeune fille de 14 ans dans un pays où la justice la peau d’un homme vaut à peine plus qu’un bon cheval ?

Certes, le vieux Marshall va se laisser attendrir, mais Mattie fait sa part du boulot et n’est jamais une charge dans la poursuite, elle monte à cheval, dort dehors, et machouille du bacon sans sourciller.

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Peut être un peu long, mais assurément novateur, ça fait plaisir de voir du vieux western remis à neuf et les relations entre les personnages sont souvent savoureuses.

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