Kro films

Allez hop, un peu de Kro de retard avec 2 films vu avant les vacances.

L’ovni de Lana et Andy Wachowski : Cloud atlas, une très heureuse surprise, d’autant plus que les bons films de SF sont rares

Au bout du conte, dernière livraison d’Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri

Cloud Atlas de Lana et Andy Wachowski avec Tom Hank, Halle Berry, Jim Broadbent, Doonae Bae et Tom Hanks

Cloud Atlas est un film destructuré avec plusieurs histoires qui vont enchaîner à des époques différentes :

XVIIIe siècle, un jeune fils de bonne famille nouvellement marié part en bateau pour négocier des esclaves

Début XXe siècle, un jeune compositeur raconte à son amant comment il se met au service d’un vieux compositeur infirme pour l’aider à écrire de la musique.

Année 1970, un lobby de centrale nucléaire fait tout pour empêcher la parution d’un rapport désastreux pour eux, au point de commettre des meurtres.

Aujourd’hui, un vieil éditeur doit fuir les copains truands d’un de ses clients à qui il doit de l’argent.

Dans le futur, à Néo Séoul, la liberté d’expression est strictement interdite par l’Unanimité. Des filles sont clonées pour travailler comme esclave dans un restaurant. Les clones ne sont pas considérés comme des humains. Mais voilà que l’une d’entre elles commence à découvrir le libre arbitre.

Dans un futur lointain post apocalyptique, une tribu pacifique vit sur une île habitée également par une tribu cannibale. Une ethnologue vient leur rendre visite. Elle cherche à entrer en contact avec ceux qui ont réussi à quitter la terre au moment de la catastrophe.

Toute l’intelligence de ce film est d’employer les mêmes acteurs à des époques différentes pour mettre en évidence la manière dont les histoires se répètent (et ces échanges de rôles sont parfois très étonnants : les acteurs changent d’âge et de sexe au moyen de maquillage mystifiants).

Les Wachowski mènent leur barque avec adresse de sorte qu’on nous laisse entrer lentement dans l’histoire jusqu’à ce qu’on comprenne le truc. Et ensuite, une fois qu’on a compris, le rythme s’accélère. Peut-être que le film est quand même un peu long, mais c’est un très très joli montage… Il faut reconnaître que je suis sensible au fonctionnement des belles mécaniques de ce genre.

Ces histoires sont agencées par David Mitchell, auteur du roman La géographie des nuages, tout en haut dans ma liste de lecture, dès qu’il sera de nouveau dispo en poche. Il faut noter que ça ne m’étonnerait pas que Cloud atlas ait été une inspiration de Vélum, ce magnifique livre de SF qui a poussé ce principe jusqu’au bout.

Au bout du conte d’Agnès Jaoui et Jean Pierre Bacri avec eux-mêmes

Il était une fois une jeune fille qui croyait au prince charmant et guettait les signes du destin (c’est la princesse). Il était une fois une animatrice de centre de loisir qui fait jouer des contes aux enfants mais qui aimerait être actrice (c’est la bonne marraine, la fée). Le prince est un jeune compositeur qui va se faire piéger par Wolf, le célèbre critique musical. Il était une fois aussi un homme qui ne croyait à rien mais à qui une voyante a prédit le jour de la mort et qui disjoncte un peu.

C’est donc un conte, avec les personnages du conte, mais comme c’est Jaoui et Bacri au scénar… ben, le conte va tourner au bizarre.

C’est un film sympa, plutôt drôle rafraichissant… manquant certes un peu de rythme mais original. Il se laisse voir.