Si côté France, le statut de la Pentecôte n’est pas clair, coté suisse, pas de souci, c’est bien férié. J’en profite alors pour vous faire une petite Kro un peu variée, une fois n’est pas coutume.
Cheba Louisa de Françoise Charpiat avec Rachida Brakni et Isabelle Carré
Des milliards de tapis de cheveux d’Andreas Eschbach
L’Entre-deux mer : vin blanc de bordeaux
Les théâtrogammes de Gérald Chevrolet
Cheba Louisa de Françoise Charpiat avec Rachida Brakni et Isabelle Carré
Djemila a 30 ans, elle est la seule fille à avoir un CDI dans la cité. Elle prend enfin un appartement à elle, à 2 pas de chez ses parents, alors qu’elle n’est pas mariée. Pour que sa mère la lâche, elle promet d’épouser un un mec de la cité, un « gamin » qui préfère trainer avec ses potes plutôt que chercher du boulot et que ça arrange bien, de prétendre qu’il est marié à une fille de la cité. Sa mère est la meilleure amie de la mère de Djemila.
Djemila est super intégrée. Elle lisse ses cheveux frisées, porte tailleur pantalon noir et chaussure à petits talons, elle fréquente fréquente un mec à son travail, qui n’est pas musulman.
En face de chez elle, habite Emma, fauchée, un peu loufoque, qui élève seule deux enfants. Elle se fait traitée de putes dans la cité, parce qu’elle s’habille voyant, mini et qu’elle n’a pas de mari.
Elles vont finir par se rencontrer grâce à la musique : en effet, dans la famille de Djemila, il y a un secret, un tabou, c’est la grand mère, une magnifique chanteuse de cabaret, une Cheba splendide (c’est à dire une chanteuse de Raï) qui fait la honte de la mère de Djemila car sa grand-mère était fille mère en Algérie et sa mère en a souffert.
Cheba Louisa est un film très sympathique, servi par la musique de Rachid Taha qui fait même un caméo. Rachida Brakni est formidable et a une très belle voix. C’est au minimum une comédie sympa sur un sujet devenu assez banal (une banlieue chaleureuse, une fille qui se bat contre la tradition tout en restant relativement proche…) Ce qui fait son charme et son originalité, c’est la musique de Rachid Taha.
Des milliards de tapis de cheveux d’Andreas Eschbach
Sur une planète sèche et désertique, la caste des tisseurs passe leur vie à réaliser un étrange ouvrage… ils tissent un tapis de cheveux, avec les cheveux de leurs femmes (choisis de sorte que leur chevelure soit de couleurs assortie) et le tapis ornera le palais de l’Empereur, tout puissant, éternel, qui fait s’allumer les étoiles dans le ciel et contre lequel il est interdit de blasphémer. Dans ce monde à la structure sociale et politique rigide et même momifié depuis des siècles, un voyageur venu de l’espace prétend que l’Empereur est mort, tué par la rébellion… Pourtant, les navigateurs emportent toujours les tapis de cheveux…
Ce livre est un des livres les plus originaux que j’ai lu depuis un moment. Bien écrit, rempli à la fois de tristesse et de poésie, avec en même temps, un scénario tout à fait incroyable permettant comprendre comment le pouvoir absolu et l’absurdité peuvent tenir ensemble. Un livre que je conseille sans hésiter.
Néanmoins, en faisant un tour sur internet, je me suis rendue compte qu’il y avait beaucoup de critiques très négatives. Le principal reproche porte sur la construction du livre : chaque chapitre porte sur un personnage différent. A peine on s’attache à ce personnage, que le chapitre d’après nous parle d’un autre personnage. On entend reparler parfois de certains d’entre eux… beaucoup vont mourir : on ne blasphème pas impunément contre l’empereur…
Personnellement, je trouve que Eschbach réussit le tour de force à nous attacher à des personnages en peu de temps, ce qui fait qu’on attend avidement de leurs nouvelles, à mesure que l’histoire avance, tout en accrochant à d’autres personnages. C’est évidement peu classique comme construction, plus « frustrant », mais on est grand maintenant, on peut gérer ! Bref, j’ai donc beaucoup aimé, même cette construction parce que j’aime les histoires en puzzle. Je suis contente d’avoir que tout de même, le Cafard cosmique est d’accord avec moi !
L’Entre-deux mers : vin blanc de bordeaux
Je vais faire ma maligne : j’y connais rien en vin et je ne bois que du blanc. J’étais à Bordeaux en colloque, où le vin coulait à flot… et j’ai bu de l’Entre-deux-mers : un vin très pâle. (Moi qui croyais qu’en Bordeaux il n’y avait que du rouge…)
Ce vin blanc sec est issu de vignes âgées d’une dizaine d’années.
Il est composé à partir de l’assemblage de Sauvignon 80% et Muscadelle 20%, peut-on lire dans les endroits où on s’y connait.
Avec du thon mi-cuit, c’était fameux.
Les théâtrogammes de Gérald Chevrolet
Gérald Chevrolet est un auteur romand qui a écrit des petites scènes permettant de faire ses gammes au théâtre… Les acteurs discutent de ce que c’est que le théâtre : le côté cours et jardin, le drame, la comédie, une entrée, un aparté, etc. Une sorte de mise en abîme, puisqu’il s’agit de le jouer pendant qu’on l’explique… C’est plutôt drôle, joué à la Maison des Pâquis par une troupe de théâtre amateur… dont je connais 2 personnes pour travailler ou avoir travaillé avec elles… Je commence à être intégrée, moi, je vous dis…
2 réponses à Kro fériée