Il pleut des litres d’eau à Genève. Tellement que les rivières débordent. Pas le Rhône, tout de même , il a quand même tout le lac pour réguler, mais l’Arve.
Voici à quoi ressemble l’Arve en temps normal, sous la passerelle Rolex.
Et voici l’Arve en ce moment :
Sachant qu’en été, on peut quasiment passer l’Arve à gué.
De l’autre côté de la rue, c’est l’Université. Mon bureau est au 4e, ya rien à craindre…
Cet endroit s’appelle la jonction : le Rhône (en bleu) rencontre l’Arve (en boueux). Normalement, ils ont sensiblement la même couleur, mais pas du tout la même taille…
photos sur : http://www.tdg.ch/geneve/actu-genevoise/crue-arve-controle/story/26720597
Temps glaciaires de Fred Vargas
Tokyo express de Matsumoto Seichô
Temps glaciaires de Fred Vargas
L’affaire commence avec 2 suicides, mais deux suicides un peu bizarres, du genre que finalement, Adamsberg n’y croit pas vraiment. A cause d’un symbole mystérieux, écrit sur le lieu de l’un des suicides, qui va finalement se retrouver sur le lieu de l’autre suicide.
Cette affaire va nous mener en Islande, sur un rocher perdu tout au bout, là où 10 touristes se sont retrouvés coincés dans les brumes pendant une semaine et où deux d’entre eux sont morts.
L’affaire va aussi nous amener à rencontrer l’Association des amis de Robespierre, où régulièrement, des fans de la révolution viennent se déguiser pour rejouer les discours à l’Assemblée, depuis l’avénement jusqu’à la chute de Robespierre. Y a-t-il un lien entre l’Islande et la révolution ? pas sûr.
On retrouve une vraie enquête Adamsberg, comme on les aime et comme les autres. C’est onirique, bien raconté, planant, avec du suspens et de la poésie, comme les autres. Des vraies intrigues historiques bien documentées, des paysans rustres du terroirs taiseux mais braves (avec la variante pêcheurs d’Islande).
C’est très agréable à lire, mais pas très original par rapport aux romans. On a un peu l’impression que tous les paysans de terroirs français sont les mêmes, à Dijon, en Normandie (pour L’Armée furieuse), ou dans l’Ouest parisien. Bref, vite lu, un bon moment, et vite oublié. J’espère que pour le prochain, elle changera de cadre, de héros, de quelque chose… C’est une lecture confortable car connue, mais au bout d’un certain nombre d’aventures d’Adamsberg avec « éléments historiques » et « éléments du terroir », ça me fait l’effet d’Avengers… La trame est un peu usée.
Tokyo express de Matsumoto Seichô
Le long d’une plage de Fukuoka, deux corps sans vies sont retrouvés étendus l’un à côté de l’autre : un homme et une femme. Il semble bien que tout ça soit un suicide d’amoureux, en tout cas c’est ce qui arrangerait tout le monde. Par contre, ce n’est pas l’avis du commissaire TORIGAI Jutaro qui pense plutôt à un meurtre camouflé en suicide.
Et c’est également l’avis d’un de ses collègues de Tokyo, MIHARA Kiichi qui, ayant vite fait le rapprochement entre une des victimes, SAYAMA Kenichi, et une sombre affaire de corruption ministérielle en cours, décide de prendre le train et d’aller enquêter sur place. Et les trains, il en est beaucoup question dans ce roman policier. Ces trains qui partent et qui arrivent à des heures très précises, qui stationnent dans toutes ces gares sans s’y attarder, qui emmènent des tas de voyageurs un peu partout dans le Japon des années 50.
(résumé emprunté à : http://www.lalitteraturejaponaise.com/tokyo-express-de-matsumoto-seicho/)
Ce polar est un Best seller japonais de 1957. La résolution de l’intrigue est intégralement basée sur du « trainspotting », c’est à dire de l’épluchage d’horaires de train. Les alibis sont-ils solides ? Le suspect peut-il être dans le Hokkaido et juste avant, sur le lieu du crime, sachant qu’on sait qu’il a pris l’Akaze, puis le bateau ?
L’Akaze, un des trains au centre de l’intrigue
La lecture de ce polar, qui donne des éléments du quotidien japonais de l’après guerre, permet d’avoir de nombreuses petites informations sur des habitudes culturelles qu’il n’est d’ordinaire même pas la peine d’expliquer parce qu’elles sont banales.
Ce livre m’a en particulier permis de comprendre à quel point il est banal d’avoir une serveuse attitrée qui s’occupe d’un client au restaurant.
C’est la version « tout venant » de la Geisha, ça n’implique pas la prostitution. Dans la famille traditionnelle, les épouses restent à la maison et s’occupent des enfants. Les hommes sortent, font des repas d’affaires, se déplacent pour le travail et mangent au restau : le service inclut de la compagnie, quelqu’un qui fait la conversation, même dans un simple restaurant. Ce qui m’éclaire sur le rôle des Maiden, dans le Maiden bar où j’étais à Tokyo.
De même, on voit toute l’importance de la hiérarchie : l’avis du chef a force de loi. S’il a tort, on considèrera qu’il a raison d’une autre manière. On guette son approbation. On lui obéit sans négocier.
Et enfin, on découvre la banalité du suicide, y compris du suicide amoureux. C’est triste mais fréquent : dans le cas présent, un jeune fonctionnaire, sali dans une affaire de corruption, se suicide et par son geste, protège son chef. Par désespoir, il entraine avec lui sa maîtresse. Rien de surprenant à cela. Le genre d’affaire que l’on classe… idéal pour dissimuler un meurtre.
3 réponses à Kro polar et Arve en crue