Au premier abord, Washington semble être une ville plutôt calme et plutot sûre : beaucoup moins de pauvreté visible qu’à San Francisco ou New York, des rues assez paisibles, peu de touristes alors que je suis au coeur du centre touristique et qu’on est en juillet.
De manière étonnante, les chauffeurs de taxi se plaignent constamment du trafic (alors que je n’ai rien vu qui ressemble à un bouchon) et souvent les voitures se propulsent au klaxon. Les indications pour que les piétons traversent sont plus une sorte de code qu’un vrai règlement et les gens déboîtent à la punk sans que ça pose vraiment de problème (outre quelques coups de klaxon) !
Bref, la ville est plus calme que Genève, bien que ses habitants la considèrent « very busy ». Apparemment, c’est en contraste avec la campagne environnante.
C’est évidemment une ville qui vit au rythme de la politique américaine et comme vous l’avez noté, depuis un an et demi, l’habitant de la Maison Blanche est largement problématique. Amusant détail : sur les gilets des gardes, il y a écrit « Secret service », ce qui ne se traduit pas réellement par « Service secret », mais c’est drôle quand même. Les américains trouvent gênant qu’on ne puisse pas s’approcher davantage de la Maison Blanche. Après des années de plan Vigi-pirate, ça ne me surprend plus, mais en même temps, ça me fait me poser des questions sur la validité et l’influence de Vigi-pirate.
J’ai rencontré de nombreux Washingtoniens anti-Trump (we are ashamed, we are embarrased etc.), ce qui n’est pas surprenant, vu que la population comporte une grosse communauté noire (et pas seulement dans les petits boulots, même si tous les chauffeurs de taxi sont noirs ou arabes), une grosse communauté LGBT et à la louche 50% de femmes !
Je discutais avec une dame qui me disait que l’ambiance à Washington n’était plus ce qu’elle était. Sur le coup, j’ai cru que c’était une complainte du genre « c’était mieux avant ». En fait, elle faisait allusion à un avant très récent et très précis. Quand le président des États-Unis change, il vient avec toute son équipe, en remplacement de l’ancienne, et toute cette équipe habite Washington. L’ambiance de Washington a donc clairement changé avec l’arrivée concrète de l’administration Trump. Les magasins à touristes se sont mis à vendre du Trump mais visiblement, Obama se vend toujours bien. Devant la Maison Blanche, un vendeur noir, fait de la pub pour ses Trump hat (des casquettes avec écrit dessus : America first). Devant mon air étonné (et surement un peu dégoutté), il ajoute : « the guy is in the house ! And nobody stops him ! »
Bref, Washington semble assez peu en phase avec la Maison Blanche. Et les gros titres du Washington Post sont sans ambiguïté (apparemment, son récent comportement à l’OTAN n’a pas été apprécié, et la nomination d’un Juge réac et anti avortement fait des vagues).
Le Washington Post a un bien beau bâtiment… mais ça ne veut rien dire. L’hôtel Trump a aussi de la gueule, c’est en fait l’ancienne Tour de la Poste.