Dragons 3 : Le monde caché de Dean De Blois
La Casa del Papel de Álex Pina avec Úrsula Corberó, Álvaro Morte, Pedro Alonso
Dragons 3 : Le monde caché de Dean De Blois
J’avais vraiment beaucoup aimé le 1, je l’avais trouvé drôle, avec une belle 3D, plein d’humour, créatif… Bref, vraiment bien. Le deux n’était pas mauvais, mais franchement pas la hauteur. Et malgré les critiques qui avaient l’air assez positives, le 3 est comme le 2.
On sent bien qu’on est au bout. On découvre encore une nouvelle « feature » de Crocmou pour le rendre encore plus fabuleux. On refait le coup du monde caché, comme dans le 2, mais pas pareil. On réagence les mêmes personnages de la même manière, sans que les relations entre eux ne changent d’un iota (sauf aux dernières minutes du film). Et enfin, on donne un rôle de beau Viking fort à Kit Harrington (John Snow) qui, vraiment ne sert à rien.
Alors ce n’est pas mauvais. Accessoirement, c’est magnifique, avec toujours une 3D impeccable avec une nouveauté : un effet qui donne vraiment l’impression que quelqu’un ou quelque chose passe devant soi. La première fois, j’ai cru qu’un spectateur devant moi s’était levé pour passer.
Mais l’histoire est trop bâclée: on oublie de rendre les Dragons mignons, ou drôles, à part en de rares moments. Et si le premier opus faisait dans l’original avec comme héros un garçon estropié et des filles bagarreuses (voire franchement teigneuses), celui-là nous sort deux – trois poncifs, comme l’épouse en arrière-plan qui réconforte et soutient son mari pour qu’il puisse être un héros. Celui qui m’énerve le plus, et qui est totalement ancré dans un point de vue androcentré, c’est la fille qui intuitivement sait tout de l’amour et de ses jeux, alors que le garçon est maladroit et timide (là, c’est des Dragons, mais ça ne change rien). On reconnait là le point de vue l’adolescent paumé qui ne s’est jamais demandé si la fille n’était pas aussi paumée que lui.
La Casa del Papel de Álex Pina avec Úrsula Corberó, Álvaro Morte, Pedro Alonso Saison 1 & 2
La Casa del Papel, c’est le casse du siècle en Espagne. Un homme d’aspect plutôt timide et secret qui se fait appeler Le Professeur, recrute une bande de braqueurs de différentes spécialités pour s’introduire dans la Fabrique de la monnaie. Il s’en suivra une prise d’otages dans la Fabrique de la Monnaie qui sera l’objet principal de l’histoire. Le Professeur reste à l’extérieur pour piloter l’opération qu’il prépare depuis des années.
Le problème avec Netflix, c’est qu’ils confondent « excellente série à succès » avec « série maison dont on va fabriquer le succès ». C’est le sentiment que m’a donné par exemple « Stranger things »: beau produit marketing, efficace, distrayant mais sans commune mesure avec le battage assorti. Avec la promotion d’une subtilité de panzer autour de la Casa del Papel, j’ai hésité, mais j’ai été tentée parce qu’il s’agissait d’une série espagnole, pour changer.
Finalement, la Casa del Papel n’est pas une grande série, mais c’est une bonne série. Tout d’abord, le principe du casse, le plan, le scénario de son déroulé sont ingénieux et inattendus, ce qui est déjà pas mal. Vers la fin, ça se relâche un peu, côté cohérence, mais au global, ça tient tout de même la route.
Les personnages sont intéressants par leurs imperfections : c’est-à-dire que le Professeur, un nerd du casse, n’a absolument pas pris en compte le côté humain de son équipe… y compris le sien et c’est bien parce que les individus réagissent parfois de manière irrationnelle ou bête (surtout des truands dont la vie a toujours été agitée) qu’il y aura des grains de sable dans la machine.
Enfin, le personnage Raquel Murrilo, Cheffe des opérations de police est vraiment bien : elle est intelligente et compétente et on en vient à être à la fois du côté du Professeur et des braqueurs, à la fois du côté de Raquel Murrilo… ce qui est évidemment incompatible.
L’histoire se boucle en 2 saisons au cours desquelles on ne s’ennuie pas.