Le Valais est un des plus grands cantons suisses. C’est un canton catholique bilingue qui est supposé incarner la Suisse romande profonde, à la fois parce qu’il aime particulièrement ses traditions catholiques (mais on pourrait en dire autant il me semble de Fribourg), mais aussi parce qu’il s’agit d’un canton montagnard avec des vallées encaissées, des zones pleines de neige bloquées l’hiver et un dialecte suisse allemand haut valaisan, pas immédiatement compréhensible pour les autres locuteurs suisses allemands. Si les Romands se moquent des Valaisans en les disant arriérés, les Valaisans aiment revendiquer leur identité spécifique valaisanne… ce qui est de bonne guerre. Le Valais est célèbre pour trois choses au moins, sa gastronomie (à base de cholestérol), ses vins et le mont Cervin (qui est la montagne du Toblerone).
Nous étions ici, sur la Colline de Daval, dans un gite d’agrotourisme, à côté de Sierre, un petit castel de forme typiquement valaisanne.
La chambre était super mignonne et le petit déjeuner exceptionnel, entièrement produit sur le domaine, à l’exception du fromage et de la charcuterie, produits chez la voisine : compote d’abricots ou pommes / poires, confitures et jus de fruits maison, oeufs pondus par des poules attachées à la qualité de leur produit, etc.
La seule chose un peu curieuse était la porte de la salle de bain. Elle est en miroir sans tain. C’est-à-dire que quand la chambre est éclairée et la salle de bain non, la porte est un miroir. Mais quand la salle de bain est éclairée, par exemple parce qu’il y a quelqu’un dedans, la porte est transparente. Ce choix, quoique clairement érotique, est tout de même un peu désarçonnant.
Comme je vous le disais, le Valais est fier de sa gastronomie. Charcuterie valaisanne (viande séchée… pas des Grisons !), fromage (à raclette surtout), asperges, poires, pommes et abricots.
Ici, un pommier auquel on suspend des petits poids en plâtre pour faire ployer les branches et les renforcer. Quand l’arbre est plus grand, il garde la forme et peut ainsi supporter de nombreux fruits.
Et bien sûr, la grande spécialité du Valais, c’est le vin. Même si je ne bois que du blanc, il y a largement de quoi faire. En fait, le moindre morceau de coteaux accessible à dos de chamois est planté de vigne. On se croirait en champagne, sur la côte des blancs.
J’ai gouté de l’humagne blanche (probablement mon préféré), de la Petite Arvine, du Charmant et du Païen (rien à voir avec celui du Jura, c’est le même, mais pas pareil, il est plus bicarbonaté, ou hydrocarbonaté ou je sais plus).
Bref, le langage du vin me laisse toujours pantoise et ne fait pas sens pour moi. Quand on me dit qu’il est minéral, que l’un sent la noix et l’autre, plus subtile, la noisette, qu’il s’y ajoute un gout de mandarine ou qu’il est vivace, je regarde les gens un peu comme s’ils étaient hantés.
En fait, j’ai du mal à savoir si c’est un grand complot où tout le monde raconte n’importe quoi d’un air entendu pour se moquer des néophytes, ou pire, si personne n’y comprend rien, mais comme c’est trop la honte de l’avouer, tout le monde prend un air entendu pour échanger des qualificatifs abscons, sans que personne n’ose s’exclamer que le roi est nu.
(Si je dis que la Petite Arvine est acidulée, je dis une connerie ?) Bref, les Valaisans sont fiers de leur vin et il faut aller les boire dans le Valais parce qu’ils n’exportent pas : il n’y en a pas assez.
A Varen, nous avons pris des photos de vieux chalet d’alpage, certains étant habités, voire, loués comme gite. Ils sont surélevés du sol ou d’un socle de pierre. En dessous, on range le bois. Je n’ai pas réussi à déterminer si le fait de surélever permettait au chalet d’être plan (puisque le socle en pierre avait l’air plan), mais ça semble plus évident quand ils sont posés sur le sol qui est rarement plat.
Nous avons aussi courageusement franchi le Röstigraben (le fossé du rösti) pour passer dans le Valais alémanique.
Voici un rösti. C’est une galette de pommes de terre râpée en morceaux épais cuite à la poêle. C’est une spécialité de Suisse alémanique consommée partout en Suisse (ceux de la Migros, sous vide, sont très corrects). Le plat est tellement célèbre qu’il donne son nom à la frontière linguistique franco-allemande de la Suisse.
Dans le Valais, il y a de vraies montagnes. Ici le Daubenhorn (2 942m) à Leukerbad (Loèche les bains). Comme vous pouvez le voir, à cette hauteur, il y a de la neige. Leurkerbad était à 1400 m et c’était la limite de la neige.
En redescendant dans la vallée du Rhône, nous avons fait une halte à Leuk (Loèche la ville). C’est là qu’en poussant la porte de côté de l’église, on tombe sans crier gare là-dessus.
Incontestablement, les ossuaires servent à édifier les fidèles. 24 000 crânes, joliment calés avec des tibias, 20 m de long, 2,40 de haut, sur une profondeur de 3m.
En 1505, cet ossuaire a été constitué avec des os qu’on ne savait pas où mettre ailleurs. Le cimetière étant minuscule, la rotation était de 25 ans. Par ailleurs, il y avait eu une mise de base avec les paysans soldats morts dans la guerre franco-valaisanne.
Nous voici à Sion, Capitale du Valais, avec vue sur le Wildhorn ou sur le massif des Diablerets (ou les deux, je ne suis pas sûre), en tout cas, c’est du sommet à 3000 m.
Sion est une très jolie ville, avec plusieurs choses en double, comme deux églises se partageant le même parvis et deux châteaux, Valère et Tourbillon se faisaient face (voir les panneaux sur la photo ci-dessus).
Voici Tourbillon, qui est en ruine.
Nous avons beaucoup apprécié cette promenade dans le Valais, avec une météo exceptionnelle, il faut le dire. La seule chose qui n’en vaut pas vraiment la peine est la vallée du Rhône, plutôt défigurée par des sites industriels.
En cas de météo plus difficile, il reste la possibilité d’aller voir le lac de Saint-Léonard, plus grand lac souterrain d’Europe, dans lequel on donne même des concerts.