Comme je le disais sur la Kro précédente, j’étais à Montréal parce que j’allais à l’ACFAS, le congrès de l’Association francophone des savoirs. Aller à l’ACFAS permet de visiter le Québec, y compris des villes improbables, comme Chicoutimi l’an dernier.
Cette année, l’ACFAS se tenait à Gatineau, qui est à la frontière avec le Canada et l’an prochain ce sera Sherbrooke. J’ai donc pris 2 jours pour visiter Ottawa.
Tout d’abord, j’ai réalisé un rêve nord-américain personnel : prendre le train.
Tout d’abord, je rappelle que j’adore prendre le train. Je le prends souvent et je pourrais le prendre pour le plaisir. Comme a dit un humoriste suisse dont je ne retrouve plus le nom, le train, c’est mon bureau paysagé, mais avec le paysage qui change. Avec le Wifi dans les TGV (bon, sauf sur la plupart des Paris – Genève), ça devient mon bureau mobile.
On m’avait vanté des merveilles des trains nord-américains, en particulier : « ya de plaaaaace, même en seconde, c’est autre chose qu’en France ». Bon, ok, ya de la place. Je mesure moins d’1,60, ce n’est pas un critère déterminant. Le train que j’ai pris entre Montréal et Ottawa était vétuste, moyennement confortable avec une contrôleuse qui surveillait mes déplacements et l’endroit où je posais mes bagages. En gros, c’était à peine aussi confortable d’un TER en seconde et on se sent presque aussi contrainte que dans un avion (ceinture en moins). Pour l’instant, les trains les plus confortables que je connaisse sont les TGV, bien meilleurs que les trains suisses, y compris en 1re. Un mythe s’effondre.
Ma photo qui résume le mieux Ottawa, c’est celle-là. Des vieilles pierres et des bâtiments modernes. Ottawa m’a beaucoup fait penser à Washington, en plus modeste, bien sûr. Une ville qui s’est destinée à être une capitale et qui s’est développée autour de ce statut administratif. L’essentiel des bâtiments remarquables sont les bâtiments de l’état fédéral ou de la province de l’Ontario. Plus de la moitié des gens travaillent pour l’État.
L’influence architecturale de la ville se partage entre l’Angleterre et la France. En ce qui concerne les bâtiments de l’état, vous devinez qui a gagné ! La tour est même surnommée Big Ben.
Cette partie en revanche, fait davantage penser à des villages du nord de la France, réinterprétés comme à Montréal ou à Québec.
Le jeune guide touristique qui m’a fait la visite d’Ottawa était sympa, plein de dynamisme, mais culturellement assez nul (et les gens qui lui ont écrit son texte encore plus)… Il nous a annoncé que Trudeau était le plus jeune dirigeant d’un pays (Macron est bien plus jeune), que le quartier de Byward Market ressemble trait pour trait au vieux Lyon (pas du tout, c’est juste qu’il y a des cours fermés entre les bâtiments où des terrasses sont installées. Ça ressemble effectivement à l’Europe, mais certainement pas à des traboules, puisque les cours sont fermées).
Ceci n’est pas une traboule.
Et enfin, il nous a demandé pourquoi le Haut Saint-Laurent était plus bas sur la carte que le bas Saint-Laurent qui était en haut de la carte. Quand j’ai répondu que c’était pour une question d’altitude (le fleuve coule d’amont en aval, hein), il m’a dit que peut être, mais que c’était tout de même bizarre que le Haut soit en bas (rha, les concepts compliqués et variables de Nord et Sud !) et que c’était pour une question de snobisme des gens d’Ottawa (en « haut » par rapport aux gens de « Québec » « en bas »).
Et nous voici donc à Byward Market, du nom du fondateur de la ville, le Lieutenant Colonel By, qui fit creuser le canal Rideau et permit à Ottawa d’être Ottawa. Très moyennement apprécié de son vivant, il eut une statue en ville assez tardivement de peur qu’elle soit vandalisée.
Le Marché By est en tout cas un endroit très sympa où trainer.
On y trouve des stands de primeurs, des stands de trucs à grignoter, des terrasses, des magasins de jolies choses. C’est un endroit à ne pas manquer.
Comme Ottawa est une capital, on y trouve quantité de bâtiments commémoratifs (enfin, à côté de Washington, c’est rien !)
Celui-ci est en hommage à la marine canadienne, avec inscrit les différentes batailles auxquelles elle a participé.
Le bâtiment pointu au fond est, si je me souviens bien, la bibliothèque du congrès. Je ne pouvais pas accéder à l’esplanade pour cause de visite officielle.