Hell of NY

Nous logeons dans Hell’s Kitchen, quartier bien connu des amateurs de Comics. Nommé ainsi parce que particulièrement mal famé et dangereux à la fin du XIXe, il a bien changé depuis : à 2 pas de Times square, bordé par Broadway à l’Est et par l’Hudson à Ouest, c’est un lieu de théâtres, de pubs et de restaurants. Nous sommes sur la 42e W, qui part de la bibliothèque de NY, traverse Time square et finit à l’Hudson. Le niveau social des habitations du quartier est identifiable tout du long de la rue.

La 42e W coupe donc Time square : le coeur de NY, magasins, restaurants, néons qui éclairent la nuit comme en plein jour, puis Broadway et les théâtres, puis, on arrive dans une zone résidentielle de classe moyenne, avec un endroit plus pauvre où stationnent des sans-abris et des infirmes regroupés entre la gare routière autour desquelles on trouve toujours des Travellers en errance et le centre Medi-care. Soudain, un angle de rues plus loin, les trottoirs sont débarrassés des poubelles qui stagnent en général à partir du milieu de l’après-midi, avant d’être ramassées au matin. Il y a des concierges au pied des gratte-ciels aux entrées luxueuses, avec verdure, et quelques immeubles d’entreprises (qui n’hésitent pas à mettre des statues de courges devant leur entrée). On arrive sur les berges luxueuses de l’Hudson.

Aujourd’hui, un jour chaud et humide, avec de temps en temps une pluie fine. Nous voulions voir le MoMa, mais il est en rénovation. Nous avons loué des vélos pour traverser Central Park.

Central Park, c’est un peu comme un magasin Ikea. Les chemins tournent en rond pour donner le sentiment que le park est plus grand qu’il ne l’est. Il a en outre été vallonné de manière artificielle, toujours pour donner l’impression qu’il est encore plus grand.

La photo, ci-dessus, c’est le Réservoir, un lac artificiel immense qui fait presque toute la largeur. Il est légèrement en contre bas de la piste cyclable et bordé d’arbres. Ce qui fait qu’on peut le tour du parc jusqu’à Harlem, au nord et redescendre sans le voir du tout.

De même qu’on a parcouru le parc deux fois, à vélo et à pied et on n’a jamais revu le zoo… il y a quelque chose de non euclidien dans ce parc… Il vaut mieux le parcourir le nez collé au GPS si on veut être sûre de la où on va.

Pour revenir au Réservoir, le soir, c’est l’endroit de prédilection pour venir courir après le boulot. Les seuls qui ne courent pas, sont les touristes.

L’avantage du vélo, c’est que c’est la solution pour voir enfin tout le parc en une fois. En revanche, à part quelques traversantes, toutes les allées sont piétonnes. Il faut attacher les vélos ou les pousser.

Au centre du parc, il y a un jardin encore en fleurs en cette saison, alors que le parc vire à l’automne, rempli de fleurs, d’insectes et de moustiques qui ont apprécié le passage de Leirnette parmi eux.

Puis on arrive à un belvédère qui offre une vue sur une bonne partie du parc, dont la Grande pelouse, qui est … grande.

Ce qui reste impressionnant, ce sont les immeubles qui entourent le parc alors que le bruit de la ville (qu’on entend très bien depuis l’Empire State Building, par exemple) est étouffé par les arbres.

Chasser par la pluie, nous sommes allées rejouer « Une nuit au musée » (ou encore le Museum dans lequel Ross de Friends travaille) au Muséum d’histoire naturelle.

Devant le Museum, une statue embarrassante : Theodore Roosevelt, musclé, virile et athlétique, à cheval surplombant un noir et un « Indien ».

Que faire de toutes ces statues qui représentent des réalités historiques devenues gênantes. Curieusement, alors que le racisme sous-jacent à cette statue de 1940 semble sauter aux yeux, elle n’a soulevé aucune polémique jusqu’en 2017, où elle a été aspergée de peinture rouge.

Fallait-il la retirer ? ou en faire un souvenir critique du passé colonial ? C’est le point de vue qui a été employé, même si on peut juger que la critique est un peu discrète, dans l’ajout d’un panneau au pied de la statue et d’une salle critique à l’intérieur du musée.

A l’intérieur du musée, d’autres dioramas sont soumis à la critique, comme celui qui est supposé représenter l’arrivée les colons hollandais à New York et leur rencontre avec les autochtones, représentés à moitié nus (donc sauvage) y compris les femmes (donc érotisées) qui sont en plus en arrière-plans avec les yeux baissés.

Dernière aventure de la journée : une comédie musicale à Broadway.

Comment choisir une comédie à Broadway ?  Plutôt à la dernière minute si on veut des remises fracassantes sur celles qui n’ont pas fait le plein. Sinon, somme tout, ça reste moins cher qu’une comédie musicale à Genève ou à Lausanne et franchement, ya du spectacle, parce que les théâtres sont vraiment adaptés à jouer des comédies musicales: une fosse d’orchestre avec un chef, un spectacle lumineux partout, un son impeccable et un décor qui se transforme sans cesse.

Nous sommes allées voir Beetlejuice.

C’était drôle, enlevé, dynamique avec une manière inventive de recréer les effets spéciaux du film, en particulier le serpent géant. Très très cool La bande-annonce.

 

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