Ok, je reconnais que j’ai des visites de vacances peut-être un peu spéciales. Mais puisque j’habite en rase campagne, l’été, je vais voir des bunkers en béton.
La base de sous-marine de Keroman est un complexe de 3 bunkers construits par les Allemands pendant la IIe guerre mondiale. Après la guerre, ils ont été réutilisés par la marine nationale jusqu’à ce que les sous-marins nucléaires s’y trouvent trop à l’étroit. Alors la Marine a donné ces 3 énormes bunkers à la ville de Lorient. Trop sympa hein ? Autant de béton armé d’un coup, c’est difficile à gérer. Lorient a réussi à en faire un pôle nautique. On entrepose des monocoques en construction dans le K1. Une grosse entreprise d’accastillage est installée dans le K2.
Devant le K2, on peut visiter un sous-marin français, le Flore :
Le K3 est le plus gros des bunkers, le seul qui se visite, et aussi le seul à être construit en eau. Les autres, qui devaient être bâtis en un temps record, étaient à sec.
Voici une cale à sous-marin. Environ 100 m de long. Il y en a 7, elle peut accueillir 13 U-bootes. Les sous-marins sont vulnérables pendant qu’ils sont dans la base, un bombardement alliés pourrait faire un strike… alors, les Allemands ont mis un toit de 9 m de béton.
Évidemment, ce n’est pas du béton plein. Il comporte des chambres d’éclatement de type « Fangrost » : les bombes éclatent et leurs souffles se dissipent avant d’attendre le corps du bâtiment.
On a aussi prévu de grosses portes, côté ville, et coulé des épaves côté mer pour éviter qu’une torpille s’engouffre dans la base.
Les tentatives de bombardement ayant fait des dégâts mineurs, Churchill a alors ordonné de raser la ville de Lorient pour empêcher l’approvisionnement des bases (et gêné la construction de Keroman IV qui ne sera jamais construit).
On peut montrer sur ce fameux toit pour voir la citadelle de Port-Louis.
Tant qu’on y était à faire la tournée des Bunkers… Allons à Saint-Nazaire, puisqu’il ne fait pas beau. La Marine a fait à peu près le même coup à Saint-Nazaire qu’à Lorient : on vous donne nos vieux bunkers. Non, c’est gratuit, allez.
Que faire d’une énorme barre de béton en travers du port ? Des salles d’exposition, des lieux improbables pour mettre l’office du tourisme ou un restau :
Des salles de danses et musiques contemporaines :
Et puis, comme toujours, on peut montrer dessus, pour voir le Pont qui enjambe la Loire.
Mais côté friche industrielle, il faut reconnaître qu’il y a plus simple à réutiliser.