Kro de films pas récents


Comme j’ai rendu ma carte cinéma, je ne suis pas du tout à jour en films récents. Et ça risque de durer un peu. En revanche, j’ai regardé des films pas récents. Voici un petit bilan de quelques films.

1991 : Le mystère Von Büllow de Barbet Schroeder avec Glenn Close, Jeremy Irons et Ron Silver

2001 : Presque célèbre de Cameron Crowe avec Patrick Fugit, Billy Crudup, Kate Hudson

2005 : The Constant Gardener de Fernando Meirelles avec Ralph Fiennes, Rachel Weisz, Danny Huston

2019 : Ad Astra de James Gray avec Brad Pitt, Tommy Lee Jones, Ruth Negga

1991 : Le mystère Von Büllow de Barbet Schroeder avec Glenn Close, Jeremy Irons et Ron Silver

Le mystère von Büllow est l’adaptation du livre « Reversal of Fortune: Inside the von Bülow Case » du professeur Alan M. Dershowitz sur l’histoire vraie de Sunny von Bülow, riche héritière américaine, plongée dans le coma à la suite d’une surdose d’insuline. Elle en mourra, sans en être sortie, vingt-huit ans plus tard. Le film revient sur le procès de son époux Claus von Bülow dans les années 1980.

C’est un film assez frustrant car in fine, on ne saura pas si le mari, Claus, a ou non empoisonné sa femme pour toucher l’héritage. Sunny était malheureuse, alcoolique et faisait une consommation excessive de médicaments. Extrêmement riche, elle avait accepté qu’il ait des maîtresses à condition qu’il cesse de travailler et se consacre exclusivement à elle. En échange de la promesse de ne pas divorcer, il était sur son testament. Une des maîtresses devient une compagne plus sérieuse et demande à Claus de divorcer. On comprend alors qu’il ait intérêt à tuer sa femme. Mais l’a-t-il vraiment fait ?

C’est un film d’avocat comme les Américains les aiment : comment un avocat juif, discret et universitaire va réussir avec une équipe d’étudiants en droit à faire acquitter celui que l’Amérique condamne. Le film a un peu vieilli (les différentes postures des étudiants sont caricaturales). Mais il reste intéressant par le mystère lui-même et par l’interprétation brillante de Glenn Close et Jeremy Iron.

2001 : Presque célèbre de Cameron Crowe avec Patrick Fugit, Billy Crudup, Kate Hudson

Dans les années 70, William Miller est un adolescent de quinze ans élevé par une mère dévouée mais convaincu que le rock est une émanation de satan. Heureusement, pour William, sa soeur lui donne un disque de rock avant de s’engueuler avec la mère et claquer la porte pour vivre sa vie. A partir de là, William rêve de devenir chroniqueur de rock. Il rencontre un journaliste d’un célèbre magazine de rock qui le prend en amitié et lui donne des conseils pour se lancer dans le métier.
William est finalement remarqué par Rolling Stone qui l’envoie suivre  Stillwater : un groupe prometteur qui risque bien de percer prochainement. Il arrache le consentement à sa mère, promet de ne pas se droguer et découvre ce que c’est que la vie en tournée.

C’est un film très sympa, drôle mais aussi sérieux sur cette vie bizarre qu’on mène en tournée (« I need my girl » de The National aborde cette question). Le groupe, ce sont des vrais amoureux de la musique, mais aussi des apprentis stars qui jouent aux enfants gâtés en se permettant des trucs dingues. C’est aussi les groupies qui suivent le groupe, en couchant les musiciens. Ce film montre comment la vie en tournée est hors du temps : hors de la tournée, on a peut être une vie, des études, un métier, une copine… mais ça devient accessoire. En tournée, tout est géré par la production, on va de ville en ville et on oublie tout le reste et surtout, surtout, on fait en sorte que cette vie ne s’arrête jamais. Sauf que ce n’est pas possible. Almost famous est une vraie découverte de film rock à voir. Kate Hudson en groupie stylée est formidable.

2005 : The Constant Gardener de Fernando Meirelles avec Ralph Fiennes, Rachel Weisz, Danny Huston

Justin Quayle est membre du Haut Commissariat britannique au Kenya. C’est un homme calme, modeste et discret. Dans ses loisirs, il jardine paisiblement. Contre toute attente, il est tombé terriblement amoureux de Tessa, une brillante avocate, militante infatigable des droits humains. Et Tessa semble apprécier le calme et la stabilité qu’il lui procure. Mais elle est retrouvée sauvagement assassinée alors qu’elle enquêtait sur un scandale sanitaire touchant les populations pauvres du Kenya. Le médecin africain qui l’accompagnait est porté disparu, et tout porte à croire qu’il était son amant.
Justin Quayle décide alors de poursuivre l’enquête de sa femme, avec détermination. Il s’en veut de ne pas l’avoir soutenu d’une part, et veut savoir si elle s’est servie de lui.

The constant gardener est un beau film, fort bien joué qui montre de belles images du Kenya. C’est aussi une histoire d’amour tragique (puisque le début commence par le décès de Tessa) et aussi une histoire de fidélité, à l’autre, à des idéaux… C’est aussi un vrai film politique d’ingérence et de corruption : le scénario est de John le Carré qu’on reconnait bien là.

2019 : Ad Astra de James Gray avec Brad Pitt et Tommy Lee Jones

Voilà un film qui a fait polémique autour de moi. D’une part, on a de la SF et 2 bons acteurs. D’autre part, on a un metteur en scène qui n’a jamais réalisé de SF (il faut bien commencer un jour) et je me méfie des films de SF prétextes. C’est à dire des films réalisés par des metteurs en scène qui n’ont pas vraiment de culture SF (parce que c’est un genre mineur probablement) mais veulent tout de même mettre un film de SF  à leur palmarès. Ça ne fait pas forcément des mauvais films… en particulier quand on sait s’entourer, comme par exemple Kubrick qui va chercher Arthur C. Clarke pour le scénario de 2001. Ça peut donner aussi Solaris, dans sa version Tarkovski, la riposte soviétique à Kubrick, d’après un roman (très réussi) de Stanislas Lem. Plutôt expérimental et snob (mes excuses aux cinéphiles fans de Tarkovski… on va dire que ce n’est pas un film très accessible. En particulier les 10 minutes de conduite dans Moscou, d’autoroutes en tunnel, métaphore d’un truc, genre cheminement personnel, je vous jure, ça dure 10 minutes avec que de la route, bref). La version de Soderbergh avec Clooney, en 2002 est plus littérale, plutôt joli, mais pas totalement réussi. Et sur ce, on en arrive à Ad Astra, de James Gray. Si je parle de ces deux autres films (Kubrick et Tarkovski, c’est parce qu’ils sont cités en référence par James Gray, d’une part, et parce que La méthode scientifique leur a consacré un épisode à tous les trois. Nicolas Martin, animateur de l’émission, a beaucoup aimé Ad Astra. Ses invités : pas du tout. Ma fille aussi a détesté Ad Astra. Mon compagnon a beaucoup aimé. Et moi ?

Ad Astra est l’histoire d’Apocalypse Now dans l’espace (autre référence majeure de James Gray). Roy Mc Bride, astronaute remarqué, est contacté par l’armée car il s’avère que son père, astronaute héroïque, est apparemment encore en vie. Il était porté disparu avec son équipe alors qu’ils étaient partis aux confins du système solaire à la recherche d’une vie extra-terrestre. Voilà qu’un curieux phénomène physique, mettant en danger le système solaire, émane de la base qu’il a montée autour de Saturne. Le film va tourner autour de cette recherche du père.

La première partie du film, je l’ai trouvé plutôt réussi. Des paysages très beaux, une situation géopolitique sur la lune intéressante. En revanche, la science, c’est franchement n’importe quoi… c’est pour ça que c’est un peu de la SF prétexte. La deuxième partie devient plus lourde, avec des sentiments et des ficelles franchement pas subtiles. Brad Pitt n’est pas très convaincant, Tommy Lee Jones bien plus (mais il arrive dans la partie du film qui est moins bonne).

Alors je comprends qu’on puisse s’attacher à ce film, il est beau et il raconte une histoire à laquelle on peut être sensible. Côté histoire, je n’ai été très sensible.

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