Kro : les films de l’avion

Je suis en train de vous préparer une Kro de Chicago, mais ça demande un peu de travail. En attendant, je vous envoie une Kro sur les films que j’ai vus dans l’avion.
Depuis la dernière fois que j’ai pris l’avion, les choses se sont perfectionnées. Ce n’est plus une petite télé suspendue au-dessus des allées, tous les 10 sièges, avec tout le monde qui regarde le même film aux mêmes heures. Maintenant, il y a des petites télés couleur dans chaque dossier de siège avec 5 films en parallèle. Cela rend les voyages longs (9 heures) plus supportables.
Néanmoins, le choix de film est plus ou moins adapté ou réussi. Par exemple, James Bond : Quantum of Solace sur écran minuscule, c’est un peu inutile, surtout si on en coupe 1/4 d’heure parce que le film est trop long.
Voici donc les films que j’ai vu : on va commencer par les 2 navets.

Sept vies
Le jour où la terre s’arrêtera
Valkyrie
Frost / Nixon

Seven pounds (Sept vies) de Gabriele Muccino avec Will Smith

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Je vous préviens : je vais spoiler. Si un jour vous avez l’intention de voir ce film, ne lisez pas ma Kro. D’une part, parce que je vais vous raconter le mystère sur lequel ce film est construit, et d’autre part, parce que après ce que je vais vous en dire, il y a peu de chance que cela vous tente encore.

Will Smith est un agent du fisc. Il a visiblement quelque chose à se pardonner qui lui ronge sa vie, une histoire en lien avec son épouse qui ne vit plus avec lui.

Il a une liste de 7 personnes, qu’il contacte les unes après les autres pour des histoires de redressement d’impôts. Apparemment, il veut savoir si ce sont des gens bien, pour leur permettre un remboursement aménagé ou pas. Curieusement, tous ces gens ont un problème de santé grave : l’un est aveugle, l’autre a un cancer de la moelle osseuse. Et il y a la jolie Emily qui a une cardiopathie. En la fréquentant, Will Smith le dépressif semble reprendre goût à la vie… au point qu’il en tombe amoureux. Mais voilà, Emy a un groupe sanguin tellement rare que ses chances d’avoir une greffe de coeur sont minuscules…

Et c’est là qu’on découvre les différents éléments du plan de Will Smith :
Il a volé à son frère sa carte du fisc et a fait des recherches sur les gens qui ont un groupe sanguin rare… le même que lui, et qui ont besoin d’une greffe.
Il y a quelques années de cela, alors qu’il étaient un brillant PDG avec tout pour être heureux (belle maison, belle voiture, belle situation, belle femme, oui je sais, ça fait collection d’objets), il rentrait chez lui avec son épouse, il a joué une fois de plus avec son pager en conduisant. Il a quitté la route, provoqué un accident avec un minibus, causant de nombreux morts… dont son épouse.
Depuis, il envisage le suicide, mais pas pour rien. Il compte donner des éléments de son corps à des personnes “méritantes” qu’il va identifier, sélectionner et “tester“, son avocat se chargeant de faire respecter ses volontés.
Or, maintenant il a repris le goût de vivre, puisqu’il aime Emy, mais Emy va mourir s’il ne lui donne pas son coeur…
Il appelle le SAMU et se suicide.

La façon dont les buts de Will Smith nous sont peu à peu révélé est bien menée, mais quand on comprend où on va, une sorte de dégoût nous saisie. La morale est franchement douteuse : les méritants seront sauvés et le pêcheur obtient la rédemption en donnant sa vie. En passant, il joue à Dieu en donnant des morceaux de son corps.

La fin est d’un ridicule fini… Emy, qui a subi avec succès une greffe une coeur va rendre visite à celui a a retrouvé la vue suite à une greffe de cornées. La greffe du coeur est d’une telle qualité que la cicatrice sur sa poitrine est totalement invisible, malgré un décolleté plongeant. Idem pour la greffe de cornées : totalement invisible. Les 2 gagnants de la loterie Smith tombent dans les bras l’un de l’autre avec émotion.

Je me demande qui a eu l’idée première d’un sénario pareil. Et comment 2 acteurs plutôt pas mauvais, tels que Will Smith et Rosario Dawson ont pu être convaincus pour y jouer.

Le jour où la terre s’arrêta avec Keanu Reeves

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Ce film est le remake d’un film culte de SF de 1952. A cette époque, il représentait bien un aspect de SF qui se développe à l’”âge d’or“, post bombe nucléaire : les scientifiques sont des personnes éclairées et ce sont les politiciens va-t-en guerre qui détournent la science pour répandre la destruction autour d’eux. Ils sont parano, ivres de pouvoir et rigides, alors que les scientifiques, pétris d’humanisme, ne veulent que le bien de l’humanité.
Un extra-terrestre vient alors mettre la terre en garde : il détruira l’humanité si elle n’arrête pas ses méfaits contre la planète. En 1952, le danger était la bombe A. Aujourd’hui, c’est la pollution. Un robot géant indestructible est l’arme de destruction massive de l’extra-terrestre. Dans le film d’origine, l’extra-terrestre prononce la phrase culte ”Klaatu barada nikto” pour l’arrêter et finalement sauver la terre… si les terriens acceptent de s’unir et de renoncer à la guerre (dans le film : d’arrêter de polluer).

Ce que ce film pouvait avoir de novateur, voir de subversif en pleine guerre froide au plus fort du Maccarthysme… est devenu un flyer éco-citoyen qui protège la couche d’ozone et trie ses déchets. Il a la profondeur politique d’un album illustré.
Keanu Reeves a sa gueule de paralysé facial qui lui a toujours réussi dans les rôles d’extra-terrestes, de hacker à la masse, voire, de junky asocial.

Aucun intérêt.

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