Tous à Zanzibar
L’invention du naturel (Collectif)
Le cyptonomicon II
Impitoyable
Le fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jeunet
Fight Club de David Fincher avec Brad Pitt
Tous à Zanzibar
Et un prix Hugo, un.
Et bien mérité, celui là.
Dans « Sur l’onde de Choc », Brunner se préoccupait des informations qui circulent sur la planète entière. Il développe un concept d’Internet tout a fait crédible.
Dans celui-là, c’est la surpopulation qui est le thème.
La terre est bien trop peuplée. A Manhattan, par exemple, même quand on est très riche, on a forcément un collocataire. Il est fortement déconseillé de faire plus de 2 enfants. Les législations eugéniques interdisent à un grand nombre de gens d’en avoir (Daltonisme, risque de d’hémophilie à la trente douzième génération…)
De plus en plus, on rencontre des « amocheurs », des gens qui pètent les plombs, ne supportent plus la société et massacrent tout autour d’eux. On ne comprend pas ce phénomène. Paradoxalement, au Béninia, un état africain qui risque à chaque instant la famine généralisée ou se faire bouffer par les voisins, tout le monde vie en paix et harmonie.
Et au milieu de tout ça, un sociologue visionnaire a analysé la société avant de disparaître de la circulation.
C’est un bouquin compliqué et avec tellement de personnages qu’on a du mal à suivre. Pourtant, Brunner donne le mode d’emploi au début du livre, mais on savait pas.
Moi, je le trouve génial. Un peu moins que Sur l’onde de choc, mais quand meme.
Je suis toujours aussi impressionnée par cet auteur.
L’invention du naturel (Collectif)
Alors dans la famille science et genre (ou y a-t-il un lien entre science et masculin/féminin), ce livre récent a l’intéret d’importer des USA des textes qu’on n’a jamais vu traduit en France.
Il explique que les femmes se retrouvent affublées d’une forme spécifique d’intelligence, une intelligence pratique, orientée vers le concret.
A partir de là, toute une théorisation sophistiquée va expliquer comment les femmes n’ont rien à voir avec la théorie.
Ensuite, par le biais des Cultural Studies, ce livre explique aussi comme le sexe biologique a été vu et penser avec des filtres sociétaux terribles : imposant par exemple un spermatozoïde actif et un ovule passif (pas en terme de mouvement, en terme de rôle dans la constitution de l’enfant). Je ne suis pas d’accord avec tout ce qui se dit dans ce bouquin parfois trop essentialiste (la nature de la femme l’a fait différente de l’homme) ou trop post-moderne (le réel est inaccessible à l’être humain). Mais l’ensemble est intéressant pour faire un point sur la question.
Bref, comme c’est pas de la lecture de tout repos, c’est pas si facile à résumer. Vous avez compris l’idée, alors, si ca vous tente…
Le cyptonomicon II
Ouiiiin.
Il y aura un tome 3.
C’est aussi génial que le précédent. Donc, je rappelle pour ceux qui ne suivaient pas : un vrai bouquin de geek, avec Alan Turing en belligerant, plein de cryptographie, des aventures pendant la 2e guerre, avec les allemands, les anglais, les japonais, les philippins et des aventures au présent avec une brillante start-up qui se monte à Manille avec une magnifique collection de geek pour aider.
A quoi va vraiment servir la Start-up ? On sait pas bien encore. Comment le présent est lié au passé ? On le devine.
Deux trucs bizarres, tout de même.
Un début de sociolobiologie. Je ne sais pas bien ce qu’il veut en faire, mais ca me rend méfiante.
La religion catho montrée comme l’alternative au post-modernisme frénétique californien ainsi qu’au fanatisme japonais.
Un peu bizarre.
Néanmoins, j’attends le tome 3 impatiement… genre l’an prochain.
Impitoyable
Un western avec et de Clint Eastwood
Deux cow-boys lacèrent une prostituée dans un bordel. Le sherif leur donne une amende à verser au macro et les laisse partir.
Alors, les filles pour venger leur copine, réunissent leur économie pour mettre la tête des cow-boys à prix.
Eastwood est un ancien tueur qui s’est rangé. Pourtant, il reprend le boulot pour la prime.
Dans ce film, pas de gentils.
Le Sherif est sadique, les cow-boy pourraient passer pour de braves gars, sauf si on n’avait pas vu le début dans le bordel. Les filles ont aggravé l’histoire pour attirer plus de « vengeurs ». Eastwood a l’air sympa, mais c’était un vrai fumier dans sa jeunesse.
Tout le monde est volontiers minable, dans ce film.
C’est pas mal, et probablement plus réaliste que la plupart des western.
Le fabuleux destin d’Amélie Poulain de Jeunet
C’est un film qui rend gentil, une petite merveille.
Alors Amélie Poulain a eu une enfance solitaire… encore plus le jour où une touriste québécoise, en se suicidant du haut de la cathédrale, a écrasé sa mère.
Amélie Poulain pensait que les disques microsillons se faisaient comme des crèpes. Amélie Poulain aime briser la croute de caramel sur les crèmes brûlées. Amélie Poulain est une rêveuse qui vit loin des gens. Or, un jour, elle décide de se mêler de la vie des autres pour arranger leurs problèmes. Seulement, voilà, il faudrait aussi qu’elle s’occupe de la sienne…
Ce film est gentil, onirique, loufoque, plein d’idées dingues et rigolotte. Rien de très triste… Rien à hurler de rire, tout dans la douceur et la fantaisie.
Jeunet filme Paris d’une manière qui ferait rêver les américians… une lumière pas possible, une façon de voir la butte Monmartre comme on ne l’a jamais vu, un merveilleux canal St Martin…
Un film à voir plusieurs fois pour capter toutes les loufoqueries qui ont échapé au premier tour.
Bref, Amélie Poulain est un petit bijou gentil, ingénieux et à voir absolument.
Fight Club de David Fincher avec Brad Pitt
Bien, quand ce film est sorti, j’ai eu l’impression que c’était un film pour ceux qui aimait voir des mecs tose-nus se battrent en sueur dans des gymnases.
Bon, y’a de ça, mais pour disons… 5% du film.
Le narrateur est un jeune cadre dans une compagnie d’assurance. Il a des sous, un bel appart, mais il souffre d’insomnie… Il trouve que sa vie est nulle, que la vie en général est nulle, consommer des produits, faire vivre des multinationales… et à quoi bon.
Un beau jour, il rencontre Tyler dans un avion, un peu punk, pas mal nihiliste, aussi désabusé de la vie que lui.
Ce jour là, son appart explose et il va habiter chez Tyler.
Tyler et lui montent le Fight Club, un club privé dans lequel on se bat 2 par 2 jusqu’à ce que l’un crie grace.
Viennent au Fight Club des mecs comme eux, qui se sentent des vrais hommes en se battant, à côté de leur vie merdique, qui aiment la fraternité masculine du club.
Tout le monde s’embarque dans un espèce de déni de réalité, d’illusion d’invulnérabilité, de puissance… Construit sur une philosophie à 2F délivrée par Tyler tel un gourou, une vraie armée tenant de la secte fanatique commence à se constituer.
Et ça continue de pire en pire. La fin est encore plus surprenante que le reste et l’ensemble est fortement cohérent, y compris dans les « bizarreries » du début. Je ne suis pas sûre que tout le monde aime (et loin de là !). Mais ce film est beaucoup plus compliqué que l’accusation de fascisme qui a pesé sur lui. Ce n’est pas parce qu’on décrit le fonctionnement d’une secte facho qu’on en fait la promo, surtout que la fin le dément nettement.
Bref, j’ai bien aimé, malgré mes lourdes préventions.
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Il ne faut pas juger un homme d’après ses fréquentations. Ne perdons pas de vue que Judas avait des amis irréprochables. — Ernest Hemingway