Chroniques avec supplément détachable

ATTENTION, pour la première fois, vous trouverez à la fin de ces chroniques un supplément détachable spécial enfant.

American Psycho

Anna et le roi

L’échiquier du Mal de Dan Simmons

ENFANTS : SUPPLEMENT DETACHABLE

Capellito sur la 5ème

Le Canard (Ed. Syros)

American Psycho
Le héros est un fils à papa qui passe son temps à ne rien faire dans la société boursière de papa. Ca ne l’empèche pas d’être pété de fric. Certes en terme de prestige, c’est parfois un peu dur, des collègues qui travaillent vraiment ont un meilleur chiffre que lui et donc, un meilleur appart.
Néanmoins, ce n’est pas le plus important, ce qui compte, c’est savoir s’habiller, avoir une magnifique carte de visite et surtout SURTOUT, de pouvoir obtenir une réservation le jour même dans les plus grands restaurants de Manhatan. En fait, hein, peu importe ce qu’on y mange, l’important, c’est de réussir à réserver.
Le héros a une copine, mignonne, certes, mais alors ils ne font rien ensemble, à part baiser, et encore. Elle est très occupée à diner avec ses amies qui sont les petites amies de ses amis à lui et qui également fréquentent les meilleurs restau. Heureusement, il couche avec la copine d’un ami. Une autre jolie blonde, encore que en permanence sous l’effet d’une drogue quelconque. De toute façon, toutes les femmes se ressemblent dans ce film, et tous les hommes aussi, puisqu’il vont chez le meme tailleur chic et le même coiffeur hype. D’ailleurs ses « amis » le prennent souvent pour un de ses amis qui lui ressemble.
De quoi devenir dingue… Et c’est le cas.
Surtout quand un de ses collègues non seulement est capable de réserver une table au Dorcia le soir même mais en plus, a une plus belle carte de visite que lui.
C’est trop.
La nuit, le héros se transforme en tueur, genre à la hache ou à la tronçonneuse.
Ce film est assez sympa, mais trop long et manquant de rythme. La carte de l’humour noir aurait du être mener bien plus loin ou alors la carte de l’absurde.
La scène où tous les collègues se montrent leur carte de visite (qui sont bien sur toute similaire à la police de caratère près et à la nuance d’écru qui sert de papier) est excellente. Le héros en a des sueurs froides.
Ca mérite d’être vu, même si parfois on s’ennuie. Et la fin est assez réussie.

Anna et le roi
Regardiez-vous Anna et le Roi (avec « ma sorcière bien aimé » et Yul Brinner
?)
C’était drôlement bien, quoiqu’un peu (!) colonialiste.
Or donc, c’est une reprise avec Judy Foster, assez fidèle, plutot moins colonialiste, plutot plus féministe (encore que pour l’époque, c’était pas mal).
Une préceptrice anglaise, jeune veuve et son fils est embauché par le roi du Siam pour faire la classe et enseigner les lumières des civilisations européennes à ses enfants.
Et bien sûr, il y a un choc culturel. Parce que Anna a du mal avec l’esclavage, les mariages forcés, les punitions corporelles… Et puis, le roi a aussi du mal à faire des réformes parce que ni son peuple ni ses proches ne sont près à abandonner leur privilège…
Ca donne un film joli, beau décors, beau costume, agréable mais manquant de peps. La dernière demi-heure reprend du poil de la bête mais le début ronronne au rytme lent de la vie à la cour ou dans les monastères bouddhistes.

L’échiquier du Mal de Dan Simmons

Tout d’abord le sonnet de Hopkins qui a été à l’origine du titre original :

Carrion Comfort

NOT, I’ll not, carrion comfort, Despair, not feast on thee;
Not untwist slack they may be these last strands of man
In me or, most weary, cry I can no more. I can;
Can something, hope, wish day come, not choose not to be.
But ah, but O thou terrible, why wouldst thou rude on me
Thy wring-world right foot rock? lay a lionlimb against me? scan
With darksome devouring eyes my bruisèd bones? and fan,
O in turns of tempest, me heaped there; me frantic to avoid thee and flee?

Why? That my chaff might fly; my grain lie, sheer and clear.
Nay in all that toil, that coil, since (seems) I kissed the rod,
Hand rather, my heart lo! lapped strength, stole joy, would laugh, chéer.
Cheer whom though? the hero whose heaven-handling flung me, foot trod
Me? or me that fought him? O which one? is it each one? That night, that year
Of now done darkness I wretch lay wrestling with (my God!) my God.

Ensuite.
Bon, je sais tout ceux qui devaient lire l’échiquier du mal l’ont déjà lu, vraiment y’avait plus que moi.
Donc, ca y est.
Une réunion de deux vieilles dames et un vieux monsieur avec leur « secrétaire ». Mais ceux-ci font autre chose que boire du thé et manger des gateaux.
Ils ont un Talent. Ce sont des vampires psychiques. Ils pénètrent l’esprit des gens et les forcent à faire ce qu’ils veulent. Leur « secrétaire » ne sont que des pantins.
Mais ce qu’ils veulent surtout, c’est tuer. C’est la qu’ils en retirent le plus de satisaction, qu’ils festoient.
C’est ainsi que le vieux monsieur a été un officier nazi, tout a fait actif dans les camps.
Et qu’une vieille dame a poussé une type déjà un peu dingue à tuer John Lennon.
Mais cette réunion n’est pas une réunion de vieux potes, les requins se mangent aussi entre eux.
Dans leur bagarre, ils causent quand meme 9 morts dans une petite ville bien tranquile du sud des Etats-Unis. Ces morts permettent à Saul Laski, rescapé des camps de retrouver la trace de l’officier nazi qui avait pénétrer son cerveau. Il s’allie à Nathalie dont le père est mort dans les dommages collatéraux de la bagarre et au sérif de la ville.
Mais ces trois vampires-là là ne sont pas les seuls. Un groupe occulte et puissant joue lui aussi une curieuse partie d’échec avec l’officier nazi.

Voila, en gros.
Et tout ca, ca va bien nous prendre 4 livres.
Le premier est mené tambour battant. Simmons écrit bien, l’histoire est intéressante, si pas complètement neuve, les personnages sont attachants, les mechants sont bien construits et pas basiques.
Le dernier livre est dans la même veine, avec de bonnes idées scénaristiques pour dénouer l’histoire.
Entre les 2, 2 tomes bien ecrits, se lisant vite, mais pas bien utiles.
Les méchants y sont méchants (très) et les gentils sont impuissants (très).
Franchement, je vote pour l’échiquer du mal en 2 tomes, ca aurait suffit.
Finalement, la fin lasse, simplement parce qu’on s’est lassé des méchants si méchants dans le 2 et 3.
Et puis, un travers quand même chez Simmons : les survivors. Il a des persos, rien, mais rien ne peut les arrêter. Saul Laski, par exemple. Ok, il a été à bonne école, il a survécu à Chelmo et à Sobibor. (Sobibor est le seul camp de concentration où les prisonniers se sont révoltesr. Ceux qui n’ont pas été abattus en masse depuis les miradors ont été massacrés par les partisans polonais qui haïssaient encore plus les juifs que les allemands).
Ensuite, malgré ses 70 ans, il a beau être blessé, perdre son sang, épuissé,
2 côtes cassées et je sais pas quoi encore, il arrive toujours à courrir.
Impressionnant. Et il y en a d’autres dans son cas. Alors que des jeunots bien entraînés tombent comme des mouches. Tout ca pour dire que Simmons en fait quand meme un peu trop. Définitivement, je le préfère en Sf qu’en Fantastique/horreur.
Même s’il est très bon.

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