Kro

Aujourd’hui, je commence mon nouveau travail. Il est assorti d’une heure 1/4 d transport quand tout s’enchaine au mieux et de beaucoup plus sinon, y compris : retard, train annulé, train fantome (le train est affiché mais n’arrive jamais…), j’ai déjà testé dès le premier jour… Autant dire que même si je n’irai pas tous les jours, ça nous promet de la lecture…

Jamais avant le coucher du soleil de Johanna Sinisalo

Le fantome de Rufus Jones et autres nouvelles de Chester Himes

Océan mer par Alessandro Baricco

Sans sang par Alessandro Baricco


Jamais avant le coucher du soleil de Johanna Sinisalo

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Voici un roman réellement étonnant que j’ai choisi plutôt par hasard parce que la couverture était jolie. De plus les livres de la collection Babel sont tellement beaux que ça fait plaisir à acheter.
C’est un roman finnois, écrit par une journaliste, auteure de scénarii… Et elle signe là son premier roman où on reconnait le style d’écriture de journal.
C’est l’histoire d’un photographe de pub gay, très doué dans sa partie, qui trouve devant chez lui un groupe de jeunes brutes en train de martyriser un animal. Quand il s’approche, il découvre qu’il s’agit d’un jeune troll.
Les trolls, comme chacun sait, sont des animaux sauvages, extrêmement discrets, longtemps considérés comme légendaires.
Ainsi, ce roman est entrecoupé à chaque chapitre ou presque, (les chapitres faisant rarement plus de 3 pages et parfois 3 lignes), d’un extrait de légendes finnoises ou islandaises, d’un pseudo article de journal sur une apparition de troll ou encore de récits populaires ou notices historiques.
En parallèle, l’histoire avance et même si au milieu du livre, on se demande franchement où elle va, elle y va bien.
On rencontre différents personnages : Ange, le photographe égocentrique qui va se fasciner pour ce troll; Palomita, la jeune philippine, vendue sur catalogue à un tortionnaire qui se fait appeler son mari et la maltraite dans l’indifférence générale ; Martes, responsable d’une agence de pub, hétéro qui adore la manière énamouré dont Ange le regarde, tout en sachant qu’il ne cèdera jamais à la pulsion honteuse qu’il ressent aussi mais qui en abuse… Et bien sûr, il y a le troll, bête sauvage, fascinante, mystérieuse, magnifique dans les yeux de Ange mais terrifiante aux les yeux de tous : l’Ange et le Démon.

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(Ca, c’est la couverture du livre en français, elle n’a rien à voir avec le contenu, mais elle est jolie et m’a fait acheter le livre !!!)

Ce livre n’est pas seulement une curiosité intelligente : il s’en dégage une vraie étrangeté. Si je n’adhère pas vraiment à l’explication de la toute fin, j’ai beaucoup apprécié le voyage. En outre, ce livre donne une vision de la Finlande vraiment peu engageante.

Le fantome de Rufus Jones et autres nouvelles de Chester Himes

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Himes est un auteur noir américain des années 50 qui écrit des textes sur la condition des noirs aux Etats-Unis. J’ai acheté ce livre parce qu’il était en Folio collection à 2€. Je trouve que c’est une bonne solution pour tester des styles de textes ou des auteurs.
Ce livre est une collection de petites nouvelles. La première qui donne son titre au recueil raconte l’histoire d’un vieux noir qui à sa mort se fait réincarner en blanc : enfin, disons que pour les noirs, il est noir et pour les blancs, il est blanc. Forcement, ça flanque une sacré pagaille en Géorgie… Et ça met Rufus Jones dans une situation assez compliquée.
Il y a aussi une histoire qui se passe pendant un incendie gigantesque dans une prison où pendant un moment, dans l’horreur, on va oublier les différences de couleurs.
On suit également les dernières heures d’un homme dans le couloir de la mort…
C’est une succession de nouvelles de qualité très inégale. Comme je n’ai pratiquement jamais lu de textes de ce genre, j’ai du mal à le qualifier ou à le comparer à quoique ce soit. Disons que j’ai trouvé ça intéressant parfois, pas fascinant, un peu daté dans l’écriture par moment. Mais ça m’a donné envie de lire un peu plus sur le thème, mais pas forcément de cet auteur.

Océan mer par Alessandro Baricco

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Baricco aime la mer, c’est certain, ça se voit dans la manière dont il en parle dans Novecento, pianiste. La mer est donc centrale dans ce texte qui est à la fois un roman et un long poème en prose. On retrouve le gout de Baricco pour les personnages improbables et qui intriguent ou pour les situations absurdes mais belles. Océan mer est l’histoire d’une pension, au bord de la mer. Elle est tenue par 4 enfants étranges : comme une petite fille qui peut avoir une voix et des paroles d’adulte, un petit garçon qui lit dans les rêves… Elle héberge un peintre, ancien portraitiste qui veut faire le portrait de la mer… il ne peint que des tableaux blancs, un professeur qui écrit un livre sur les limites et qui cherche la limite de la mer, une femme que son mari a envoyé là pour la guérir de sa maladie d’adultère, une jeune fille si fragile, si effrayée que la mer doit rendre vivant… ou qui la tuera.

Ce n’est pas le meilleur de Baricco, Soie ou Novencento sont plus denses, Châteaux de la colère est impressionnant. Pour autant, on se laisse prendre tant à la poésie qu’à l’histoire, il est très agréable.

Sans sang par Alessandro Baricco

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Un petit dernier pour la route, acheté par hasard en passant chez Gibert. Du même format de Soie, se lit le temps d’un voyage en train.
Ce livre est l’histoire des plusieurs vengeances, celles par exemple de 3 hommes, qui ont souffert des atrocités de la guerre et qui viennent tuer un des bourreaux… et de la petite fille de cet homme, qui reste caché pendant l’attaque puis qui grandit.
Ce livre n’a pas la densité ou la virtuosité des autres textes courts de Baricco. Néanmoins, l’histoire de laisse lire, tant pour la violence de la première partie que pour le calme de la deuxième.

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