Rapide révision pour les gens qui n’étaient pas nés en 1982 (ou qui étaient occupés à machouiller leur doudou, plutôt que d’aller au ciné) :
1982 : c’est l’invention du TCP/IP et la création du mot : Internet. Space Invader, Pac Man et Donkey Kong battent leur plein.
Tron est le premier film qui met en scène des images de synthèse et qui tente de représenter ce qui, plus tard, pourra être appelé univers virtuel ou métavers… Deux an plus tard, Gibson écrira Neuromancien. La grille de Tron, son univers “carrelé” marque les esprits durablement.
Certes, Tron a plein de défauts, en particulier, les personnages plongés dans la pénombre, ce qui fait qu’on ne reconnait personne. Mais c’est un film pionnier, visionnaire, même s’il n’a pas un énorme succès.
Malgré tout, quand Marvin Minsky, un des pères de l’intelligence artificielle, va voir le film, il en ressort tout excité, tant le film lui semble correspondre à sa vision de l’ordinateur, qu’on retrouve dans son livre “La société de l’esprit”, 4 an plus tard.. Tron est peut être le premier film de geek…
Tron, legacy de Joseph Kosinski avec Jeff Bridges, Garrett Hedlund
Shutter Island de Martin Scorsese avec Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley
Tron, legacy de Joseph Kosinski avec Jeff Bridges, Garrett Hedlund
2011, voici Tron, legacy. Le moins qu’on puisse dire, c’est que l’héritage est très fidèle, depuis l’affiche, jusqu’au design. On retrouve les motos, les jeux, le voilier conçu à l’époque par Moebus est devenu un train, mais l’inspiration est la même.
Le héros de Tron II est le fils du héros de Tron I (l’acteur est le même). Son père ayant disparu dans l’ordinateur, il part à sa recherche et se retrouve lui aussi happé à l’intérieur.
La trame de l’histoire est ultra-classique, elle est semée d’allusion à Tron mais aussi à Matrix ou à Starwars. Il y a aussi des allusions au monde réel de l’informatique… Le nouveau dirigeant de la société de jeu fondée par le père à un côté Bill Gates, qui sort des systèmes d’exploitation inutile et hors de prix. Le père a un penchant “Steve Jobs” première période, l’époque de “Computer for people”, du new age. On y voit aussi “google“, plutôt sympa à l’origine, mais finalement vendu à l’ennemi…
Ce film oscille entre belles idées, très beau design, clin d’oeil et détails ridicules. C’est curieux à dire mais c’est un film qui mérite d’être vu pour ses décors, sa musique (par Daft Punk), ses allusions geek, sa fidélité à Tron 1. Certainement pas pour sa 3D, totalement pitoyable, alors qu’il y avait moyen de faire des choses. (Accessoirement, toute la partie dans le monde réel est filmé en 2D !)
Tron Legacy n’a plus rien de visionnaire, peut être parce qu’il est trop fidèle. Il vieillira sûrement plus mal que Tron 1, mais il est agréable à voir.
Shutter Island de Martin Scorsese avec Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley
En 1954, le marshal Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule sont envoyés enquêter sur l’île de Shutter Island, dans un hôpital psychiatrique où sont internés de dangereux criminels. L’une des patientes, Rachel Solando, a disparu très mystérieusement : elle était enfermée dans sa cellule et elle a disparu en laissant ses chaussures.
Rapidement, Teddy se dit que quelque chose cloche sur cette île… Le médecin, si éclairé, si gentil, si prévenant pour ses patients, est-il réellement ce qu’il prétend ? Pour compliquer l’enquête, un ouragan s’abat sur l’île, transformant l’enquête en cauchemar… d’autant plus saisissant que Teddy commence à avoir des hallucinations.
Shutter island est un film de prison, ce qui me rend claustrophobe et nuit à mon intérêt pour ce genre de film. Donc, même si le début ne m’a pas passionné (tant qu’on est dans la trame d’un film de prison classique), par la suite, le scénario devient plus bizarre, on comprend certaines choses, puis, on se demande ce qu’on doit comprendre. Les hallucinations de Teddy sont saisissantes, visions de Dachau qui s’emmêlent avec la prison de Shutter Island… Le scénario complexe est servi par de très bons acteurs, Leonardo di Caprio, Ben Kingsley ou Mark Ruffalo sont très bien. Et la mise en scène de Scorsese est bien sûr très soignée.
Et quand on a le fin mot de l’histoire, on se dit qu’on pourrait revoir le film pour voir comment les éléments se mettent en place.
Bref, un film de prison avec un scénario solide et inattendu pour ce genre de film.
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