Final Fantasy
La peau du tambour d’Arturo Perez-Reverte
La peau du tambour d’Arturo Perez-Reverte
Souvenez-vous (ce que j’aime, dans mes chroniques, c’est les rebondissements et le suspens), j’avais peu apprécié Le portrait du maitre flamand. Mais, j’avais des raisons objectives de penser que c’était propre à ce livre-là et pas à l’auteur. J’avais raison, j’ai adoré La peau du tambour.
Ce que j’avais trouvé chichiteux ou longuet dans le Portrait, je l’ai trouvé brillamment écrit dans le tambour. J’ai absolument pas trouvé l’assassin et j’ai suivi avec intéret les multiples découvertes à tiroirs jusqu’au bout.
L’histoire :
Un hacker s’introduit dans l’ordinateur du Pape pour l’appeler au secours. A Séville, une église tue pour se défendre.
Le pape est intrigué. Il alerte l’Institut des Oeuvres Extérieures qui dépèche son meilleur élément : Lorenzo Quart, un prêtre, bel homme mais surtout terriblement rigoureux, bon soldat, templier projeté dans le XXe siècle en costume Armani.
Quart est coincé dans les intrigues du Vatican, entre le Saint office, qui veut la peau de l’IOE, entre sa conscience qui lui dit qu’il est un chasseur de tête qui donne des hommes plus vertueux que lui en pature à un Vatican qui a oublié sa vocation.
Et ce prêtre, qui n’a pas vraiment la foi en Dieu mais davantage dans la Règle, va s’emmeler dans une affaire d’honneur et de justice dans laquelle la loi du Vatican ne semble pas la meilleure tout en contenant ses fantomes personnels qui le guette, par delà 20 ans de carrière.
Parmi la galerie de personnages de ce livre, tous vraiment très bien (en particulier les 3 paumés : un faux avocat, un ex boxeur et une vieille chanteuse de flamenco poursuivi par la poisse, la misère et l’alcool, on frole la poésie quand Reverte parle d’eux), il y a Séville, pratiquement un personnage à part entière, moralité, maintenant, j’ai envie d’y aller.
Le seul reproche que je ferais à Reverte c’est que parfois, il en fait un peu trop. Ses personnages sont parfois animés d’un 6e sens qui leur permet de deviner la pensée de leur interlocuteur. Et Séville, ohla, Séville, parfois aussi, il charge un peu. Mais franchement, c’est pas grave. Une histoire policière émouvante, complexe et poétique. Pas si mal !
Final Fantasy avec personne, puisque c’est un film entièrement en images de synthèse tiré du jeu vidéo du même nom que je ne connais pas Alors, ce film, on le voit pour 2 choses :
1. admirer la prouesse technique
2. l’histoire en elle-même
Par esprit de contradiction, parlons du 2 d’abord.
La terre est dévastée depuis qu’une météorite s’y est écrasée en apportant des fantômes, bêtes monstrueuses et diaphanes qui volent les âmes de toust les êtres vivants (genre pas cool).
Pour les combattre, il faut récupérer des esprits d’être vivant afin de construire une sorte d’onde de vie qui anulerait cette onde de mort.
L’héroine, Aki, qui est infectée par un fantome, tente de collecter ces esprits.
Le scénario, certes dépourvu d’originalité se tient (vaguement écolo cul-cul, la terre vivante, Gaïa, etc, bref). Les personnages sont également conventionnels : un bon vieux scientifique, des militaires héroïques, pompés d’Alien II (Dis Vasquez, on t’a déjà pris pour un homme ? – non et toi ?), un vilain militaire stupide, un conseil politique trop mou (comme stars wars), bref, la routine.
Les dialogues sont nuls, l’humour tombe à plat et même dans les relations stéréotypées des personnages, pas une réplique, même la plus simple, ne tire son épingle du jeu.
Ca se laisse voir. C’est vaguement ennuyeux par moment, mais pas souvent quand même.
le 1. alors, là, les images en jettent. Paysages, machines, véhicules, fantomes, rien à redire. Non seulement, c’est techniquement très réussi (mais c’était la moindre des choses) mais en plus, c’est esthétique et inventif.
Evidement, on les attend au tournant avec les êtres humains, infiniement plus difficilement à réaliser que les monstres et machines.
La encore, techniquement, très bien. Certes les mains sont un peu ratés, elles semblent souvent figés ou avec des rendus pas naturels. Les mouvements sont fluides, très peu détonnent (et je vous assure que j’ai scruté ca avec attention tout le long du film. J’ai quand même fait des études en image de synthèse y’a longtemps, alors, les progrès m’intriguent toujours).
Et les visages… Comme toujours, quand un nouveau prodédure de synthèse est trouvé, on en abuse un peu. Là, ils ont bossé sur le rendu des cheveux de Aki. Et vas-y que j’y mette du vent, et je secoue un peu, et je balaye un peu. Bon, c’est clair, les cheveux, c’était leur truc. Oh, ils sont beau, rien à dire. Mais on comprend pourquoi tous les autres sont des militaires tondus ! Une animation de cheveux c’était bien assez.
Quant aux expressions de visages, ils l’ont joué fine : ce sont des héros sérieux, graves et tristes dans des situations sérieuses graves et tristes.
Donc, ils sont souvent impassibles et grave (ou sérieux et tristes, c’est selon). Mais c’est un bon parti pris, puisqu’ainsi, ils semblent plutôt naturel et ils ne sont pas plus paralysés facials qu’un Keanu Reeves ou un Steven Seagull. D’ailleurs, la scène où Aki est très émue et très triste et où elle embrasse le beau capitaine est très bien faite en terme de rendu des émotions.
En définitive, un film d’action agréable avec plein d’images qui en jettent et une vraie prouesse en terme de synthèse d’image (et je suis sévère).
Alors, passons au débat qui agite tout le monde :
Est-ce que les vrais acteurs ont raison d’avoir peur des acteurs de synthèse ?
Bien, oui, mais pas tous.
Pour les Keanu Reeves, les Van Dame ou autres héros inexpressifs sans personnalité de braves films d’action, oui. Un Speed en synthèse, un Deep Impact ou encore un Twister, ou bien Le pic de Dante, ces films d’actions remplis de personnages stéréotypés sans la moindre personnalité originale avec acteurs interchangeable (voire mauvais)… ben, on peut les faire en synthèse, à la limite, c’est à croire que c’en était déjà !
Par contre, c’est pas sûr que pour tourner Bleu, Kieslovsky aurait choisi la synthèse. Et pour faire Ocean’s eleven, Sodhenberg a bien fait de préférer Brad Pitt et Georges Cloney.