Barnie et ses petites contrariétés avec Fabrice Luchini
Intimacy (Intimité) de Patrice Chereau
Les monologues du vagin de Eve Ensler
Barnie et ses petites contrariétés avec Fabrice Luchini
Luchini est souvent chiant, mais quand il fait sa tête du type débordé par les événements, il est très bon.
Malheureusement, il n’y a pratiquement que ca de bon, dans ce film.
Donc, Barnie travaille à Londres. Il y a une maîtresse, mais aussi un amant.
Et à Calais, un femme et une fille.
La mécanique s’emballe quand les trois lui offrent un voyage à Venise pour son anniversaire, le même jour.
Il décide de rompre avec l’extra-conjugale et partir à Venise avec sa femme.
Malheureusement, il permute les lettres qu’il envoie à ses deux amants, chacun découvrant l’existance de l’autre.
Ils décident tout deux de débarquer chez lui.
Jusque là, c’est drôle.
1/2 heure.
C’est pas mal.
Et ensuite… ma foi, l’histoire ne sait plus quoi faire avec ses protagonistes.
Ca s’envase, ca cafouille, et on remet un wagon en prenant l’orient express pour Venise. Le fer à repasser crachotte, les vêtements s’empilent, le film n’avance plus.
Donc, suivez mon conseil : regardez la première demi-heure et stop. Vous gagnerez du temps.
Intimacy (Intimité) de Patrice Chereau
Ce film se passe à Londres, d’où le titre anglais.
Le mercredi, un homme et une femme qui se sont à peine vu une fois, font l’amour comme des fous chez lui.
C’est elle qui a proposé, a eu le premier geste tendre.
Après l’orgasme, elle file sans un mot.
L’homme est barman. Il a été marié avec 2 enfants. Il a des flashs parfois de sa vie d’avant, qui lui manque.
Un jour il est parti sans un mot.
Et quand il revenu, la maison était vide.
Il y habite maintenant.
Cette femme du mercredi, qui vient et baise sans un mot, au debut, ca l’excite. Puis, ca lui pèse. Il faut qu’il en apprenne plus sur elle.
Mais au lieu de lui parler, un mercredi, il la suit.
Quand ce film est sorti, on a salué Patrice Chereau pour la façon qu’il avait de filmer un couple en train de faire l’amour.
En fait, c’est tout simple : c’est filmé sans « sensationnalisme », sans recherche de l’exploit. Deux personnes faisant l’amour sans vouloir épater le public et de manière prosaïque. Cette apparente simplicité est certainement feinte. C’est probablement très casse-gueule, comme scène. Mais en tout cas, c’est réussi. Et c’est étonnant que ce soit si « extraordinaire »
de voir un cinéaste qui filme ca simplement. En tout cas, sans être extraordinaire, c’est pas mal.
C’est un film qui a un bon début, un milieu ennuyeux et une bonne fin.
Le dénouement est également simple, sincère, innattendu, dans l’explication de la psychologie de ce couple du mercredi (innattendu, à l’échelle du film, hein, y’a pas de scoop, y’a pas une biquette qui débarque, ou spiderman, heinjuste ce sont des gens un peu plus sincères et profond que le stéréotype commun de ce genre de relation).
Dommage qu’il faille traverser un aussi long millieu. Chereau veut nous faire comprendre une ambiance, au bout de 20 min, c’est bon, on a capté. Or, ca durera une heure…
Les monologues du vagin de Eve Ensler
C’est un livre. C’est aussi une pièce que j’ai vu, mais là, je vous parle du livre.
Eve Ensler a fait des interviews de femmes, en leur demandant de parler de leur vagin, employant ce mot à dessin, justement pour le faire exister.
Parce que le sexe des femmes, on n’en parle pas.
Alors que celui des hommes, on en commente la taille, la force et le reste dès tout petit, pour les filles, ça n’existe pas. Ou alors, pour le laver.
Ou alors, quand il saigne. Pas de mots valorisants, par d’exclamations flatteuses pour les vagins, voire, pas de mot du tout. Le sexe des filles n’existent pas.
Ce livre est une succession de femmes, vieille, jeunes, lesbienne ou pas, travailleuse du sexe, bosniaque violée, pauvre, de bonne famille, mère…
Certains passages sont vraiment drôles et d’autres vraiment tristes, et d’autre, les deux à la fois, comme cette bourgeoise chic qui découvre à 40 ans son clitoris et l’usage qu’elle peut en faire.
Mais globalement, ce livre fait se sentir bien dans son corps de femme. Je le conseille donc aussi aux hommes !
(sinon, comme maintenant, je suis une entreprise à moi toute seule, forcément, je n’ai plus le temps de regarder la télé ou de prendre le métro pour lire. Comme je disais, heureusement, parfois, je prends le bus et même, je repasse… mais les « chroniques », à l’instar des nuits, raccourcissent.)
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« Je viens d’un monde où on ne peut rien dire. J’arrive dans un monde où on peut tout dire et où ça ne sert à rien » Alexandre Soljenytsine