Une pelletée de films pendant les vacances, vite chroniqués avant la reprise.
Le Loup de Wall Street de Martin Scorcese avec Leonardo DiCaprio, Jonah Hill et Margot Robbie
La vie rêvée de Walter Mitty de et avec Ben Stiller, Kristen Wiig et Sean Penn
Carrie de Kimberley Pierce avec Chloë Grace Moretz et Julianne Moore
Don Jon de et avec Joseph Gordon-Levitt, Scarlett Johansson et Julianne Moore
Le Loup de Wall Street de Martin Scorcese avec Leonardo DiCaprio, Jonah Hill et Margot Robbie et un passage de Jean Dujardin en banquier suisse et de Johanna Lumley (Patsy de Ab Fab)
Jordan Belford aime l’argent, les femmes, la drogue et le pouvoir. Il n’en a jamais assez. Il a un talent de vendeur, une force de persuasion peu commune, une absence totale de scrupule et surtout, surtout, il ne trouve rien de plus enivrant que l’argent et le pouvoir qui va avec.
Pour faire fortune en fondant son cabinet de trader, il ne va pas recruter les meilleurs diplômés des meilleurs écoles. Il prend des vendeurs de voitures d’occasion, des dealers, des vendeurs au marché noir, des crétins ou des pauvres types qui croient en lui parce qu’il leur donne une chance. Des gens qui vendrait des Mister Freeze à des pingouins et qui iraient au bout du monde pour Jordan. A l’aide d’un argumentaire de son cru, il les lâche au téléphone pour fourguer des actions merdiques à ni’mporte qui. Comme le lui a dit un trader senior au début de sa carrière, le but du jeu, c’est surtout que l’argent reste virtuel. Le jour où le client retire l’argent du circuit pour toucher le bénéfice de la spéculation, il devient réel et perd tout intérêt. Mais tant le le client investit, c’est des commissions qui tombent. Il faut donc maintenir l’argent sur le manège et le faire tourner.
Et pour que ses vendeurs soient toujours motivés, il leur organise des fêtes monstrueuses où on peut tout faire même des choses dégradantes ou illégales : l’argent peut tout offrir.
Ce film dure 3h et je ne me suis pas ennuyée. Scorcese réussit le tour de force de maîtriser à la fois des scènes de comédies vraiment drôles, voire grotesques et un sujet aussi sérieux que Wall Street. DiCaprio est vraiment excellent dans tous les registres. L’équation : (sexe + drogue + démagogie) => argent est très claire et en même temps effrayant. Si on peut évidemment envier la richesse de Jordan, son cynisme, son absence des réalités et surtout sa consommation effrénée de drogue pour tenir le rythme annonce clairement que la situation ne pourra pas durer éternellement.
Le loup de Wall Street est un des meilleurs films que j’ai vu cet année.
Carrie de Kimberley Pierce avec Chloë Grace Moretz et Julianne Moore
Remake du célèbre film de Brian de Palma tiré du non moins célèbre roman de Stephen King, le film raconte l’histoire de Carrie, jeune fille de 16 ans dont la mère est intégriste chrétienne et folle.
Elevée dans la terreur du péché, Carrie est totalement décalée de la vie au lycée et devient la risée des élèves le jour où elle a ses règles pour la première fois sous la douche et qu’elle panique parce qu’elle ne sait pas ce que sait.
C’est aussi à ce moment qu’elle commence à découvrir ses pouvoirs télékinétiques.
Carrie est sans surprise. Il suit l’histoire de Stephen King. Julianne Moore fait très bien la mère dingue et obsédée par le péché. Les effets sont plutôt sobres et réussis (outre le fait qu’il y ait du sang autant qu’il en faut, bien sûr).
A part ça, c’est un film un peu long, pas indispensable mais sympathique.
La vie rêvée de Walter Mitty de et avec Ben Stiller, Kristen Wiig et Sean Penn
Walter Mitty est aux archives négatifs du magazine LIFE. Il a une vie terne et timide alors que lorsqu’il était jeune, il rêvait de parcourir le monde. Mais la mort de son père l’a obligé à rester et à travailler pour ne pas laisser sa mère et sa soeur sans rien. Alors, parfois, il a des absences où il rêve d’aventure et d’héroïsme. Voilà que LIFE est racheté et que l’abruti inculte nommé pour la « transition » promet de licencier. C’est alors qu’un célèbre photo-reporter avec qui Walter est en relation depuis des années envoie une photo supposée représenter la quintessence du magazine pour faire la couverture. Mais le négatif est perdu. Il part à sa recherche.
La vie rêvée de Walter Mitty est un film parfois drôle, voire saugrenu, parfois touchant, parfois trop long. De très belles vues d’Islande et du Groenland. Un hommage au magazine LIFE. Ca se laisse voir.
Don Jon de et avec Joseph Gordon-Levitt, Scarlett Johansson et Julianne Moore
Jon Martello est un beau mec que ses amis ont surnommé Don Jon en raison de son talent à séduire une nouvelle fille chaque week-end. Mais pour lui, rien ne vaut les moments solitaires qu’il passe devant son ordinateur à regarder des films pornographiques.
Je vois déjà dans vos yeux l’incrédulité… Don Jon ? vraiment je suis allée le voir ? j’ai perdu un pari ? on m’a mis un flingue sur la tempe ? Je suis dire que c’est surtout le casting qui m’a motivée. Mais quand avec Leirnette, on a vu le genre de mecs qui allaient avec nous dans la salle, on a eu un doute.
Soyons claires : Jon est un gros con. Il pense à son corps et ses muscles, insulte tout le monde au volant de sa voiture, consomme des filles pour prouver à tous qu’il est le plus fort, ricane grassement avec ses potes. Il est serveur dans un bar le soir. La journée, il brique son appart. Le dimanche, il va à l’église pour se confesser d’avoir baiser et mater du porno, puis il recommence sa semaine.
Quant à Scarlett Johansson, qui fait sa première apparition dans une tenue de piège à mec en mâchant du chewing-gum, c’est une princesse qui se gave de film romantique, convaincu qu’un homme, un vrai, qui aime une femme, fait tout pour la femme en question, et en particulier ses quatre volontés. Et aussi un homme, un vrai, ne fait pas le ménage, c’est pas sexy.
Les moments où Jon est avec sa famille pour le repas du dimanche après la messe sont des moments d’anthologie : la mère fait des allers-retours dans la cuisine pendant que le père regarde le foot en s’engueulant avec son fils pendant la fille ado tape des sms. Le jour où Jon ramène sa copine à la maison, c’est tout juste si le père ne la plotte pas (voir la photo).
La scène où la copine emmène Jon rencontrer sa famille vaut aussi le détour. C’est l’anniversaire d’une gamine : toutes les petites filles sont habillées en princesse et tout est rose. Elle l’emmène dans sa chambre où rien ne nous est épargné : de l’affiche de Titanic au poster avec les deux cygnes qui dessinent un coeur avec leur cou. Evidemment, Jon ne pense qu’à la sauter.
Mais malgré tout, rien ne vaut le porno. Parce que dans le porno, il peut totalement se lâcher, ce qu’il ne peut pas faire avec une fille. Et puis, les filles ne font pas ce qu’il y a dans les films porno alors, quel ennui.
Et finalement, Jon va changer grâce à une femme pas spécialement sexy, plus âgée que lui, qui ne va pas en boite, et qui lui explique en se moquant un peu de lui que c’est pas parce que dans le porno, le sexe n’est pas simulé que c’est réel.
Alors, finalement, Don Jon, c’est une satire ? presque. Enfin sûrement. Par exemple, il y a une scène où on voit l’hypocrisie qui règne sur les représentations du sexe dans une pub à la télé où une fille mange un hamburger. Les scènes ressemblent comme deux gouttes à des scènes de porno… sauf que c’est un hamburger donc ça peut passer sans souci pendant le match de foot. Disons que le second degré n’est pas suffisamment développé même si le début est tellement appuyé que ça ne peut pas être pris au premier degré (si on a un cerveau, hein) et je suis certaine que les « apprentis Jon » qui étaient dans la salle avec nous ont trouvé le film sympa en riant grassement jusqu’à la fin qu’ils ont du trouver nul.
Gordon-Levitt est étonnant en gros con de redneck et Scarlett Johansson en princesse qui mène son mec grâce à son physique dont elle joue à fond.
Somme toute, un film étonnant.
3 réponses à Kro films