Chro

Les témoins de Téchiné avec Michel Blanc, Emmanuelle Béart et Sami Bouajila

Spiderman III

Le génie des Alpages 14 : … courent dans la montagne de Fmurr

Les témoins de Téchiné avec Michel Blanc, Emmanuelle Béart et Sami Bouajila

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Nous sommes en 1984. Adrien (Michel Blanc) est médecin. Sur un lieu de drague homo à Paris, il rencontre un jeune provincial naïf, Manu qui vient juste d’arriver à Paris. Il en tombe amoureux mais pour Manu, il restera juste un ami… trop de différence d’âge. Adrien lui fait rencontrer Mehdi (Sami Bouajila) et Sarah (Emmanuelle Béar), un jeune couple qui vient d’avoir un bébé. Sarah tente d’écrire un roman et a bien du mal à rentrer dans un rôle de mère. Quant à Mehdi, il est flic aux mœurs.

Nous sommes tout au début de l’épidémie du SIDA en France, à une époque où cette maladie est encore inconnue et tabou. Les gens tombent malades de tout un tas de maladie opportuniste, mais on ne sait pas de quoi ils sont malades, ils ont honte de leur déchéance et ne pensent pas à prévenir leurs partenaires, ne croient pas à l’existence d’une « peste » spécifique qui ne s’en prendrait qu’aux parias : les prostitué-e-s, des toxicos et les homos.

En face, les médecins sont dans le noir. Les plus sensibles à la cause essaient de s’organiser, comprendre ce qui se passe et mettre en place les premières mesures de prévention puisqu’ils se découvrent impuissant à soigner.

C’est curieux de voir un film d’histoire qui vous est contemporain. J’avais 15 ans à l’époque et me souviens bien (bien que l’ayant vu de loin) de l’arrivée du SIDA dans la vie de tous. Le film est assez malin (quoiqu’un peu long) pour avoir mis en place une histoire qui ouvre tous les fronts : le milieu gay est au centre, mais aussi le monde de la prostitution, les médecins et aussi finalement les jeunes couples hétéro.

Ce n’est pas une étude historique de la situation, par exemple, on n’y traite pas du tout de l’homophobie (mais ça a été déjà largement traité ailleurs, après tout), c’est juste une histoire, un peu plus exemplaire que d’autres, un témoignage simple de ce qu’ont été ces premières années. Les images, vieillies et jaunis, donnent l’impression qu’on voit un film français classique des années 80, les aperçus du journal télévisé montrent Mitterrand le 14 juillet sur les Champs ou encore la situation des Haïtiens, perçus comme les vecteurs de la maladie, aux USA. C’est donc pas très vieux (20 ans) et pourtant, le film ouvre avec Emmanuelle Béart tapant sur une machine à écrire : les choses ont bien changé : une époque sans internet et sans préservatif. Michel Blanc est très bien, il a un personnage compliqué, jaloux, de mauvaise foi, dévoué, sans illusion, amer… Il en vient à dire que les hétéros et les homos ont peut-être rien à faire ensemble.

Cette maladie a finalement transformé bien des choses. Paradoxalement, le SIDA a ouvert un capital de sympathie pour les gays qui a très probablement aidé à leur meilleur acceptation. Et parce qu’il y avait danger de mort, toutes ces choses honteuses : homosexualité, toxicomanies, prostitution et mais aussi relations hors mariage, qu’elles soient illégitimes ou non, chez les jeunes en particulier, sont arrivés sous les projecteurs, obligeant la société à murir à toute vitesse. Quand on pense qu’en 84, les préservatifs n’étaient pas en fiable, parce que personne ne s’était soucié de contrôler la qualité de ces produits ! Je me souviens aussi de la légende qui disait : il y a toujours un préservatif percé dans une boite… encore cette culpabilité latente ou induite du sexe pour le plaisir et sans volonté de conception… Il a fallu qu’il y ait hécatombe pour faire avancer les choses… Et en même temps, la liberté sexuelle, même imparfaite, même mal répartie n’a pas durée longtemps. Ce moment où le sexe insouciant a pu être possible, c’est très court, une génération, à peine 20 ans.

Dans le film, Michel Blanc s’est fait la tête de Michel Foucault, (faut dire, il avait des facilités). Foucault, philosophe gay qui a éclaté de rire en apprenant la nouvelle : il y aurait une peste qui ne toucherait que les homos, telle une punition divine… Il en est mort en 1984.

Spiderman III

C’est reparti pour un tour, on prend son plumeau et on va nettoyer les toiles d’araignée qui trainent partout en ville, Spiderman revient pourchasser les méchants. Et il y a du monde dans le viseur : le fils du bouffon vert, l’homme de sable et Venom.

Peter Parker est toujours aussi gamin, naïf et maladroit. La célébrité lui monte à la tête et il oublie de faire attention à celle qu’il aime. Et pendant ce temps, les méchants poussent comme des champignons.

Spiderman a le souci de ne pas créer de méchants gratuits : il y a du contexte, des raisons, des motivations à toutes choses. Parfois, la morale est basiquement bon enfant (vous vous souvenez : « de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités ») et heureusement pour lui, cet ado encore parfois irresponsable possède une grand-mère remplie d’une excellente sagesse populaire qu’il écoute en tout.

Néanmoins, dans cet opus là, il y en a trop : 3 méchants à 3 contextes à développer plus l’histoire d’amour personnelle de Parker, c’est bien long. On attend les scènes d’action impatiemment car il faut dire qu’elles sont particulièrement réussies. Venom est magnifique, dommage qu’on le voit si peu. Le rendu de l’homme de sable est aussi une vraie réussite. Bref, c’est un film sympa, mais si long, si long, franchement, on s’ennuie.

Heureusement, le scénariste a su garder l’autodérision qui avait fait beaucoup pour l’intérêt des précédents Spiderman. Quand Parker se sent surpuissant et veut se la jouer macho tombeur trop classe, il est finalement totalement ridicule. L’aisance, la désinvolture et la morgue, c’est vraiment pas pour les nerds !

Le génie des Alpages 14 : … courent dans la montagne de Fmurr

Revoilà Athanase et son cheptel maudit, de retour quelque part dans les Alpages. Nous retrouvons Tombed-Kamione, la brebis à tête noire d’outre-manche, toujours à côté de la plaque, les touristes qui débarquent avec leur portable, Athanase qui abuse de la fondue (ça fait faire des cauchemars), le chien, enfin obligé de faire son boulot de chien, etc.

Un nouveau bon cru, avec tout ce qu’on aime : « Les cendre de mon thé son plus amères que l’été en décembre », « Les cendres de l’été sont plus amères dans mon thé en décembre », « Les sandres de l’été ont bu la mer démontée en septembre », « Les crustacées de l’été sont plus amers que tu ne l’eusses cru », « les crues de l’été sont dans la mer croisées toutes ensemble. » etc. Je suffolk.

On en apprend aussi beaucoup sur les Rhinograde, les animaux qui marchent sur le nez (il y a des illustrations).

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Pour finir et pour changer :

Une mignonne vidéo avec un chat et un portable

Et des petits paysages qui se mangent avec personnages… trop mignons

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