Saluons l’arrivée de Manuel, informaticien féministe (maintenant, je ne prends plus que les bi-classés) qui tombe d’ailleurs très bien car on fera souvent allusion à lui dans cette chronique…
Samedi soir :
Invitée par les chiennes de garde, je vais voir le spectacle de Viktor Lazlo. (je signalle aux diverses personnes que j’ai essayées de joindre dans la journée, à savoir : MH, AC et L (pour ne pas les nommer), que c’était pour vous proposer une place qui me restait.)
C’est un spectacle que je n’aurais jamais eu spontanément l’idée d’aller voir. Viktor Lazlo reprend des chansons réalistes (Damia, Fréhel, Piaf, Baker), les remixe avec un rythme jamaïco-cuba, sur une mise en scène de Caroline Loeb et des musiciens genre : Coppa Cabana.
Ca peut surprendre.
Et en fait, c’est vachement bien.
Elle a une très belle voix, elle danse, elle est sensuelle, sexy, elle joue bien. Vraiment, elle est épatante. Les arrangements peuvent surprendre mais ca colle bien (la version du Légionnaire est étonnante).
Elle a repris aussi « Mon amour de St Jean » bien mieux que l’espèce de massacre qu’en fait Bruel (mais moins bien que Tue-Loup, quand même à mon avis). Bref, je conseille vraiment ce spectable.
Du 1er au 8 octobre 2002, (donc, faites vite) au théâtre de Ménilmontant, à 20h30 15 rue du retrait, paris 20ème (je signale à AC et L. qu’elles habitent tout près, au point de pouvoir y aller à pied.
Suite à ce spectacle, nous sommes allées boire un verre avec les copines.
Cette nuit là, à Paris, c’était Les nuits blanches : http://paris.fr/fr/nuit_blanche/index.htm
Ca consiste en un certain nombre d’animations, de jeux de lumière, ca et là, dans Paris. Pour voir un peu ce que ca donne, votre envoyée spéciale part avec 2 fidèles lecteurs rejoindre notre nouvel abonné au Trocadéro. On y va en métro,tout va bien.
Visiblement il se passe un truc en haut de la Tour Eiffel, mais la queue nous décourage d’aller voir.
On décide de migrer à la Bibliothèque de France, BNF, aka TGB, aka Bibliothèque François Mitterand, bref, tout là-bas, à Tolbiac.
Parce que là bas, il se passe un truc… mais un truc, je vous dis pas : Ou plutot si, je vous colle la pub :
Le Chaos Computer Club est une communauté de hackers allemands qui vient de fêter ses 20 ans en investissant notamment un célèbre immeuble d’Alexanderplatz, pour le transformer en un écran d’ordinateur interactif géant : Blinkenlights. Le Chaos Computer Club contribue activement à la réflexion sur l’éthique
et les pratiques informatiques en organisant des rencontres régionales et des congrès et par le biais
de projets artistiques.
La façade de la BNF est transformée en un dispositif interactif géant grâce à l’investissement de centaines de fenêtres. Rétroéclairées par des lampes, les fenêtres s’allument et s’éteignent selon les ordres d’un ordinateur central. En utilisant sur son ordinateur personnel le programme de dessin inventé par l’équipe du Chaos Computer Club, chacun peut déjà créer ses propres images et animations. Les dossiers créés sont envoyés par email aux membres du Club, qui vont les intégrer à une playlist d’images diffusée en continu sur la façade de la BNF du 25 septembre au 6 octobre. L’impressionnante façade de fenêtres se transforme alors en une matrice monochrome de pixels, un écran d’ordinateur démesuré Au fil des nuits, un nombre croissant d’animations créées par le public peuvent être vues sur la façade du bâtiment. Le public a aussi la possibilité d’investir « l’écran » au moyen d’un simple téléphone mobile pour jouer à de grands classiques des jeux vidéos tels que Tétris.
http://www.bnf.fr/pages/dernmin/com_30092002.htm
Vous avez bien lu : on peut jouer à Tétris sur une tour de la BNF. Mais aussi à Arcanoïde et à Pac-Man.
Notre nouvel abonné, ayant quelques accointances avec la bande de grands gosses allemands qui s’amusent à transformer une tour en jeux d’arcade, nos propose d’aller avec lui faire la fête avec le CCC sur le quai face à la BNF. L’idée est bonne, il s’agit d’y aller.
Seulement voilà, on cause, on cause, mais il se fait 1h du mat. Plus de métro. Et les noctambus qui font la navette sont tellement plein qui ne s’arrêtent plus. Et pas moyen de happer un taxi.
Allons, on est fou, on est jeune, il fait doux, y’a plein de monde dans les rues, hop, on descend à pied au Chatelet (oui, depuis le Troca, vous avez bien lu. Non, j’étais à jeun, je vous jure, M. le juge).
Mais comme disait l’une d’entre nous, quand on est au Grand Palais, on est presque à la Concorde, ensuite c’est tout de suite Orsay et là, on est pour ainsi dire arrivé au Chatelet. Bref, on y est quasiment.
Voilà, c’est ca.
Arrivée au Chatelet, (rha !!! plein les pattes) on se bat pour entrer dans un bus, dans lequel telle une famille de sardines, (je me sens bien plus proche de vous, depuis cette expérience collective, mes chers
accompagnateurs…) nous sommes véhiculés jusqu’à Auterlitz.
Là, sur le pont, on voit la BNF qui joue à Tétris… Nous reprenons espoir… Nous nous lançons à l’assaut des quelques km qui nous sépare de la fête et là, le short message fatidique tombe sur le téléphone de Manuel : les flics ont arrêté la fête. La mort dans l’âme nous parcouront les quais pour voir la situation.
Ce que nous ne savons pas (mais ca ne change pas grand chose), c’est que Delanoé (le maire de Paris) vient de se faire poignarder et est à l’hôpital.
Nous arrivons sur le quai. En face, la fête officielle de la mairie, vasouille, prise d’assaut par des gens louches. Sous le pont de Tolbiac se massent des gens qui n’ont pas l’air de jouer au scabble.
Par contre, le CCC, qui était quand même là officiellement, puisqu’il faisait joujou avec la BNF, qui ne gênait surement pas les voisins avec leur musique (le quai de Bercy, vous imaginez, les voisins ! ) et qui peut être s’adonaient à la polytoxicomanie (encore que quand on regarde sous les arcades du pont, hein…), bref, leur fête gênait.
Est-ce qu’on préfère la racaille bien de chez nous qui empoisonne le rasemblement officiel, plutot que les hackers-anar allemands qui font de la musique pendant que la BNF se lance dans un arcanoïde ?
Bref, nous sommes passablement dégoutés d’avoir traversé Paris pour rien (mention spécial pour Manuel qui est venu d’Allemagne pour avoir le plaisir de traverser Paris à pied avec nous). Pour tout dire, le moral en prend un coup.
3 h 30 du mat, pont de Tolbiac, on a faim, on a froid et on a toujours pas de taxi.
Nous zonons comme des malheureux jusqu’à ce qu’à 4h30, un taxi bleu réponde enfin au téléphone et viennent nous chercher.
Meilleurs sentiments à mes compagnons de loose : on se fera une soirée vodka à la maison au chaud pour rattraper ça.
Quand même, Tétris sur la BNF… c’est au moins aussi cool qu’une grenouille qui parle.