Après cet intermède de films passant le test de Bechdel, voici une autre série de films, plus conventionnels. Pour être tout à fait honnête, certains d’entre eux le passent,quoique de justesse… comme le premier de la liste. Et c’est bien la preuve que ce n’est en aucun cas un gage de qualité.
K.O. de Fabrice Gobert avec Laurent Lafitte, Chiara Mastroianni, Pio Marmaï, Clotilde Hesme, Zita Hanrot
Marie-Francine de et avec Valérie Lemercier, Patrick Timsit, Denis Podalydès, Hélène Vincent
Split de M. Night Shyamalan avec James McAvoy, Anya Taylor-Joy
K.O. de Fabrice Gobert avec Laurent Lafitte, Chiara Mastroianni, Pio Marmaï, Clotilde Hesme, Zita Hanrot
Antoine Leconte est responsable des programmes dans une grosse chaine télé. Il est arrogant, méprisant, misogyne, dominateur, égocentrique, bref, une ordure. Une de ses victimes finit par craquer et lui loge une balle dans la poitrine. Quand il se réveille à l’hôpital, il apprend qu’il a fait une crise cardiaque. Personne ne lui a tiré dessus. Antoine Leconte n’habite pas dans cette superbe maison parisienne mais dans un petit appartement du côté de Stalingrad. Il présente la météo. Sa femme dépressive et alcoolique est en fait une présentatrice vedette, sa secrétaire qu’il méprise est l’adjointe de la directrice des programmes, qui est autre que son ex maîtresse qu’il néglige. Et surtout, le présentateur qu’il a viré et qui lui a tiré cette balle est marié à sa femme. Antoine Leconte se demande si c’est un coup monté où s’il devient fou.
Quand on caricature un film français à la télé, on voit des gens debout dans une pièce vide qui se regardent sans parler. Ce film, c’est ça. Le cinéma français « d’auteur » ose rarement le pari du Fantastique jusqu’au bout et se défile en route. La première partie du film nous montre comment Leconte est odieux. La 2e partie nous montre comment on réagence tout ce petit monde pour le lui faire payer. La 3e partie ouvre vers une sorte de rédemption-réparation. Mais finalement, on se demande un peu quel est le but. Bref, on s’ennuie beaucoup. A cela, on ajoute un mauvais hommage à Fight club aux relents racistes et classistes.
Marie-Francine de et avec Valérie Lemercier, Patrick Timsit, Denis Podalydès, Hélène Vincent
Marie-Francine doit être trop vieille. Simultanément, son mari la plaque pour une fille qui a 20 ans de moins et son boulot la vire.
Comme elle ne peut plus loger chez elle et que, sans boulot, c’est difficile de louer un appart à Paris, elle retourne chez ses parents qui la traitent comme si elle était ado, voire moins.
Ils sont charmants, bien sûr, mais peinent à comprendre qu’elle ne soit pas intéressée par reconquérir son mari, ou sauter sur le premier célibataire qu’ils lui présentent. Ils se démènent pour lui trouver un boulot dans ses cordes : puisqu’elle est chercheuse en biologie au CNRS, ils lui achète un magasin de cigarette électronique, c’est pareil, c’est du paramédical.
C’est dans ce magasin qu’elle rencontre Miguel, cuisinier enthousiaste qui, lui aussi vit chez ses parents, mais n’ose pas le dire.
Contrairement au film précédent, dans ce film français là, on s’amuse beaucoup. Les acteurs sont tous formidables et les personnages sont tous bien campés (la mère acheteuse compulsive sur Le bon coin, le père qui finit son roman historique depuis 30 ans, etc.). C’est un film tendre et optimiste sur comment refaire sa vie à 50 ans. Lui, je le conseille sans hésitation.
Split de M. Night Shyamalan avec James McAvoy, Anya Taylor-Joy
Kevin a déjà révélé 23 personnalités à sa psychiatre, la docteure Fletcher. Fletcher est convaincue qu’une personne aux multiples personnalités change aussi physiquement et devient plus ou moins forte, plus ou moins jeune, diabétique ou pas… etc.
Une des personnalités de Kevin reste enfouie au plus profond de lui : la bête, celle qui le protège des agresseurs. Elle se manifeste alors et prend le pas sur toutes les autres. Elle pousse certaines des personnalités de Kevin à kidnapper trois adolescentes, qui seront nécessaires à sa métamorphose.
Outre son premier film (6e sens), le fantastique de Shyamalan ne me passionne pas. J’ai tenté le coup avec Split, en particulier parce que McAvoy y était parait-il impressionnant. Ce qui est vrai. Sa manière de passer d’une personnalité à l’autre est étonnante et c’est d’ailleurs le seul intérêt du film.
Le reste ressemble au Silence des agneaux en moins bien. L’histoire est relativement prenante parce qu’il sait raconter, mais pas très intéressante pour autant.
Il reste que McAvoy est impressionnant.