L’événement mondain de ce mois d’août : la recherche du regard d’égout pour que le camion-pompe puisse curer les tuyaux de sorte que les machines à laver de l’immeuble ne se vidangent plus dans ma douche… (L’accès était bien par ici, mais en fait plus à gauche. Ça, c’est l’évacuation d’eau de pluie). The Expanse de Hawk Ostby et Mark Fergus avec Thomas Jane, Steven Strait, Shohreh Aghdashloo, Dominique Tipper, Wes Chatham, d’après les romans de James S.A. Corey The Expanse de Hawk Ostby et Mark Fergus avec Thomas Jane, Steven Strait, Shohreh Aghdashloo, Dominique Tipper, Wes Chatham, d’après les romands de James S.A. Corey Heureusement que les séries existent pour proposer de bonnes adaptations de romans de SF. Une série de Space Opera vraiment ambitieuse. Depuis la reprise de Battlestar Galactica, ça manquait. Voici donc The Expanse, qui démarre avec une situation initiale classique en SF, mais qui va en tirer le meilleur. La terre est surpeuplée, polluée et épuisée. Elle s’est lancée à la conquête de l’espace. En face, nous avons Mars, en cours de terraformation, mais qui a encore un long chemin à faire avant d’être respirable, et au milieu, les astéroïdes de la ceinture, qui fournissent les matières premières nécessaires à toutes les industries. Mars forme un gouvernement autonome, technologiquement en avance, mais toujours économiquement dépendant de la Terre, en particulier parce que ce sont les Nations Unies qui dirigent et exploitent la ceinture d’astéroïdes. « Exploite » est d’ailleurs le terme approprié puisque les damnés de l’espace qui vivent là travaillent dur pour des conditions de vie difficiles, voire, misérable, à la merci de pénurie d’eau, d’air, de nourriture. Après quelques générations, ils sont de toute manière condamnés à vivre sur la ceinture, incapables de supporter la gravité terrienne. Au sein de la population des Belters, une rébellion s’est formée, qui espère un jour compter sur l’échiquier politique. Au milieu de la Terre et de Mars qui maintiennent un équilibre de la terreur, la plupart du temps, au détriment de la ceinture, nous suivons d’une part les aventures de 4 personnes qui travaillent sur un vaisseau de transport faisant la navette entre les astéroïdes et d’un détective loser dans une station orbitale qui recherche une riche fugueuse qui aurait rejoint la rébellion. Cette image spoil un peu, mais pour dire : ya pas que de la politique dans cette série… L’univers de The Expanse est foisonnant de personnages, d’histoires, de détails. C’est un mélange de SF politique avec 3 factions perpétuellement en train de danser au bord du volcan et d’aventures dans l’espace à bord d’un vaisseau martien super chouette, appelé le Roccinante (du nom du cheval de Don Quichotte, car ses passagers s’attaquent également à des géants contre lesquels ils sont bien petits).
L’originalité de The Expanse est la description de la société Belter, avec sa propre mode, ses codes, ses espaces confinés et claustrophobiques, et même son créole, avec des termes importés des différentes langues parlées sur la ceinture. Et surtout, son accent. C’est la première fois que je vois une série où des acteurs non seulement parlent une langue inventée, mais surtout parlent anglais avec un accent inventé. En toute logique, les Belters ont développé au fil des décennies leurs propres accents, ce qui déstabilise la téléspectatrice francophone qui parfois, quand les ouvriers ont un accent particulièrement épais, a du mal à comprendre ! Le point faible de la série, c’est son héros… (heureusement, il y a beaucoup de personnages, on ne le voit pas tant que ça) : un beau gosse à la John Snow, finalement assez fade. Va-t-on voir l’émergence d’un nouveau type de héros masculin ? Après avoir mangé à toutes les sauces du bad boy craquant depuis Han Solo en passant par Aladin, voici le héros malgré lui, né pour être roi, mais qui tente de refuser son destin. Il est réservé et modeste, mais comme « bon sang ne saurait mentir », il finit par l’accomplir à sa façon, mais quand même. En soit, le Héros discret, humble et épris de justice, c’est pas si mal. Malheureusement pour l’instant, les acteurs qui les incarnent, que ce soit dans GoT ou dans The Expanse ont un charisme d’huitre. Quant au côté « né pour être roi »… ce n’est pas mon schéma social préféré non plus. Je préfère Neo dans The Matrix, choisi par une prophétie, mais qui va devoir beaucoup apprendre pour pouvoir être vraiment cet Élu, que celui qui porte en lui les gènes de la noblesse et qui , quoi qu’il fasse, même s’il se défile tant qu’il peut, finira par faire preuve de ses dons innés de grandeurs. Mais si nous revenons à The Expanse, nous avons une grande quantité de personnages originaux et attachants. Par exemple, Chrisjen Avasarala, sous-secrétaire adjointe pour les Nations unies, politicienne courageuse, intelligente et pragmatique, qui a toujours fait passer la Terre avant tout, mais constate que pour que la Terre survive, l’alliance est meilleure que la guerre (She kicks serious asses, j’en profite pour prévenir tout le monde, quand je serai grande, je veux être Avasarala…). Ou encore Amos Burton, qui a été élevé dans un bordel de la ceinture, qui se tient à un code de conduite de peur de devenir incontrôlable, qui se sait endommagé sur le plan affectif, mais qui protège ceux qui ne le sont pas, pour les préserver. Un personnage intéressant, à la fois lucide sur ce qu’il est et en même temps, et se plaçant sous la responsabilité d’autres pour avoir le discernement qu’il n’a pas toujours, quand il s’agit de faire des choix humains. Et par ailleurs, d’une grande efficacité au combat, issue d’une longue expérience de survie dans des endroits compliqués. La 3e saison vient de se finir et comme SciFi l’abandonne, Amazon va la reprendre. Tant mieux.
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