Comme dit, le passé est-allemand est le champ d’intenses batailles mémorielles, entre les fondamentalistes de l’économie de marché et les anticapitalistes, les staliniens nostalgiques et les libertaires, etc. (ces différents ensembles peuvent naturellement se recouper entre eux, les Super-Gentils étant les anticapitalistes libertaires bien sûr ;)). Le Palais de la République, démoli après avoir été coûteusement désamianté, est une victime célèbre du gommage mémoriel. On ne peut que recommander une nouvelle fois de se plonger dans l’article de Bernard Umbrecht pour creuser le sujet.
Avant (1977) |
---|
Maintenant (12 mars 2011) |
Les pubs géantes pour l’Oréal™, Hugo Boss™ et compagnie, c’est parce que depuis la “crise-de-2008-on-a-filé-tout-le-blé-aux-banques-sans-contrepartie-figure-toi“, les caisses sont vides. Tous les chantiers prévus sur cette place sont donc en stand-by, reportés et/ou en recherche de financements privés.
En attendant, la DDR-touch donne tout de même lieu à tout un business touristique. Outre les chapkas à Checkpoint Charlie ou sur Alexander Platz, l’Ampelmann merchandizé à mort, on peut aussi louer un exemplaire de la mythique Trabant et s’offrir un “Trabi safari” à travers Berlin.
En revanche, DDR Live, une expo permanente sur l’Allemagne de l’Est ouverte en novembre 2009 apparemment, n’est plus qu’un local abandonné, ce dont n’avertit pas son site web… Je me rabats donc sur le très officiel DDR Museum, ce qui est mal joué aussi parce qu’on est samedi après-midi et qu’il est pris d’assaut. Le concept du lieu étant “L’Histoire à saisir“, au sens où la scénographie se veut interactive – on peut toucher, tirer des tiroirs, appuyer sur des boutons… c’est donc une joyeuse foire d’empoigne et je ne m’attarde pas.
J’ai le temps de lire tout de même que le mouvement punk est-allemand était apolitique (ah bon ?) et que la RDA s’est dotée d’un des tous premiers ministres de l’écologie au monde… pour faire face à des problèmes de pollution monstres.
Sur ce, la cohue ayant raison de mon courage, un petit café à la Domklause, encore toute une histoire à elle toute seule, et en route. Il faudra peut-être revenir plus longuement car pour cette première incursion rapide, ce musée me fait une drôle d’impression de, disons, choix de la facilité…