Comme de nombreuses villes allemandes, Hanovre a connu dans les années 80 un mouvement important de squats et d’occupations. Mais ici les autorités ont eu tendance, un peu plus qu’ailleurs du moins, à jouer la conciliation et donc, souvent, à légaliser les lieux occupés. C’est pourquoi aujourd’hui encore, Hanovre est truffée de centres sociaux autogérés, cantines populaires et autres ciné-clubs autonomes, quand souvent ailleurs les endroits de ce genre sont devenus des lieux branchés qui ne gardent des projets politiques autonomes originels que leur “design grunge”, et encore. Bref : on se sent tout de suite bien à Hanovre, on décide qu’on reviendra, et plus longtemps que ça !
L’après-midi, on combat le froid glacial par un petit thé dans un centre social autogéré, où des affiches dans les toilettes expliquent qu’il ne faut pas régler seul-e les situations de racisme, de sexisme, d’homophobie ou autres situations (übergriffige = qui se multiplient ?), mais qu’il faut en discuter avec les gens qui gèrent le lieu.
Le soir, lasagnes végétariennes dans une VoKü, une cuisine populaire où l’on vient manger à prix coûtant voire à prix libre. Les VoKü sont un mouvement politique qui a la bouffe comme moyen d’action et se situe en opposition et en alternative aux soupes populaires, dont il rejette la dimension caritative. Une antithèse aux restos du cœur en somme.
Pendant qu’on mange est projeté ce documentaire édifiant sur l’expérience libertaire de 36-39 en Espagne – un film qui aurait pu s’appeler, entre autres, “Rendre l’argent inutile en quelques semaines, mode d’emploi” :
Living Utopia – Anarchism in Spain from Cobb on Vimeo.
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