Kebab à la fraise

Magasin de musique orientale dans FriedrichshainJ’ai déménagé en bien. Passer des bars lounge de Kreuzberg-sud aux petits restos turcs de Friedrichshain, c’est un peu comme quitter le Marais branchouille pour se poser à Belleville. Quartier de l’ex Berlin-Est devenu un haut lieu du mouvement autonome, Friedrichshain le rebelle est lui aussi rattrapé par la gentrification (restos sushi à tous les coins de rue, magasins de fringues pseudo-hippies hors de prix…), mais ça n’atteint pas encore le niveau de Kreuzberg : les punks et les familles turques modestes tiennent encore bien la rue !

En face de l’appartement, “le premier kebab aux fruits de toute l’Allemagne !” On peut composer son kebab sucré à sa guise, avec des fraises, des pommes, ou même des bonbons ou de la glace si j’ai bien compris. J’avais beau avoir la dalle hier soir après un long voyage, je n’ai pas trouvé la curiosité de tester… Je me suis rabattue sur une China box, une énorme assiette de nouilles sautées, prix berlinois (2,90€).

Campagne IG Metall

"Travail intérimaire correct. 6,5% d'augmentation. Prise en charge illimitée"

J’ai déménagé, donc. Pour la première fois, en arrivant à Berlin hier soir je ne suis pas descendue à la gare centrale (Hauptbahnhof) mais j’ai poursuivi jusqu’au terminus, gare de l’Est (Ostbahnhof). Comme le train longeait le chantier immense qui s’étale devant le Reichstag, j’ai vu des ouvriers casqués s’affairer au pied des grues, éclairés par des projecteurs. C’était 21h passées, donc. Aujourd’hui je suis allée voir la Spree pour prendre des nouvelles de ses berges (béton, pas béton ? Privatisation stop ou encore ? etc.) En passant devant un énorme édifice en rénovation, j’ai vu des ouvriers qui allaient et venaient dans la cour. On est dimanche, donc. C’est le modèle allemand en live ? En tout cas l’IG Metall (le très gros syndicat de la métallurgie) mène actuellement campagne pour une augmentation de 6,5% des salaires :  “nous l’avons gagné (mérité).” Et tout en haut de cet immeuble, on peut lire “Nous le valons bien.” Ce n’est pas le siège de l’Oréal à Berlin, c’est celui de Ver.di, le syndicat des services. Sur les vitres en lettres géantes rouges : “(Instauration du) salaire minimum légal.”

Siège de Ver.di

"La dignité a une valeur. Le travail a un prix. (Instauration du) salaire minimum légal."

This entry was posted in immer wi(e)der and tagged , , , . Bookmark the permalink.

2 Responses to Kebab à la fraise

Leave a Reply